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B3 ! · IAU ·. laurne, qui réclamait naar une rnaaiteatation éminemment nationale concours du talent de Ranch. La statue équestre de Frédéric leGrand était désirée et attendue à Berlin. L’artiste le pouvait manquer de répondre à cet appel ; mr un cœur prussien, c’etait un devoir et un · neur. Ranch se mit au travail et acheva en 1851 cette statue, de proportion colossale(1) ; elle lut transportée à Berlin, où, placée sur un bloc de’ granit, elle domine la grande place de la ville. Frédéric, revêtu de son uniforme. a l’épée au côté et le bâton de commandement à la main. Sous son chapeau à trois cornes, on croit voir, ombragé d’un puissant sourcil, cet œil d’aigle qui laisse deviner que ce corps si freie en apparence est dominé par la force invincible d une âme de géant. (2’est la pensée que l’artiste s’est proposé d’exprimer et qu’il a su rendre avec la puissance d’un talent de premier ordre. L’inauguration de ce monument eut lieu le ill mai ltlïit. Des milliers de personnes accourues de toutes les parties de la Prusse se’pressaient autour de la statue encore voilée. Des que le roi eut donné le signal, la statue, immédiatement découverte, excita une explosion d’applaudissements, et des transports de patriotisme impossibles a décrire ; la Prusse cro ·ait revoir les beaux jours de sa gloire nationale, le souvenir de ltosbach et de Wolstadt se présentait vivace à l’imagination de toute cette multitude ; l’aspect de cette imposante figure de leur grand roi les transportait d’enthousiasme. Celprernier mouvement était à peine apaise, quan tout a coup les acclamations reprirent leur énergie, les regards de la foule venaient de découvrir et de se fixer sur la noble figure d’un vieillard de haute stature, au maintien lier et modeste. dont le front éleve et puissant était couronné d’abondants cheveux blancs, dont l’œil était plein de feu ; tout indiquait l’illustra-e artiste, l’auteur du cliel’-d’œuvre sujet de ces ardentes émotions. Ce fut un beau moment pour Ranch, car il partageait en quelque sorte l’ovation royale. Le soir de ce jour mémorable, des chants se firententendreau théâtre et provoquèrent de nouveau Yentlrousiastne public. Ceux composés par le poëte Kopischet et hleyerbeer en l’honneur du célèbre statuaire furent chaudement applaudis ; Ranch, invité à se rendre dans lajloge royale, y reçut les éloges les plus flatteurs ; comme il se disposait=I%’retir-er respectueusement, le roi le retint, et, en présence deto ssa l’homme de génie dont l’Allemagne tait justement fière. Ranch venait d’atteindre sa soixante-quinzième année, et songeant toujours à terminer le groupe da lloiae, il se bàta de se rendre à Rome. Li, des travaux qu’il ne put refuser par déléreuce, le détournèrent une fois encore de son œuvre de prédilection : ill La autae a dix-aupt pleda de hauteur. et en y comprenant làsktadetal, elle terne sa naamble d’eavir¤ qiaraatmtrola /»

ri IÀU Iais une vie ai active, un travail incessant, avaient tini par pour atteinhei la constitution physique, pourtant robuste, de Ranch ; le mal prit subitement un caractère alarmant : les amis de l’illustre malade le décidèrent à quitter Rome et i aller respirer l’air natal. Christian Ranch obéit a regret. À peine arrivé h Dresde, la maladie fit de tels progrès que Christian Ranch, après une agonie cruelle, expira le 3 décembre 1857 dans sa 80° année. Son corps fut réclamé par la ville ’ de Berlin. ou de pompeuses funérailles témoignèrent de la haute estime de la Prusse pour son plus grand, son plus illustre artiste. ·A. C—a..

RAUCH (Charles), peintre de genre, de paysages et de portraits, naquit à Strasbourg le L mai 179t ; il était fils de Jean Ranch, organiste de la cathédrale de cette ville ; cet honnête musicien perdit la tète à la suite des persécutions que lui firent endurer, pendant la révolution, es exaltés qui le contraignirent à toucher l’orgue dans leurs réunions politiques. Recneilli à l’âge de deux ans par son aïeul, le jeune Ranch eut bien de la peine à terminer les études qu’on lui avait fait commencer. En effet, un penchant irrésistible l’entraînait vers les arts ; sa famille, quoique pauvre, fut assez intelligente pour comprendre cette vocation, et elle laissa au jeune homme sa liberté ; Ranch suivit à Nancy les leçons de Joseph Laurent, conservateur du musée de peinture, puis il se rendit à Paris et entra à l’école des beaux-arts le 27 août 1813 ; il donna d’abord des leçqns de dessin pour xenir en aide ii sa famille ; Ranch n’avait pas de santé ; les événements politiques, en outre. favorisaient peu lc début d’un artiste, et c’est à sa grande persévérance, à son inaltérable amour du travail et de I’art qu’il doit d’avoir conquis une place honorable parmi ses contemporains. Il n’a pas exécuté de tableaux de grandes dimensions, mais il a fourni plusieurs portraits à la galerie du château d’Eu, formée par les soins de mademoiselle de Montpçnsier, continuée plus tard parle roi Louis-Philippe ; on y remarquait notamment ceux de Louis IX, Louis All, François l’ ? et Henri I Il ; on voit de Ranch, au musée de Versailles, François II ; l’iclor-Maurice, comte de Broglie, maréchal de France ; une bonne copie du tableau de L.-M. Vanloo, représentant le ditc.de Penthiêere et sa famille, faisant jadis partie de la galerie d’Eu et connu sous le titre de la Tasse de café. Outre deux paysages, le musée de Nancy possède de Ranch deux excellentes copies exécutées d’après Horace Vernet, un portrait du lieutenant général conte Drouot et la bntnillede Ilanau (30 octobre 1813), dont l’original est au musée de Versailles. Ranch a fourni les dessins, la plupart gravés par Couché fils, qui ont servi à i lustrer le Guidepitterraquedn voyageur en France, de Girault de St-Fargean (Paris, 1838, 6 vol. in-8°). Ces dessins ont été presque tous exécutés à la lampe. Ranch a prispart auxsalonsdn louvre l«lt»L:.’». ’·..~ =~.... Ã: Ml, . nt. · ·, il. ; fr ’.·...l.