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PAL. de distinction, ll rendit alors les biens qu’il avait à Véroli, pour acheter dans fe voisinage de une maison de campagne qu’on prétend avoir*appartenu à Cécina, même fut défendu par Cicéron..l.e mérite de P rius lul suscita des envieux, et son repos ne tarda pasa être troublé. Un professeur, qu’il n’e désigné que par un nom supposé, et qu’il dépeint comme un ignorant, lui fit une querelle dont il ne nous apprend pas le sujet, r nais dans laquelle il eut pour défenseur Pierre Arétin, qui composa à cette occasion une pièce italienne fort satirique, qu’on représenta publiquement à Venise. Cette première tracasserie fut suivie de plusieurs autres, dorit les suites furent plus graves. Deux discours que Paléarius prononce devant le sénat de Sienne, pour.la dé euse.d’Antoine IIellanti, accusé d’avoir introduit furtivement du sel dans la ville, excitèrent, si l’on en croit Paléarius lui-même. l’animosité des grands, et furent la principale cause de ses malheurs ; mais la vérité est qu’il en fut l’unique auteur, en se déclarant pour les opinions des novateurs. Le traité dèl bmefaio di Cristo (1), que l’on attribue à Paléarius, et lclivre-intitulé Activ inpontyïcea romanes, rl eomm aueclas, qu’il composa lorsqu’il fut question de convoquer le concile de Trente, expliquent assez quels étaient ses sentiments. Il est vrai que le premier ouvrage ne porte pas son nom, et que le second ne fut imprimé qu’après sa mort. Cependant il ne sut pas dissimuler les opinions dont il était imbu. Accusé d’hérésie en tôt !. il écrivit, pour sa justification. un mémoire qui existe encore, et dans lequel, sans se montrer ouvertement partisan de la réqalrme, il parle de manière à laisser entrevoir le oud de sa pensée. Toutcfois’, il fut absous à cette époque ; mais le soupçon élevé contre lui, fut peut-être cause qu’il ne put obtenir alors une chaire publique, comme il le désirait. Ce n’est qu’en liitü que Paléarius fut nommé professeur d’éloquence à Lucques. Pendant qu’il occupa cet emploi, il composa neuf des liarangues qui se trouvent dans ses œuvres. Appelé à Milan pour succéder dans la chaire d’éloquence à Majoragius, il y fut accueilli avec distinction ; et bien qu’il se soit plaint plusieurs fois que son salaire ne fût pas proportionné à ses travaux, néanmoins, dans une lettre écrite dix ans après au sénat de Milan, il s’exprime bien différernmentz e Sénateurs, dit-il, je suis depuis dix ans auprès de vous, quelle est l’année où je n’aie pas été comblé de vos bienfaits ? » En effet. les magistrats de cette ville lui avaient accordé diverses immunités" et une pension considérable : mais pendant qu’il jouissait en paix de ces avantages, on renouvela (l· On a longtemps regardé ce traité comme perdu, mais des recherches peraérérantes en ent fait découvrir deux exemplaires, l’un dans la bibliothèque de la ville de Lnybaclr, l’autre dans cette du colléî ; St-Jea¤ à Cambridge ; ll. Bahington l’a tait rélrnprtrncr à gdm, ea IGSO, rm !J¤18¤•nt doux traductions, I une française, l’autre aaglalae, et souks deux du IC- siècle.

PAL " 7 0 contre lui les accusations d’hérésie. Cité i ltorne, il fut jeté dans les prisons de l’inquisition. Pie V venait de s’asseoir sur le trône tilical. Tout le monde sait quelle était alors Ilznrigueur des lois contre les hérétiques. On n’eut pas de peine à convaincre Paléarius d’avoir soutenu et enseigné les opinions de Luther. On lui imputa d’avoir nié le purgatoire et hlàmé l’usage d’enterrer les morts dans les églises. Un autre motif de sa condamnation fut d’avoir dit, si l’on en croit le président de Thou (Hist. libm xxx, initie), que l’inquisition était un poignard dirigé contre tous les gens de lettres : Sica rliatrictn in omnea scripiom (I). Dans ses derniers moments, Paléarius écrivit à sa femme et à ses enfants des lettres que nous avons encore. Il rétracta ses erreurs, se diqiosa pieusement à la mort ; ot, le Zljuillet ’ t5î0, il fut pendu, et son corps fut livre aux llammes. Son poëme sur l’Imm1mzliié de l’dm¢, en vers hexamètres, Lyon, 1536, 1552, in-12, est un des principaux monuments de la poésie latine du 16e siècle : mais les beautés de ce poëme ne sont pas à la portée du commun des littérateurs. Ma gré l’obscurité de certains endroits, il est remarquable par la force de l’expression, et quelquefois par des grâces qui l’ont fait comparer à’ Lucrèce, son modèle. Sadolet, à qui Paléarius en avait envoyé une copie avant de le publier, lui écrivit entre autres choses : « S’il faut vous dire mon avis et vous parler franche meut, je pense que de tous ceux qui ont traité un pareil sujet, il y en a peu qui aient écrit avec autant d’élégance —que vous ; et certes, personne n’a été plus érudit. Ce qui m’a surtout étonné, et ce que j’approuve, c’est que dans votre ouvrage il n’y a ni recherche, ni afféterie, et que apolir vous rendre plus poétique, il vous a su de notre sainte et vraie religion. sans que vous ayez eu besoin de recourir à l’antiquité fabuleuse. » Sadolet écrivit dans le même sens (en 1536) à Sébastien Gryphe, imprimeur à Lyon, en l’engageant même avec instance à mettre au jour le poëme sur l’immoralité de l’àme ; ce qui eut lieu en effet la même année. Il existe encore une autre lïtre que Sadolet écrivit à Paléarius lorsqu’il e fait lecture des discours que ce dernier, accusé d’hérésie à Sienne, avait composées pour sa défense. On y trouve l’aimable caractère et le bon cœur de ce, prélat qui regardait la modération comme le moyen le plus ellicace d’éloigner de l’erreur les partisans des nouvelles doctrines, et de les ramener à la vérité. Il interprète le mieux qu’il peut certains passages qui rendaient suspecte la foi de Paléarius : il le presse en même temps d’exercer son génie sur des sagit ; de littérature, et d’éviter certaines questions ngerenses : mais Paléarius ne se soumit pas à de ai sages conseils ;

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cation à Sienne.