Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 9.djvu/286

Cette page n’a pas encore été corrigée


" con nomme oir magma réputations ; mais bientôt, en- L traîné par son goût particulier, Corvi laissa sachaire, et vint étudier à Bologne la physique et la médecine. Déjà, en 1286, il avait obtenu le degré de magister in fiœica, et, en 1298, le pape Boniface VIII l’appela à Rome comme archiatre pontipzio ; et, suivant l’usage où les pontifes étaient alors, de récompenserypar des bénéfices ecclésiastiques, les services de ceux qu’ils affectionnaient, il le nomma chanoine de Paris. Il lui conféra de plus un canonicat vacant à Lincoln en Angleterre, en le dispensant de la résidence. Lorsque Clément V transporta le saint-siège à Avignon, Corvi, qui avait conservé ses emplois de médecin pontifical, l’y suivit, et ce pape le combla de bienfaits. Il lui donna le fief de la Catena, dans le Ferrarais, le fit archidiacre et chanoine de Pinsigne collégiale de Constance, puis archidiacre de Bologne. Le pape Jean XXII, sous lequel il conserva aussi ses dignités, l’éleva encore à celle de chapelain de la cour de Rome. Au milieu de tant de biens et d’honneurs, Corvi ne négligea point l’étude, et se ressouvint de sa patrie, où il fonda et dota largement une prébende canoniale dans l’église cathédrale. À sa mort, arrivée dans le mois de mai 1326, lorsqu’il était à Paris, il ordonna que ses revenus fussent employés à fonder un collège pour les pauvres étudiants de Brescia, dans une maison que lui-même y avait achetée pour cet usage. Ce collège subsiste jusqu’au règne du pape Eugène IV, qui le supprima, en donnant ses revenus au collège Grégori. Les ouvrages de cet hem-eux savant furent imprimés sous le titre d’Eœcellentissimi medioi Gulielmi aggregatoris giictorum illustrium medicorum ad unamquamque œgritudinem a capite ad pedes practice ; de febribus tracta tus optimus ; de peste ; de consilio observando tempore pstilentiœ, ac etùxm de cure pastis, tracta tus perspicuus ; 1 vol. in-fol., Venise, 1508. Matthieu Mattioli de Pérouse, dans son traité De memoria, cité par le cardinal Quirini, fait mention d’un manuscrit de Guillaume Corvi, sur la mémoire artificielle. Mazzucchelli en cite unautre du même auteur, intitulé, Concilii medici, dans le vol. 2, part. 4, de ses Scrittori ital. · G-u.

CORVI (Dommous-Amoxns-Paname), peintre italien, né àViterbe, ville de l’État 1·omain, le 16 septembre 1721 (1), était fils de Joseph Corvi et de Rose Tosetti. Corvi apprit le dessin de François Mancini et fit tant de progrès qu’il eut bientôt lui-même des élèves et fut considéré comme le chef de l’école romaine. Dans sa Steria pittorica, Lanzi le considère comme un peintre fort instruit, avec lequelil y en avait peu qui pussent rivaliser sous le rapport des en anatomie, en perspective et dans le dessin ; mais qui manquait de grâce et de coloris considéré par lui comme une superfluité. Ses ouvrages les plus estimés sont ceux qu’il a peints (a lume di notte), parmi lesquels la Naissance du Sauveur dans l’église degli Osservanti de Macerata (1) Ttcozzt dans son Diziona1io dei Pittori le fait naître par meu en ms et mam en no :. IX.

COB 281 passe pour son chef-d’œuvre. Quelques amateurs vont à la chute du jour pour admirer ce tableau ; une fenêtre élevée favorise l’illusion (delïinnanzi e dell’indietro delquadro). Corvi, qui dans d’autres tableaux est inférieur à Gherardo delle notti, lui paraît supérieur dans ·celui-ci. Parmi ses autres tableaux on cite : 1° Priam montrant aux Troyens le corps d’Hector qu’il vient de retirer des mains d’Achille, d’une composition majestueuse où l’on remarque entre autres figures pleines de noblesse et d’expression, celle d’Hélène qui est fort belle ; 2° Ero« et Léandre faite à la demande du grand-duc de Toscane et qui se voit dans la galerie de Florence ; 3° Lebienheureuœ Nicolas de Longobardi en Calabre, peint pour le pape Pie VI et l’Assomption de M. V. grande toile de quatre figures faite pour l’autel de l’église de Monticelli près Tivoli. Le célèbre tableau de Lanfranc rep1·ésentant le Conseil des dieuo : placé dans le palais de la villa Pinciana, ayant souffert de l’inclémence de l’air fut si bien restauré par Corvi que les académies de St-Luc de Rome et des beaux-arts de Flôrence, l’admirent dans leur sein. Nous avons peu de détails sur la vie privée de Corvi qui mourut en 1803. D—z-s.

CORVIN (Mxrrmis), roi de Hongrie, né en 1443, à Clausembourg, en Transylvanie, était fils de Jean Hunniade. À l’âge de treize ans, il se vit, parla mort de son père, exposé à la fureur de ses ennemis ; Ladislas, son frère aîné, fut décapité, et lui-même fut conduit à Prague, où il était détenu, lorsqu’en 1458 la nation hongroise le choisit pour son roi. Le fils du grand Hunniade, dont la mémoire était si chère à ce peuple, fut reçu à la frontière avec des démonstrations de joie extraordinaires. Le règne de ce prince entreprenant n’ofii-e qu’une suite de guerres avec l’empereiu· Ferdinand III, avec les rois de Bohème Podiébrad et Wladislas, avec Casit mir IV, roi de Pologne, avec les woywodes de Transylvanie, de Moldavie et de Valachie, et avec les °, sultans Mohammed ll et Bajazet ll. Dans les intervalles de paix qu’il pouvait saisir, on le voit occupé à former des établissements pour les sciences et les · arts, et à donner des lois à la nation hongroise. Obéissant aux impulsions de quelques mécontents, ’ Ferdinand avait pris le titre de roi de Hongrie, sous prétexte qu’il tenait entre ses mains la couronne royale, qui lui avait été remise en gage pour une somme d’argent prêtée aux derniers princes hongrois. Matthias s’avance jusque sous les murs de Vienne ; la paix se fait ; Ferdinand se désiste de ses vaines prétentions et rend la couronne. C’est alors, r (1464), que Corvin se fit couronner à Albe-Royale. u Ferdinand, ce prince faible et avare, renouvela plusieurs fois cette lutte, en attaquant les Hongrois, ( lorsqu’il les voyait engagés avec les Turcs ou avec ( leurs autres voisins : Corvinl’en fit repentir à chaque provocation. En 1485, il s’empara de toute l’Autriche ; il se fit rendre hommage par les états du pays, dans la ville de Vienne, et, à sa mort, il était encore en possession de cette belle conquête. Ses armes obtinrent en Bohème des succès également glorieux. 36 v l