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É rlastagiss paeregrsllissesl. Le erimedie dont nous venons de parler est devenue rare ; à la vente Nodier, en Mtl, un exemplaire sur papier bleu e— été adjugé au prix de quarante-sept fI’lIIN· B- !-I’.

RICCI (le P. Matthieu), célèbre jésuite et fondateur de la mission de la Chine, naquit à Macerata, dans le marche d’Ancône, en 1552. On l’avait destiné a l’étude du droit ; mais il préféra la vie religieuse, et il entra dans la compagnie de Jésus en 1574. Celui qui le dirigea dans son noviciat était la P. Alexandre Valignan, missionnaire célèbre qu’un prince de Portugal appelait l’apôtre de l’Orient. Ricci conçut bientôt l’idée de le suivre aux Indes et ne s’arrêta en Europe que le temps qu’il fallait pour faire les études nécessaires à une semblable entreprise. Il vint même achever son cours de théologie à Goa, où il arriva en 1578. Le P. Valignan s’était déjà rendu à Macao. où il prenait des mesures pour ouvrir à ses collègues les portes de la Chine. Le choix de ceux qui se lanceraient les premiers dans cette nouvelle carrière était d’une grande importance. Il tomba sur les PP. Roger, Pasio et Ricci, tous trois Italiens. Le premier devoir qu’ils eurent a remplir fut d’apprendre le langue du pays ; et l’on doit convenir qu’à cette époque et avec le peu de secours qu’on avait alors, ce n’était pas une entreprise facile. Après quelque temps d’études, les missionnaires profitèrent de la faculté que les Portugais de Macao avaient obtenue de se rendre à Canton pour pratiquer, et ils les y accompagneront chacun à leur tour. Ricci y alla le dernier, et ses premiers efforts ne parurent pas d’abord plus efficaces que n’avaient été ceux du P. Roger. Tous deux se virent obliges de revenir à Macao. Ce ne fut qu’en 1583 que le gouvernement de la province de Canton ayant été confié a un nouveau vice-roi, les pères eurent la permission de s’établir à Chao-king-fou. Ricci, qui avait eu le temps de connaître le génie de la nation qu’il voulait convertir, sentit dès lors que le meilleur moyen de s’assurer l’estime des Chinois était de montrer, dans les prédicateurs de l’Evangile, des hommes éclairés, voués a l’étude des sciences, et bien différents encela des bonzes avec lesquels ces peuples ont toujours été disposés a les confondre. Ce fut dès ce temps que Ricci, qui avait appris le géographie a Rome sous le célèbre Clavius, fit pour les Chinois une mappemonde, dans laquelle Il se conformait aux habitudes de ces peuples en plaçant la Chine dans centre de la carte, et en disposant les autres pays autour du Royaume du milieu (1)[1] Il composa aussi un petit catéchisme

(1) Riccioli ajoute (Almagest, nov. 1651, in-fol., p.XI) que, pour se conformer encore plus aux idées des Chinois, Ricci, loin de suivre la projection stéréographique ordinaire, selon laquelle la partie centrale est vue en plus petit qu’aucune autre, y représenta au contraire la Chine plus en grand [...] ce qui ne peut guère s’expliquer que


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en langue chinoise, lequel fut, dit-on, reçu avec de grands applaudissements par les gens du pays. Depuis 1589. il était chargé seul la mission de Chao-king, ses compagnons ayant été conduits ailleurs par le désir de multiplier les moyens de convertir les Chinois au christianisme. Il eut souvent à souffrir des difficultés que lui suscitaient les gouverneurs de la province, et même il se vit forcé de quitter l’établissement qu’il avait forme a grand’peine dans la ville de Chao-king et de venir résider à Chao-tcheou. Dans ce dernier lieu, un Chinois nommé Tchin-taï-so pria le P. Ricci de lui apprendre la chimie et les mathématiques. Le missionnaire se prêta volontiers à ce désir, et son disciple devint par la suite l’un de ses premiers catéchumènes. Ricci avait formé depuis longtemps le projet de sa rendre à la cour. persuadé que les moindres succès qu’il pourrait y obtenir serviraient plus efficacement la cause qu’il avait embrassée que tous les efforts qu’on voudrait tenter dans les provinces. Jusque-là, les missionnaires avaient porté l’habit des religieux de la Chine, que les relations nomment bonzes ; mais, pour se montrer dans la capitale, il fallait renoncer à ce costume. qui n’était propre qu’à les faire mépriser des Chinois. De l’avis du visiteur et de l’évêque du Japon. qui résidait à Macao, Ricci et ses compagnons adoptèrent l’habit des gens de lettres. On a fait de ce changement un fait de reproche aux jésuites de la Chine ; mais il était indispensable dans un empire où la considération n’est accordée qu’à la culture des lettres. Ricci résolut d’exécuter son dessein, en 1595, et il partit effectivement à la suite d’un magistrat qui allait à Pékin. Mais diverses circonstances le contraignirent de s’arrêter à Nan-tchang-fou. capitale de la province de Kiang-sl. Ce fut le qu’il composa un traité de la mémoire artificielle et un dialogue sur l’amitié, à l’imitation de celui de Cicéron. On assure que cs livre fut regarde par les Chinois comme un modèle que les plus habiles lettres auraient peine à surpasser. À cette époque, le bruit s’était répandu à la Chine que Taïkosama, roi du Japon, projetait une irruption en Coree et jusque dans l’empire. La crainte qu’il inspirait avait encore augmenté la défiance que les Chinois ont naturellement pour les étrangers ; Ricci et quelques-uns de ses néophytes s’étant rendus successivement à Nankin et à Pékin, y furent pris pour das Japonais, et personne ne consentit à se charger de les présenter à la cour. Ils se visent donc obligés de revenir sur leurs pas. Le seul avantage que produisit cette course fut l’assurance acquise par Ricci que Pékin était bien la célèbre Cambalu de Marc-Pol ;

par une perspective extérieure dans le genre de l’hémisphère que J.-B.-H. de St Pierre a fait graver dans ses Etudes de la nature. Le continuateur de Léon Pinelo croit que cette Mappemonde est la même que Gemelli Carreri dit avoir vue dans la bibliothèque de Pékin (Giro del mundo, part. 4, fol [...])

  1. (1) Riccioli ajoute (Almagest, nov. 1651, in-fol., p.XI) que, pour se conformer encore plus aux idées des Chinois, Ricci, loin de suivre la projection stéréographique ordinaire, selon laquelle la partie centrale est vue en plus petit qu’aucune autre, y représenta au contraire la Chine plus en grand [...] ce qui ne peut guère s’expliquer que par une perspective extérieure dans le genre de l’hémisphère que J.-B.-H. de St Pierre a fait graver dans ses Etudes de la nature. Le continuateur de Léon Pinelo croit que cette Mappemonde est la même que Gemelli Carreri dit avoir vue dans la bibliothèque de Pékin (Giro del mundo, part. 4, fol [...]).