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le cardinal d’Est, frère du duc, le conduisit à Venise. Il y donna de nouvelles preuves de ses talents devant les assemblées les plus imposantes et les plus nombreuses. De retour à Ferrare, et n’ayant encore que seize ans, il obtint du duc une chaire publique de belles-lettres, qu’il remplit avec un grand concours d’auditeurs. Conduit à Florence, peu de temps après, par le prince Alphonse d’Est, il eut les mêmes succès qu’à Venise. Varchi en parle avec la plus grande admiration dans son Ercolano. Ce fut alors que le duc Hercule II étant mort, Antoniano fut appelé à Rome, en 1559, par Pie IV. Ce pape le donna pour maître, et pour secrétaire des lettres latines, au cardinal Charles Borromée, avec qui il se rendit à Milan. Il rédigea les actes du concile qui s’y tint, étendit beaucoup le nombre de ses amis et de ses protecteurs. Ramené à Rome par le cardinal, il fut nomme par le pontife professeur de belles-lettres au collège de la Sapience. Ses leçons eurent tant d’éclat, que le jour où il commença à expliquer le discours de Cicéron pour Marcellus, il avait vingt-cinq cardinaux pour auditeurs. Il fut un des membres les plus distingués de l’académie du Vatican, instituée par le cardinal Borromée ; il en fut même président, lorsqu’il n’avait encore que vingt ans. Bientôt il quitta presque entièrement les lettres humaines pour se livrer tout entier il l’étude de la philosophie, de la théologie et des Pères. Ayant été ordonné prêtre en 1567, il fut nommé, peu de temps après, secrétaire du sacré collège ; les papes Grégoire XIII et Sixte-Quint lui confièrent plusieurs missions et divers travaux, dont il s’acquitta toujours avec succès ; Grégoire XIV voulut le nommer à trois évêchés, qu’il refusa successivement. Enfin Clément VIII le fit chanoine de la basilique du Vatican, et ensuite cardinal, le 3 mars 1598. Il mourut à Rome, le 15 août 1603. Ses ouvrages imprimés sont : 1° dell’ Educazione cristiana de Figliuoli libri trè, Vérone, 1584, in-4o, réimprimé à Crémone et ensuite à Naples. Il composa cet écrit à la demande du cardinal Borromée, lorsqu’il lui était attaché. 2° Orotiones tredecim, publiées pour la première fois après sa mort, Rome, 1610, in-4o, par Joseph Castiglione, qui y a joint la vie de l’auteur. 3° Plusieurs discours, dissertations, lettres et morceaux de poésie, tant latine qu’italienne, imprimés dans différents recueils. G-é.


ANTONIANUS (Jean), dominicain de Nimègue, mort, en 1588, était versé dans les écrits des Pères de l’Église, et on a de lui quelques éditions de leurs ouvrages les moins connus. Voici celles que lui attribue Hartzheim, Biblioth. colon., p. 159 : 1° Liber D. Gregorii episc. Nysseni de Creatione hominis. Supplementum Hexæmeri Basilii Magni, interprète Dionysio Romano exiguo, munc primum typis excusus, Cologne, 1537, in-fol. ; 2° D. Paulini Nolani quotquot exstant Opera omnia, H. Grævii studio restitua et illustrata, Cologne, 1560, in-8o ; 3° Epistolarum D. Hyeronymi Decas I, ab Hrnr. Grævio priore quondam suo recensita et illustrata, Anvers, 1568, in-8o. Jocher lui attribue encore l’édition de Gregorii Nysseni lib. de Philosophie, et mystica mosaicæ vita Narratio, du même ; Basilii magni Tract. de Differentia usiæ et hypostasis ; Gregorii Nazianz. Oratio in laudem Gregorii Nysseni, et un sermon du même Père : de moderandis Disputationibus. S-r.


ANTONIDES NERDENUS (Henri), de Naerden, près d’Amsterdam, né en 1516, mourut en 1604. Il s’appelait aussi Henricus Antonius van der Linden On a de lui un Systema theologiæ, Franckerœ, 1613, in-4o, et Initia academiæ Franckerensis, ib., 1613, in-4o. Les persécutions du duc d’Albe, qui fit périr son père et une grande partie de sa famille, dans le massacre de Naerden, l’avaient forcé d’émigrer dans sa jeunesse. La préface de son Systema theologiæ contient des renseignements précieux sur les commencements et les progrès de la réforme dans les Pays-Bas. S-r.


ANTONIDES (Jean) van der Linden. Voyez Linden.


ANTONIDES (Jean), appelé Alckmarianus, d’Alckmar, lieu de sa naissance, savant orientaliste. On lui doit : Epistola Paoli ad Titum, orabice, cum Jo. Anton. interlineari versione latina ad verbum, Antverpiæ, 1612, in-4o. On ignore les années de sa naissance et de sa mort. S-r.


ANTONIDES (Théodore), théologien hollandais du commencement du 18e siècle. Il a donné des commentaires en langue hollandaise sur les Épîtres de St. Jacques, St. Pierre et St. Jude, et sur le Livre de Job. Il était partisan de l’interprétation mystique. (Voy. la Biblioth. theol. de Walch, t. 4, p. tsr, ’us et 155.) S-r.


ANTONIDES (Jean), surnommé van der Goes, à cause de la ville du même nom, en Zélande, où il naquit, en 1647, de parents peu fortunés. À l’âge de neuf ans, son père le mit à l’école latine d’Amsterdam, où il étudia sous les plus fameux maîtres. Le goût de la poésie semblait héréditaire dans sa famille ; car son père, sans avoir fait aucune étude, la cultivait avec beaucoup d’ardeur. Les premiers essais d’Antonides furent des imitations d’Horace, d’Ovide et de Silius Italicus. Il composa ensuite une tragédie intitulée : Trazet, ou la Chine envahie, dont Vondel, poëte célèbre de ce temps, fut fort content. Les éloges d’un homme du mérite de Vondel étaient faits pour encourager le jeune poête ; aussi, après quelques pièces plus ou moins bien composées, il donna, en 1671, l’ouvrage que les Hollandais estiment le plus, et qui est intitulé : Ystroom, c’est-à-dire, la rivière de l’Y, à Amsterdam. La description de cette rivière, ou plutôt de ce lac, est le sujet de ce poëme, divisé en 4 chants. Dans le 1er, le poète fait une description très-pompeuse de tout ce qui est remarquable sur la rivière de l’Y, où Amsterdam est bâti ; dans le 2e, il commence par les éloges de la navigation, et décrit, les flottes nombreuses qui couvrent l’Y, comme une immense forêt, et de là, vont dans chaque partie du monde pour en rapporter tout ce qui peut satisfaire les besoins, le luxe ou la vanité des hommes ; dans le 3e, le poète se suppose transporté à la source de la rivière de l’Y : il y voit les divinités