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606 ROM lui, et se servit de ce prétexte pour cacher la nécessité où il était de cesser de bâtir ; mais le chagrin avait altéré sa santé, et il mourut à Anvers en 1637, suivant lloubraken, et selon Weyermans en 1640. l’—s.

ROMÉ DE LISLE (laas-BAr*risra-l.<>uis), physicien et minéralogiste distingué, naquit à Gray en 1736, de parents peu favorisés de la fortune. Après avoir achevé ses humanités à Paris, il obtint la place de secrétaire d’une compagnie d’artillerie et du génie qui partait pour les Indes. t·’ait prisonnier à la prise de Pondichéry par les Anglais (voy. Laux), et conduit successivement à Tranquebar, St-Thoiné et il la Chine, il revint en France en 176L Un esprit observateur lui avait fait acquérir dans ses voyages quelques notions d’histoire naturelle, et il forma le projet de consacrer ses loisirs à l’étude de cette science. ll. Sage. À qui il rapportait des lettres, s’empressa de l’admettre au nombre de ses élèves, et il s’établit bientôt entre eux une amitié qui ne s’est jamais démentie, parce qu’elle était fondée sur les mêmes goûts et sur une estime réciproque. Non coutent d’associer à ses travaux son nouvel ami, sl. Sage aida Rome de Lisle de sa bourse et lui fournit les moyens de se faire connaître. Après quelques essais dans différentes branches de l’histoire naturelle, Rome de Lisle résolut de s’appliquer entièrement la minéralogie, science alors dans l’enfance, et. par cette raison, à peine cultivée parmi nous. Il trouva dans le cabinet de Davila, le plus riche en minéraux qu’il y eût à Paris, des sujets nombreux d’études et d’observations ; et quand Davila voulut mettre en vente cette précieuse collection, Rome de Lisle, assisté de lt. Sage, se chargea d’en décrire la partie d’histoire naturelle (voy. Davies). C’est vers ce temps qu’il connut d’Ennery, savant et riche amateur de médailles pcg. n’Exxaar) qui, charme de pouvoir contribuer ù ses succès en assurant son existence, lui offrit, avec son amitié. sa table et un logement dans son hôtel. Rome de Lisle accepta sans hésiter, parce qu’il sentit qu’il en aurait agi de même envers 11. dfînnery si leur situation eût été changée. Tranquille désormais sur les premiers besoins de la vie, il sattacha encore avec plus d’ardeurs ses études de minéralogie. Les naturalistes avaient remarqué depuis longtemps les formes polyédriques qu’all’ectent les substances inorganiques : mais la plupart ne les regardaient que comme des accidents et des résultats du hasard. Cappeler (voy. ce nom) avait commenmê È ep, apprécier la çonstance.gat-la régularité, et Linné, premier. avait essayé d’en tirer des caractères distinctifs. Rome de Lisle s’appliqua surtout à les décrire avec encore plus de soin ; il les mesura mécaniquement et fit enfin reconnaître le fait fondamental, que certains de leurs angles ont une mesure constante dans la même espèce. Cependant l’Ea••i de wislallogrwltia.

ROI qu’il publia en 17’1 !, fut peu remarqué en France : mais il lui mérita les éloges de Linné (t} et l’estime de plusieurs naturalistes étrangers qui empressèrent d’entrer en correspondance avec lui. Ronié de Lisle’venait d’ouvrir un cours de minéralogie, et il avait le plaisir de voir ses leçons de plus en plus fréquentées. Ses élèves recherchaient avec empressement de tous côtés des échantillons et des cristaux pour en faire hommage à leur maître. C’est ainsi qu’il parvint à se former un cabinet. Il en laissa la libre disposition aux curieux, dans le dessein d’augmenter et détendre le goût d’une science dont on commençait à sentir l’utilité. Il ne songeait point d’eilleum à réclamer le prix de ses travaux. Sollicité par ses amis en 1780, il se mit sur les rangs pour une place vacante à l’Académie des sciences ; mais il n’y fut pas nommé, sous prétexte qu’il n’avait encore publie que des catalogues gi), et ce mauvais succès le dégoûta de ce genre de candidature. Une pension de six cents livres sur le trésor royal, qui lui fut accordée en 1785, était sa seule fortune quand il eut le malheur de perdre son bienfaiteur. En mourant, d’t-lnnery l’avait institué son exécuteur testamentaire. Rome de Lisle. abandonnant ses études habituelles pour remplir les intentions de son ami, s’étab|it dans son cabinet avec les savants chargés d’en faire la description. L’examen du poids des médailles lui fit découvrir le rapport de la livre des Romains avec notre poids de marc, et il appliqua cette découverte aux monnaies des divers peuples de la Grèce. Désirant faciliter la réforme projetée dans le système des poids et mesures de la France, il entreprit de comparer avec celles de Paris toutes les mesures linéaires de superficie et de capacité. Sa vue, affaiblie par une longue suite d’observations minutieuses, acheva de se perdre dans les recherches et les immenses calculs que nécessite son travail métrologique. Cependant son zèle ne se ralentit point, et· sa mémoire locale suppléait à ses yeux dans les démonstrations qu’il continuait de faire des substances minéralogiques rangées dans son cabinet d’après son propre système. Louis X’l, instruit de la triste position de ce savant respectable, lui assigne sur sa cassette une pension de quatre cents francs ; mais Romé de Lisle ne jouit pas longtemps de ce bienfait. Il mourut d’une hydropisie le 7 mars 1790. lieux apprécié par les étrangers que par ses compatriotes, il était membre des académies des curieux de la nature de Stockholm, de Mayence et de Berlin. Outre un assez grand nombre de mémoires dans le Journal de pliyeique et plusieurs rtl Dua une tetue que Lieu écrtrtt à Roma de Liste, le 19 msi 1773. il place son Erwi à la criuallogmphia au pr•mi•r rang des ouvrages de minéralogie publiés dans le 10e siècle. lili Remi de Lisle à rédigé uuatoran ou quinze catalogues fi“âZî.1i’î«’ ;î’î ;’:3·’Z.Li’.î2 2.’ ?37’...u., ..’"""’ ; t« ? ’£’ ;’£.§:’.iL’L’ ; iti’ ?tiragarlaaeafy reavoyarlaa curieux. ’