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12 BER juillet 1789, du 10 août 1792, de la fondation de la république (22 septembre 1792 ), du 21 janvier 1795, du 9 thermidor (28 juillet 1794), de la théophilanfin-opie (9 janvier 1796), du 18 fructidor (4 septembre 1797 ), et aussi les fètes de la souveraineté du peuple, de la liberté, de la paix, de la jeunesse, dela vieillesse, de la reconnaissance, des époux, de l’agriculture ; la fête funèbre du général Hoche, été., etc. Le 16 août 1798, Bergasse-Laziroule lit, au nom d’une commission, un rapport sur la proposition de célébrer chaque année le 18 fructidor avec les événements du 9 thermidor et du 15 vendémiaire. Bergasse peignit le 15 vendémiaire comme ayant fait taire les hurlements des furies, et arrêté une horde de cannibales qui semblaient avoir envahi le territoire français. Avant le 18 fructidor, dit-il, la France entière n’était plus qu’une horrible Vendée. Cette journée éclaira une des plus grandes victoires, etc. ; il parla de la férocité des victimes de cette époque, il les appela monstres, et il nommait les Boissy-d’Anglas, les Willot, les Pichegru, les Vaublanc, etc. Les proscriptions de fructidor, dit-il, rendirent la vie au corps politique, etc. Bergasse-Laziroule fut nommé secrétaire du conseil. On le vit tour à tour combattre et défendre l’impôt sur le sel ; prendre part aux discussions sur le tabac, sur les toiles de coton, sur une levée de 200,000 conscrits, sur la poste aux lettres, etc. C’est sur son rapport que fut annulée l’élection de Treilhard au directoire. Il de-I manda (août 1799), par des motifs d’ordre, et comme conforme d’ailleurs à la constitution del’an 5, le maintien d’un article qui restreint la déportation aux seuls prêtres perturbateurs et insermentés. S’étant fortement prononcé cont1·e la révolution du 18 brumaire, il fut éliminé du corps législatif, et ne reparut plus sur la scène politique. V—VE.

BERGE (le baron François), général français, naquit, en 1779, à Collioure, dans le Roussillon. Destiné à la marine, il lit ses premières études de mathématiques dans sa ville natale sous le savant Hachette, professeur d’hydrographie. Plus tard, le maître et l’élève vinrent à Paris, et Berge fut admis en 1794 a l’école polytechnique, où il fut distingué par le célèbre Monge, qui le chargea d’exécuter les planches de sa Géométrie descriptive. Nommé lieutenant d’artillerie en 1797, Berge fut désigné l’année suivante pour faire partie de l’expédition d’Égypte, et il y obtint le grade de capitaine. À son retour en France, en 1799, le premier consul l’envoya à Alger 1 pour y régler les différends qui existaient entre la France et le dey. Berge s’acquitta avec habileté de cette mission, qui eut un succès complet. Peu de temps après on lui confia une autre mission’, ce fut d’accompagner en Égypte et en Syrie le colonel Horace Sébastiani. À son retour, en 1805, Berge fut nommé chef de bataillon ; et il fit en cette qualité les campagnes du Nord de1805, 1806 et 1807. Il passa ensuite à l’armée d’Espagne, et se distingua particulièrement au siège de Cadix ; puis à l’armée de Portugal, où jl fut fait colonel à la suite de nouveaux ( exploits. Élevé en 1815 au grade de général de brigade, Berge, à l’époque de la restatuation, en 1814, 1

l BER se soumit sincèrement au nouveau gouvernement. Il 1 A fut créé chevalier de St-Louis, et fit partie du comité A central d’artillerie. Lors du retour de Napoléon, en mars 1815, il fut attaché à l’état-major du duc d’Angouléme dans la très-courte campagne de ce prince, et mit beaucoup de zèle à exécuter ses ordres. En 1816, il fut chargé de commander l’école d’application d’artillerie et du génie ; et en 1825, il dirigea toute l’artillerie dans l’expédition d’Espagne, en Catalogne, sous le maréchal Moncey. Cette dernière r campagne lui valut le grade de lieutenant général “ et la décoration de grand officier de la Légion d’honneur. Il continua de faire partie du comité central d’artillerie, où se conservent les rapports qu’il a rédigés. Ce général est mort à Paris, en avril 1852, du choléra asiatique. G-G—r.

BERGEAT (NICOLAS), chanoine de Reims, naquit dans cette ville en 1752. Son père, bailli et lieutenant général de police, obtint pour lui de l’ar- 1 chevèque un canonicat, lorsqu’il était à peine âgé de seize ans. Fait vidame de la même église en janvier 1758, il se distingua par ses connaissances en physique et dans les beaux-arts, par des poésies spirituelles, et par des épigrammes tellement caustiques que, sous ce rapport au moins, elles peuvent aller de pair avec ce que Jean-Baptiste Rousseau et Piron ont fait de plus incisif. Il succéda en 1768 à Desaulx, poëte de la ville de Reims (dont on a quelques pièces de vers imprimées), et fit avec l’abbé Déloge les devises et inscriptions pour les fêtes que cette ville donnait aux sacres, naissances, mariages et entrées dans ses murs des rois, reines, princes et princesses. La révolution lui ayant enlevé une grande partie de ce qu’il possédait, il accepta la place de conservateur du dépôt des arts, établi dans l’ancienne maison des Magneuses, et formé de tableaux, gravures, morceaux de sculpture et autres objets précieux, provenant des églises et monastères, et sauvés des nouveaux iconoclastes ou Vandales du 18° siècle. Le conseil municipal, voulant utiliser ce dépôt, le transféra dans l’hôtel de ville, en fit un muséum et en conserva la direction à l’abbé Bergeat, qui éprouva, vers 1802, un accident facheux. La mitre de l’archevêque Hincmar, couverte de pierreries, le beau ciboire en or donné par Louis XVI, lors de son sacre, ouvrage de l’orfèvre Germain, et d’autres objets précieux, se trouvèrent un jour enlevés du musée, quoique enfermés dans une armoire à trois clés, dont l’une était entre les mains du sous-préfet, l’autre entre celles du maire, et la troisième entre les mains du conservateur. On voulut faire accroire que des voleurs avaient fait cette capture, quoiqu’il ne se fût trouvé aucune effraction ni aux portes de la salle ni à Parmoire. La justice simula un commencement de procédure : le conservateur et les gardiens du musée furent mandés devant le magistrat de sûreté ; mais personne ne fut dupe de cette comédie, qui n’empêcha pas de croire que les objets disparus avaient été enlevés par ordre supérieur. Bergeat se plaignit avec amertume, et il a toujours pensé qu’on aurait pu lui épargner ce désagrément. Il mourut le 12 novembre 1815. C’était un homme aimable et spirituel