HG IO’ ! usieurs de nos écrivains, d’ailleurs très-disïilrgués. Ceux d’entre les anciens qui ont excollé ont peint avec force et grtce la simple o nature. Ils ont gardé les caractères ; ils ont attrapé l, ll’TlIl0|li€ ; ils ont su employer le sentiment et la ssion. C est un te original. la est qu’on ne peut trop louer les modernes qui font de grands efforts pour surpasser les anciens. Une si noble c émulation promet beaucoup : elle me paraîtrait dangereuse si elle allait jusqu’à mépriser et à cesser d’étudier ces grands originaux. » Au reste, il était plus facile à la Motte de défendre son discours que son poëme, dont on ne se ressouvieudrait plus aujourd’hui sans l’épigramme de J.-B. Rousseau, qui en a fait justice et qui a veùgé Homère : Le traducteur qui rlna Filiale Da douh chants prétendit l’abréger. Haas, par •on style aussi triste que tade, De doute en ana il a au hllongar. Or le lecteur, qui se seat aliger, IereÉ’ï’î·°£«.1’l."’2·’TJ.î..î’ EE §.ï.’i’..".î.""°“’° ’ V3 agegés bout lopfahpu dernier point. n ââ..«.î§.·îï ; ïri’i.i’2’, ;.i.·. La Motte a été plus heureux dans l’églogue et dans la fable qlue dans le poëme soutenu : le style noble et é evé était ce ui qui convenait le moins à son génie souple, varié, ingénieux et brillant, mais peu vigoureux et peu profond. Il a composé environ vingt églogues, et l’on y trouve de naturel que dans celles de Fontenelle ; e ontletondugenreîrlya deladélicatesse et du sentiment, mais pas assez de poésie et dïmagination ; au reste, ce sont peut-être encore les meilleures que nous ayons dans notre langue ; la quatrième est excellente. Les fables de la lotte eurent ainsi que ses odes un succès étonnant, lorsque l’auteur les rccitait aux séances publiques de’Académie. La lotte fut en effet un des meilleurs lecteurs de son temps ; c’était par ce talent tronxeur qu’il séduisait le public, ses propres conf res et peutctre lui-même, en dégursant la faiblesse de ses vers par le prestige de son débit. Cependant, devenu aveugle dès l’âge de quarante ans et perclus de ses membres, il n’avait pas même l’avantage du regard et du geste, ui animent si puissamment la parole, ni memellles ressources d’un organe flatteur : sa voix n’avait rien d’agréable, mais elle parlait à Time ; elle ne négligeait aucun détail] ; elle sav ? adouâzir avec une adresse merver Illeté ’Im vers ne r resse il refusait de changer. L’art deqfaùepavalbair ses ouvrages a été cause que la lotte a négligé l’art plus important de les corriger. Cependant on lit encore ses fables avec plaisir ; presque toutes âont de son invention, et un grand nombre sep’: ame invention très-heureuse ; mais son est souvent recherché, précieux, et il mrltqlue depoéue¢tdenaturel. Parunebiaarrer-ie•ù•gu-W.....ao......—...e...s...... ;
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IO’ !
lière, la lotte, si l’on excepte quelques discours
académiques et un éloge funèbre de Louis XIV,
n’a jamais écrit en prose que pour faire valoir
ou pour défendre ses ouvrages en vers ; et cepen
ant il a fini par décrier la poésie, et il prétendit
à la fin de sa carrière que tous les genres
d’écrire traités jusqu’alors en vers, et même la
tragédie, pouvaient ’être heureusement en prose ;
il soutint même que la poésie avait un vice essentiel
qui devait la faire réprouver ou du moins
priser fortpeu par les gens sensés : c’était de gèner
par la mesure et par la rime la pensée et la
raison, en sorte que celui qui écrivait en vers ne
disait jamais tout ce qu’il pouvait ou devait dire.
Pour prouver ce qu’il avançait, il mit en prose
une scène de Racine ; il écrivit une ode en prose,
puis une tragédie d’(Edip¢ en vers et une autre
en prose. Cependant Voltaire avait déjà fait son
(Edipe, et a lotte, dans l’approbation qu’il
donna comme censeur po1fl’l’impression de cette
pièce, dit qu’elle annonçait un successeur à Corneille
et à Racine. Comment pouvait-il allier un
jugement si sur et si prophétique avec des idées
aussi fausses sur la poésie ? Quoi qu’il en soit, la
Faye fit une ode en vers pour défendre la poésie
et combattre le sentiment de la lotte, et la
lotte la mit en prose pour mieux prouver ce
quil avait avancé dans la préface de sa tragédie
(Edup. Voltaire crut aussi devoir réfuter les
étranges paradoxes d’un homme dont la renommée
et l’influence étaient grandes alors dans le
monde littéraire ; il défendit non-seulement la
poésie, mais la règle des trois unités, que la
Motte voulait proscrire : celui-ci répondit avec
beaucoup de politesse, d’esprit et de raison. Depuis
Laharpe a envisagé la chose sous un point
de vue plus sérieux. Il a vu dans les querelles
élevées par la lotte, Fontenelle et autres sur
les anciens et la poésie, une conspiration qui
attaquait les mœurs publiques et le dessein prétnédité
de • secouer à la fois le poids de la morale
et de l’admiration ~ (cest ainsi qu’il sexprime).
Pselsgue tous ceux qui ont éprouvé quelques nemo
s d’avoir coopéré aux commencements d’une
révolution qui a eu des suites si funestes se montrent
ingénieux à trouver des causes éloignées a
nos malheurs : ils ont voulu faire considérer les
sottises et les crimes de la génération actuelle
comme une conséquence inévitable des fautes et
des erreurs des générations qui l’avaient précédée.
Cela se conçoit et s’explique facilement.
lais il fallait que Laharpe fut bien aveugle par
sa chimère pour donner cette importance aux
innocents paradoxesdela lotte, ¢ ;5oursupposer
de telles dispositions et un pa dessein au
plus modéré et au plus sage de tous les écrivains
qui aient honoré a littérature française. Voltaire,
parce qu’il défendit toqioursla cause de la
poîïœet du bon goût, doit-il être compté au
no des soutiens de la morale publique et de
la religion ? La lotte, liarœlé continuellement