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BON bre cardinal St. Charles Borromée, qui l’employa dans des affaires importantes, lui résigna son abbaye de Nonantola, et lui laissa dans la suite, par son testament, ses manuscrits. Bonomi ayant résigné a son tour cette abbaye fut nommé à l’évêché de Verceil en 1572, et sacré à Milan par St. Charles. Ce fut lui qui introduisit dans son évêché l’office romain, au lieu de celui d’Eusèbe qu’on y avait suivi jusqu’alors. Les papes Grégoire XLII et Sixte V lui confièrent plusieurs légations, entre autres chez les Suisses et les Grisons, en 1579. Il courut d’assez grands dangers à Coire et dans d’autres villes ; on dit qu’il s’y exposa pour la foi : le fait est que c’était pour introdui1·e dans ces cantons des jésuites et des œpucins. Il y réussit à son honneur, et établit une maison des premiers à Fribourg, et des seconds à Altorf. Il ne montra pas moins de zèle et de courage n dans une autre légation en Allemagne, en 1581, où il vint à bout de dépoœr l’archevêque-électeur de Cologne, Gérard Truchsès de Valdpurg, qui s’était déclaré contre l’Église romaine, et d’établir à sa place l’évêque de Liége, Ernest, fils de Louis, électeur de Bavière. Après cette expédition, qui lui fit beaucoup d’honneur à la cour de Rome, ayant été nommé légat en Flandre, il se préparait à y donner de nouvelles preuves d’activité et de fermeté, lorsqu’il tomba malade, et mourut à Liége, le 26 février 1587. Son corps fut transporté aVerceil, et enterré dans la cathédrale. Il avait légué tous ses biens au mont-de-piété de cette ville. Bonomi était fort instruit dans l’histoire et les antiquités romaines, et cultivait la poésie latine. Il a laissé, outre des décrets, des lettres pastorales et quelques autres ouvrages : 1° Vita et Obitus Caroli Borromœi, etc., Cologne, 1587 ; 20 Borromœidos libri 1, Milan, 1589, in-4o, poème latin sur le même sujet que l’ouvrage précédent ; 5° Eucharistirion ob victoriam ad Echinadas partum, Milan, 1589, in-4o ; 4° diverses pièces de vers latins répandues dans différents ouvrages, entre autres dans le t. 1°’des Carmina îllustr. Poetar. Ital., publié par Matteo Toscane. G—É.

BONOMI (JE.N·FBLN(}olS), Bolonais, qu’on a quelquefois confondu avec le précédent, parce qu’il porte les mêmes nom et prénoms, naquità Bologne, le 6 août 1626. Pour obéir à son père, il étudia en droit après avoir fini ses humanités, et fut même reçu docteur ; mais, dès qu’il fut libre, il se livra entièrement aux belles-lettres et à la poésie. Il fut de l’académie de la Grusca et de plusieurs autres. Sa réputation le fit appeler à la cour de Vienne eu qualité de poëte impérial, poeta Césarco, mais il refusa ect honneur, et préféra l’indépendance. Il vivait encore en 1680 : l’on ignore l’année précise de sa mort. Ses poésies, tant italiennes que latines, ne sont pas sans imagination, mais on y trouve tous les défauts qui passaient dans son siècle potu· des huutés. Les principales sont : 1° Poesie varie, Bologne,1655, in-4o. 2° Virgulti di laaro distinfi in folB•, rami, bacche, ngghi, corteccie c radici, Bologne, 1%, in-12. Ce titre seul indiquerait suffisamment le dàcle dans lequel ce recueil parut, et annonce rîü Qui y doit régner. 5°* Chiron Achillis, mt

BON 15 Nararchus humanœ vitae, etltblemafa moralia, ibid., 1661, in-12. ·1° Variorum epigrammatum Collectio ad Zenobium Scaligerum, ibid., 1662, in-12. 5° E pistolarum plurivoque Venustatum Miscellanea, ibid., 1665 et 1666, in-i°. 6° Hcraelüus, sive morales fletus ad Josephum Baptistam, ibid., 1665, in-12 ; Democritus, rive morales risus in quinque Aphorismorum centuries éditi, ibid. et même année. 8° Del Parlo dell’Orsa, idea in embrione, parti 2, ibid., 1667, in-12, vers et prose, dont le titre ne peut encore appartenir qu’à ce malheureux seicento (16° siècle), etc. G-É.

BONONCINI (JEAN-Mania), de. Modenc, compositeur de musique dans le 17e siècle, publia, en · -1675, un ouvrage intitulé : il Musica pratico (le Musicien pratique), dans lequel on trouve de bons principes. L’épître dédicatoire, adressée à l’empereur Léopold, est toute un jeu de mots, et l’auteur, pour peindre ses sentiments, s’y sert des expressions de soprano, de basse, d’unisson, etc. Cet ouvrage a été 11·aduit en allemand, Stuttgard, 1701, in-4o. Le P. Augustin Bendinelli adressa à ce compositeur un canon qui eut longtemps de la célébrité, et que Bo- · noncini a placé en tête de son Musicien pratique.-Jean et Antoine Bosoxvcuvt, fils du précédent, se distinguèrent aussi comme compositeurs ; Antoine était d’ailleurs un excellent violoncelle. Ces deux frères, liés d’une étroite amitié, ont donné en société, depuis 1698 jusqu’en 1729, dix-neuf opéras sur les théâtres de Venise, de Londres, de Vienne et de Berlin. On attribue à Antoine la part la plus considérable de ces compositions. P—x.

BONOSE (Saint), servait en qualité d’officicr dans les armées romaines. Julien l’Apostat ayant ordonné que la croix et le nom de Jésus-Christ seraient ôtés du labarum où Constantin les avait fait mettre, et que l’on reprendrait les drapeaux des empereurs païens, Bonose et Maximilien, chefs du corps dit des Vieux Herculiens, refusèrent de changer de taba- ’ ram : c’était la principale enseigne de chaque légion. Le comte Julien, oncle maternel de l’empereur, était alors gouverneur de l’Orient. Il voulut en vain l’orcer Bonose et Maximilien à sacrifier aux dieux ; on ’ ( les étendit sur le chevalet, on les battit avec des t courroies et des plomb eaux. Le prince Hormisdas, frère de Sapor, roi de Perse, les visita dans leur prison. Ils f’urent eoudanmés à être décapités. Mélece, patriarche d’Antioche et quelques autres évêques les accompagnèrent jusqu’au lieu de leur supplice. Les actes de ces deux martyrs ont été publiés par D. Ruinart. V—vn.

BONOSE, Macédonien, évêque de Sardique, renouvela, vers la fin du 4e siècle, les erreurs de l’arien Helvidius et de Jovinien, moine de Milan, qui, en 580 et 582, attaquèrent la virginité de Marie. Helvidius avait fait un livre dans lequel il cherchait à prouver, par l’Écriture, que Jésus-Christ avait eu des frères ; et les sectateurs de cette hérésie, que combattirent St. Épiphane ( Hare :. 78), St. Augustin (Hœres. 81) et St. Jérôme (Contra Heloidium ), furent appelés Antidicomarianites ou Antimariens. (Voy. H£Lvto1os.)Gette secte soutenait que la Ste