Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 8.djvu/311

Cette page n’a pas encore été corrigée



SN CIRmais Cinna et Carbon son collègue osèrent marcher à sa rencontre. Un mécontentement de l’armée de Cinna, aigrie pat· ses emportements, donna lieu à une sédition, dans laquelle ce général fut tué par un centurion, l’an de bonne 668, ou 85 avant, J.-G. ( Voy. Appien, l. l ; Tite-Live, l. 79 ; Plutarque, in Pomp., in Mar., in Syll. ; Aurel. Victor, de Viris illusl., l. 69. ) Q-B-Y.


CINNA (Helvius), fut, suivant Plutarque et Appien, tribun du peuple et ami de César. Dans la nuit qui précéda le meurtre de ce grand homme, il crut le voir en songe qui l’invitait à souper, et l’entraînait avec lui, malgrésa résistance. Cinna était retenu dans son lit par la fièvre, lorsque apprenant qu’on allait brûler le corps de César sur la place publique, il sortit pour lui rendre les derniers honneurs. Dès qu’il parut, son nom prononcé courut de bouche en bouche, et fut comme le signal de sa mort. Parmi les meurtriers du dictateur était un autt-e Cinna, nommé L. Cornelius, qui fut prêteur l’an de Rome 708 (ll. Le peuple prit l’ami de César pour celui qui avait été un de ses assassins ; il se jeta sur lui et le mit en pièces dans sa fureur. I-Ielvius Cinna était, suivant Plutarque, un poëte, et peut-être le même que C. Helvius Cinna dont parle Quintilien, et qui, dans un poème en vers ltexamétres intitulé Smymœ, avait chanté l’amour inoestuentt de Myrrlta. Servius et Priscien citent quelques vers de ce poème, dont quelques auteurs ont fait mal ai propos une tragédie. Le P. Brict, dans 800 livre intitulé : Acule Dicla velerum poetarum lalinorum, et P. Pitliou, dans son recueil d’anciennes épigrammes, publié en 1590, attribuent à Helvius Cinna cinq épigrammes, de Achille, de Telepho, in Xercem (ois ), in L. Crassilium. Ce Cmssitius, grammairien, avait publié un mauvais commentaire sur le prëme obscur et difficile de Cinna. Vossius, de Poclis lalinis, rapporte l’épigramme contre Crassitius, et un autre in Cu. Pompeium. (Voy. aussi Suétone, de Gramm., et Maittaire, Opera et Fragm. tel. pool. lat. ) V—V8.


CINNA (Cnéius Cornélius), était arrière-petitflls de Pompéc, et fut comblé de bienfaits par Auguste. Sénèque, et après lui Dion Cassius, rapportent que cet empereur, dans la 56° année de son règne, ayant découvert un complot que Cinna avait formé contre lui, eut la générosité de lui pardonner, en se contentant de lui reprocher son ingratitude, et qu’ensuiteil le nonunaconsul. Cet excès de bonté toucha tellement Cinna, qu’il fut depuis un des plus zélés et des plus fidèles partisans de l’empereur. Ce trait de clémence de la part d’Auguste à Souvent été mis en doute, et il est sur que Tacite et Suètone n’en font aucune mention. De plus, Sénèque met la scène dans les Gaules, et Dion à Rome. Quoi qu’il eu soit de la vérité de ce récit, il a fourni à Pierre Corneille sa belle tragédie de Cinna, représentée pour la (1) Pcn de temps après la mort de César, L. Corn. Cinna se dépouille publiquement des ornements de sa magistrature, disant qu’il tes rejelait, comme les ayant rcçusd’un tyran, contre les sois ; mais il fut bientôt obligé de se soustraire, par la fuite, à l'indignation du peuple, qui hérissait la mémoire de César.

CIN première fois en 1539. (Voy. Sénüiuo, de Clamatia, l. 1, ch.9. ) Z.


CINNAMUS (Jean), notaire de la cour de Constantinople, suivit l’empereur Manuel Comnène dans plusieurs expéditions. Ce prince étant mort fan 1180 de J.- C., il entreprit d’écrire son histoire, qu’il publia en 6 livres, qui vont jusqu’à l’an 11’Iü. L’ouvrage n’est pas terminé, soit que l’auteur n’cu ait pas eu le temps, soit qu’on en ait perdu une partie. Cette histoires été publiée pour la première fois, par Corn. Tollius, grec et latin, Utrecht, 1668, in t•. La meilleure édition est celle que du Cange a donnée avec ses notes sur cet auteur, ainsi que sur Ni. céphore Bryenne et Anne Comnène, Paris, 1670, irt-fol. Elle fait partie de la Bysantiite. Cinnamus est un des meilleurs historiens de cette collection ; mais quoiqu’il ait quelque mérite, il n’est nullement comparable À Xénophon, ni à aucun des anciens historiens grecs. C—tt.


CINO de Pistoie, jurisconsulte célèbre et poète italien, naquit à Pistoie, en 1270, d’une famille ancienne et distinguée. Le nom de cette famille était Sinibuldi ou Sinibaldi, et son nom propre GUITTONE, d’où le diminutif Guittoncino, et par abréviation, à la manière des Florentins, Cino. Il commença ses études dans sa patrie, et les finit à l’université de Bologne, où il reçut le baccalauréat. Ce grade, qui précédait le doctorat, suffisait pour remplir des places de judicature. Cino en occupa une à Pistoie en 1307, lorsque les querelles sanglantes entre les Blanes et des Noirs y prirent un degré de violence qui le força d’en sortir. Il se retira d’abord sur des montagnes qui bordent la Lombardie, chez un de ses amis, qui était comme lui du parti des Blancs, et dont la fille, nommée Selvaggia, lui avait inspiré une passion, ou réelle, ou simplement poétique Il avait toujours joint aux études de son état la culture des lettres et de la poésie, et c’était la belle Selvaggia qu’il célébrait dans ses vers. Elle mourut vers ce temps-là même ; il descendit alors en Lombardie, en parcourut plusieurs villes, passa en France, et vint à Paris, où il fit quelque séjour. Il était de retour en Italie avant 1314, car ce fut cette année-là même qu’il acheva et publia à Bologne son commentaire sur le code. Il n’avait été que deux ans à l’écrire, ce qui, d’après le volume de cet ouvrage, la difficulté des matières qui y sont traitées, et le profond savoir que l’auteur y déploie, excita une surprise et une admiration générale. Ce fut après le succès éclatant de cette publication qu’il fut reçu docteur en droit, le 9 décembre 1314. Plusieurs universités se disputèrent alors l’avantage de l’avoir pour professeur. Il occupa pendant trois ans une chaire à Trévise, et professa plus longtemps à Pérouse, où il eut pour disciple le célèbre Barthole. On prétend aussi, mais sans preuves, qu’il enseigna dans les universités de Bologne, de Sienne, et même de Paris. Il est certain qu’en 1334, il était un des professeurs de celle de Florence. C’était toujours du droit civil qu’il donnait des leçons, les auteurs qui ont cru qu’il en avait donné de droit canon l’ont confondu avec Cino Tebaldi, qui était comme lui de Pis-

Cino