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lettres, fut traduit en français par deux sociétés de gens de lettres. L’une de ces traductions est in-6° ; celle à laquelle contribua Chauffepié est in-4o ; il a traduit les t. 15 à 24. 6° Nouveau Dictionnaire historique et critique, pour servir de supplément ou de continuation au Dictionnaire historique et critique de ill. Pierre Bayle, Amsterdam, 1750-56, 4 vol. in-fol. Le projet de faire un supplément au dictionnaire de Bayle avait été formé a la mort de ce philosophe, mais ne fut pas exécuté. Quelques gens de lettres anglais ayant donné une traduction anglaise de l’ouvrage de Bayle en 10 vol. (voy. BAYLE), avec des additions considérables, on proposa tl Chauffepié de traduire en français les additions faites en Angleterre. Ces additions consistaient, soit en complément des articles de Bayle, soit en articles nouveaux. Il consacra plusieurs années tl ce travail, et fit lui-même de nouvelles additions et des articles nouveaux. Sur prés de quatorze cents articles qu’on trouve dans son dictionnaire, plus de six Cflnls, presque 1008 anglais, sont traduits sans additions de la part de Chauffepié ; deux cent quatre-vingts environ sont retouches par lui ; cinq cents articles environ sont entièrement de lui. Chauffepié n’a ni le piquant ni le cynisme de Bayle. Il respecte le caractère de ministre dont il était revêtu. Il redresse quelquefois les auteurs anglais, et fait partout preuve d’une grande érudition. Son dictionnaire est loin d’être un livre agréable, mais il est très-utile, et il serait à désirer qu’on homme laborieux et instruit s’occup : lt aujourd’hui à faire un supplément au dictionnaire de Chauffepié. Ce n’est que dans un ouvrage de cette étendue qu’on peut se permettre des notes explicatives du texte, ou des dissertations sur quelques points curieux d’histoire ou de littérature. 7° Scrmons sur divers textes, Amsterdam, 1787, 3 vol. in-8o. Ils furent publiés par Samuel Chauffepié, neveu de Jacques-George, et qui, dans l’éloge qu’il a fait de son oncle, parle de quelques autres ouvrages peu importants (1). A. B-Ur.

CHAUFOURNIER (Jun), peintre français, né en 1672, et mort tt Paris, le 29 novembre 1751. Quoiqu’il ne soit aujourd’hui connu que d’un petit nombre d’amateurs, ses tableaux représentant la Cascade de St-Cloud, une Mer calme au clair de la lune, et un Coup de vent qui surprend une barque de pleheur, sont encore recherchés. Sylvestre a gravé quelques compositions de Chanfourrier ; on les trouve dans son œuvre. Ce maître avait fait une étude particulière de la perspective ; on en remarque d’heureux effets dans ses ouvrages ; il était professeur de cette science lorsqu’il mourut. A-s.

CHAULIAC (Gur ue), ainsi nommé du lieu de sa naissance, village du Gévaudan, sur les frontières (1) À cette liste des ouvrages de J.-G. de Cltoutfeptê, ou doit stouter Lettres sur divers etdels importants de religion. 1756, in-12. ila lui attribue des Vies des plus illustres philosophes de Plflliqsité, trad. du avec de lliogene Laérce, Amsterdam, 1758, 8 vol. tu-12 ; mais il n’est pascerlain quo C6116 traduction solide lui. Barbier, après la lui avoir attribuee dans son Dictionnaire des osrrspes osnymes, dit. s la table du même ouvrage, que cette lrléltliutt est plutdt de Schneider. Il-I-l. CHA

d’Anvergne, étudia la médecine à Montpellier, où il suivit principalement les leçons de Raymond de Molières, puis il se rendit à Bologne, attiré par l’éclat dont brillait l’université de cette ville. Il s’atta,- cha surtout au professeur Bertruccio, qu’il appelle souvent son maître. Si l’on en croit le savant Astrue, Chauliac reçut tt Montpellier les honneurs du doctorat. Après avoir exercé longtemps la médecine À Lyon, il se rendit à Avignon, où tl tut successivement médecin des trois papes Clément VI, lnnocent VI et Urbain V. C’est dans cette ville qu’il composa, en 1563, sa chirurgie, sous le titre de Inventarium. rive Cotleetoriunt partis chirurgicales medicine. Cet ouvrage a été imprimé un grand nombre de fois. Haller pense que la première édition est celle qui parut en 1498, à Bergame, in-fol., avec ce titre : Chirurgie Traetatus septem, cum antidotario. Mercklein et les copistes de ce bibliographe souvent inexact en indiquent une plus ancienne, Venise, 1490, in-fol. Parmi les éditions suivantes, nous ne citerons que celle de Venise, 1499 et 1546, in-fol., et celles de Lyon, 1518, in-4o, et 1572, in-8o. Laurent Joubert traduisit œf ouvrage en français, sous le titre de Grande Chirurgie, avec des annotations par son lila, Isaac loubert, et un vocabulaire explicatif des tenues employés par l’auteur, l.yon,1592, in-8o ; ibîd., 1659. Plusieurs médecins célèbres ont consacré leurs veilles à expliquer et à commenter cette chirurgie. Symphorien Champier y lit des additions et des corrections ; Jean Faucon, Jean Tagault, François Ranchin, Simon Miugelousaulx et plusieurs autres l’ont tour à tour enrichie ou surchargée de remarques, de questions, de commentaires. Louis Verduc en a publié un abrégé, souvent réimprimé, in-12, 1695, 1716. 1731, etc. La chirurgie de Chauliac, dit Astruc. était un excellent ouvrage pour le siècle où il vivait. Il y débrouilla avec beaucoup d’ordre les matières obscures et difficiles que la barbarie des siècles précé| dents avait couvertes d’épaisses ténèbres. On peut assurer qu’il a plus contribué que personne à faire de la chirurgie un art régulier et méthodique. Une des époques les plus brillantes de la faculté de | Montpellier, ajoute Lorry, est celle où elle a produit le fameux Gui de Chauliac, homme qui doit tenir une place distinguée entre les bienfaiteurs de l’humanité, et qui mérite encore de conserver son autorité dans un siècle aussi éclairé que le nôtre. Il duit porter éternellement le titre de restaurateur de la chirurgie. Il n’y a pas encore cent ans que les livres de Gui de Chauliac étaient les livres classiques des chirurgiens, leurs guides fidèles, et, par analogie avec le nom de l’auteur, ils l’appelaient leur guidon. En effet, sa pratique industrieuse éclaircit les pro’ cédés obscurs des anciens, en ajoute de nouveaux, et les contlrme par des observations et par des principes certains. Ses écrits chirurgicaux ne sont pas surcharges par cette théorie frivole et mensongère dont tant d’écrits postérieurs ont été gâtés. Ils tendent droit au but, et le grand art des précautions y est exposé avec une circonspection également éloignés de la timidité et de l’imprimeμ¢¢ Um, mu-¢ I