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NAD les Mémoires de la société géographique ruue de nombreux articles sur l’ethnologie. lt-i.—x.

NADIR-SCIIAH, roi de Perse, non moins fameux comme général, sous le nom de’l’liahtnas-Kouly-Khan, était de la tribu de Kirklou, l’une des plus considérables parmi les Afchàrs, race de 1’urcomans établie dans le nord de la Perse orientale. Il naquit l’an 1100 de l’hégire (1688 de J.-C.}, dans un village peu éloigné de Méchehd, capitale du Kboraçan, et fut nommé Nadir-Koulv-Beyg. Dès l’âge de quinze ans, il prit le parti des ames pour défendre ses propriétés contre ses jaloux compatriotes, et contre les ravages des Kourdes et des Ouzbelts. Schah-Houcein régnait alors en Perse, ou plutôt ses courtisans, ses eunuques régnaient sous son nom ; le mécontentement était général ; des révoltes éclataient de toutes parts, et la dïnastie des Sofys, sous un gouvernement si faib e, si méprisable, penchait vers sa ruine. La valeur que Nadir-avait montrée dans plusieurs petites expéditions attira quelques tribus sous ses étendar s. À l’exemple de divers ambitieux que Vanarchie transformait en souverains, il s’empara du château de Kelat, le fortifia et en fit le berceau de sa puissance naissante. Melik-Mahmoud-Seïstany, maître de Méchehd, dominait sur une grande partie du Khoraçan. Nadir servit quelque temps sous ce rebelle, lui témoigna d’abord un zèle extrême, aûn de trouver plus aisément l’occasion de le supplanter, tenta de l’assassiner et échoua dans l’eécution de ce projet. Alors il quitta Melik-Mahmoud, lui résista avec avantage et osa bientôt l’attaquer. Sur ces entrefaites (t722’., Schahlloucein ut détrôné, et Ispahan tomba au pouvoir des Afghans de la tribu de Khaldjeh, dont la rév olte avait commencé à Candahar (voy. ! Mmhlnnnoun et Scnm-Florenix). Cette révolution servit de prétexte aux Russes et aux Ottomans pour s’agrandir aux dépens de la Perse. Schah-Thabmas, héritier légitime du trône, s’était retiré dans les provinces du nord ; mais son autorité était à peine reconnue dans le Mazanderan. Le gouverneur que ce prince envoya dans le Khoraçan. ayant méprise les services de Nadir, fut battu par Melili-Mahmoud, qui s’empara de Nichabour et y prit le titre de roi. Nadir, de son côté. soumit Seralths, Mérou et tout le nord du Khoraçan jusqu’aux frontières du Kharizm. Scliah-Thahmas, menacé par Melili-Mahmoud, se rapproche de Nadir, dont il avait déjà sondé les dispositions, et réclame son secours. Leur première entrevue a lieu à Khabouchan, sur les limites du liharizm et du Djordjan, en septembre 1726. Nadir, leignant un grand dévouement à son souverain, marche contre Melik-Mahmoud, l’assiège dans Bléchehd le réduit à se rendre à discrétion, a prendre l’habit de derviche et à se consacrer au culte de la grande mosquée de cette ville. Pendant le siège, Nadir, qui déjà ne voulait point aoutïrir d’égaux, lit assassiner Feth-Aly-Khan NAD tf Kadjar, commandant en chef des troupes de Schahdhabmas (voy. Mormrurzn-Hnçnn-l(narv). Il prit la place de ce général, disposa de tout dans e conseil et a l’armée, fit venir à Méchehd sa famille, ses femmes, ses propres troupes, et, affectant des airs de grandeur, il or onna la construction d’unc nouvelle coupole à la grande mosqluée, et la fit dorer ainsi que l’ancienne. Scha ·’l’habmas s’alarma de l’ambition de Nadir. Il écrivit à tous les gouverneurs de le délivrer de ce traitre ; il tàcha de lui susciter des ennemis domestiques et d’éveiller la haine de Melilr-Mahmoud. Celui-ci envoya la lettre du roi à L, Nadir, qui, dissimulant son indignation, assiégea Khabouchan, dont les habitants s’égaient révoltés ; mais, quoique Schah-Thahmas fût venu les animer par sa présence, ils se virent tellement. pressés qu’ils promirent à Nadir, s’il consentait à lever le siège, de se soumettre, de conduire le roi à Méchehd et d’engager ce prince à rétracter les ordres qu’îl avait donnés contre lui. En effet, Schah—’l’bahmas, dont les trésors avaient été pillés par un rebelle, n’eut d’autre ressource que de se rendre auprès de Nadir, qui les lui fit restituer. Ce fut sans doute alors que ce général, pour capter la confiance de ce souverain, prit e nom de TImhmas-l(ouIy-Ir’Iaan (le Khan, esclave Thahmas). Il s’attacha surtout à gagner l’affection des soldats, en pourvoyant à tous leurs besoins, et en leur assignant une paye régulière, quil leur distribuait lui-même. Les courtisans e Schah-Thahmas s’opposèrent en vain ir l’ascendant que ce généra prenait dans les affaires et sur l’esprit de son maître. Nadir déjoua leurs intrigues et triom ha de leurs efforts. Il se défit de MeIiln-Mahmoudï l’àme de tous les troubles du Khoraçan, et parvint enfin à pacifier cette province, à soumettre toutes les tribus révolfécs et à les forcer à combattre pour la cause dont il semblait être le principal soutien. Impatient de régner, Schah·’I’hahmas voulait marcher sur Ispahan. Son général jugea plus nécessaire de ne laisser aucun ennemi derrière lui. Il employa l’année 1728 à rétablir la tranquillité dans le Djordjan et le Mazanderan, ef il envoya un ambassadeur en Russie pour demander la restitution du Ghylan. En avril 1729, il marcha contre les Abdallis, qui, depuis douze ans, étaient maitres de Hérat ; il les défit en gusieurs rencontres, leur pardonna en faveur leur haine contre les Afghans-Khaldjis, reçut leur soumission et laissa le gouvernement de la ville à l’un d’eux. Cependant Aschraf, successeur à Ispahan de Mir-Mahmoud, son cousin, gu’il avait assassiné. marcha vers les frontières u Iihoraçan, qu’il croyait sans défense, dans le dessein d’arrêter les progrés de Schah·’l’hahmas et les succès de son général. À cette nouvelle, Nadir, de retour à Hé chehd de son expédition de Hérat, s’avance avec le roi contre les Afghans, que son approche oblige de lever le siège de Semnan. Il les ren«..«....·..·»··.·