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occupé dans la Grèce, Alexandre, fils de Pyrrhus, entra dans la Macédoine pour venger la mort de son père ; Antigone vint à sa rencontre, fut abandonné par les siens, qui reconnurent Alexandre pour roi, et retourna dans la Grèce, laissant dans la macédoine Démétrius, son fils, qui parvint a la faire rentrer sous son obéissance. Pour mieux tenir la Grèce dans sa dépendance, il s’empara, par trahison, de l’Acrocorinthe, citadelle de Corinthe, et y mit une garnison commandée par Persée, disciple de Zénon le stoïcien, qui se laissa bientôt après reprendre cette place par Aratus. Le reste de la vie d’Antigone Gonatas nous est inconnu ; nous savons seulement qu’il mourut âgé d’environ 80 ans, l’an 241 avant J.-C. Il eut deux fils, Alcyonéus et Démétrius. Alcyonéus était déjà en âge de porter les armes, lorsque Pyrrhus fut tué, vers l’an 271 avant J.-C. Il apporta en effet la tête de ce prince à son père, qui lui fit une sévère réprimande a ce sujet. il était sans doute d’une première femme, et mourut avant Antigone, qui eut pour successeur Démétrius, son autre fils. C-r.


ANTIGONE, surnommé Doson, parce qu’il promettait beaucoup et ne donnait guère, était fils de Démétrius second, [ils de Démetrius Poliorcète. Démétrius, fils d’Antigone Gonatas, ayant laissé en mourant Philippe, son fils, encore enfant, et la Macédoine en guerre avec presque tous ses voisins, les Macédoniens choisirent pour roi Antigone Doson, l’an 231 avant J.-C. Il épousa la veuve de son neveu, et soumit les Dardaniens, les Thessaliens et les Mœsiens, qui avaient secoué le joug des rois de Macédoine. Quelque temps après, ses propres sujets se révoltèrent, ce qui leur arrivait souvent, et l’assiégèrent dans son palais. Il parut sur-le-champ en leur présence, et, après leur avoir rappelé ce qu’il avait fait pour eux, il leur jeta sa robe de pourpre et son diadème, en disant qu’on ferait bien de les donner a quelqu’un qui les méritât mieux que lui. Cette fermeté apaise sur-le-champ la sédition. On l’invita a reprendre le diadème ; mais il ne le voulut pas qu’on n’eut livré au supplice les principaux moteurs de la sédition. Il alla ensuite au secours des Achéens contre les Lacédémoniens, fut nommé leur chef, délit Cléomènes, prit la ville de Sparte, et se conduisit avec beaucoup d’humanité avec tous les Grecs en général. Antigone Doson se dirigeait particulièrement d’après les conseils d’Aratus, avec qui il avait contracte l’amitié la plus étroite. Il mourut l’an 221 avant J.-C., laissant le trône à Philippe, son petit-neveu. C-r.


ANTIGONE, fils d’Aristobule, fut fait prisonnier avec son père, par Pompée, l’an 61 avant J.-C. Ils furent amenés tous les deux à Rome, d’où ils s’échappèrent quelques années après, et retournèrent dans la Judée, où ils recommencèrent la guerre ; mais ils furent pris une seconde fois par Gabinius, qui les envoya encore à Rome. Jules César leur ayant permis de retourner dans la Judée, ils tombèrent entre les mains des partisans de Pompée, qui firent périr Aristobule et Alexandre, l’un de ses fils. Les Parthes ramenèrent Antigone à Jérusalem, l’an 58 avant J.-C. ; alors il fit couper les oreilles à Hyrcan, son oncle, pour qu’il fût incapable d’être grand prêtre, dignité qui était réunie à la principauté, il se mit a sa place. Assiégé bientôt après par les troupes de Marc Antoine, qui voulait mettre Hérode sur le trône, il fut pris, battu de verges, et mis à mort l’an 55 avant J.-C. C’était la première fois que les Romains avaient traité aussi cruellement une tête couronnée. C-r.


ANTIGDNE, surnommé Carystius, sans doute parce qu’il était de Carystos, dans l’île d’Eubée, était contemporain de Pyrrhon, et vivait par conséquent sous le règne de Ptolémée Philadelphe, vers l’an 270 avant J.-C. Il avait écrit les vies des hommes célèbres dans les sciences, ouvrage qui s’est perdu. Il nous reste sous son nom un recueil d’histoires extraordinaires : Historiarum mirabilium Collectio, dont la meilleure édition est celle que M. Beckmann a donnée, avec les notes de plusieurs savants et les siennes, Lipsiæ, 1791, in-4o, grec et latin. Cette compilation, faite sans goût et sans jugement, semble plutôt appartenir à quelque grammairien du Bas-Empire, qu’à un écrivain du siècle de Ptolémée. C-r.


ANTIGONUS SOCHŒUS, juif, né à Socho. vivait du temps d’Éléazar, 8e grand prêtre, 800 ans avant J.-C., et parait avoir donné naissance a la secte des saducéens. Il était disciple de Siméon le Juste. Mécontent des innovations introduites par les pharisiens, et particulièrement de leur doctrine sur les œuvres méritoires, qui promettait aux hommes des récompenses temporelles, il soutint que les hommes devaient servir Dieu, non comme des valets à gages, mais seulement par une piété pure et désintéressée. Les disciples d’Antigonus étendirent cette doctrine jusqu’aux récompenses de la vie future, et deux d’entre eux, Baithos et Sadoe, enseignèrent qu’on ne devait attendre aucune récompense future, et qu’en conséquence il n’y aurait point de résurrection des morts. De la vint la secte des baithosiens, ou saducéens. D-t.


ANTILLON (Isidore), ne au village de Ste-Eulalie, dans l’Aragon, fit ses études à Saragosse avec beaucoup de distinction, et devint professeur d’astronomie, de géographie et d’histoire au collège royal de la jeune noblesse à Madrid. Il compose pour ses élèves quelques écrits élémentaires qui eurent un grand succès. Animé d’un zèle patriotique très ardent, il se montra fort oppose à l’invasion des Français en 1808, et se rendit alors dans sa province, ou il fit partie de la junte qui dirigea le siége de Saragosse. Après la prise de cette ville, Antillon vint a Séville, où il prit part a la rédaction de divers journaux destinés à entretenir dans l’esprit des Espagnols le zèle de la résistance. Il se réfugia ensuite à Cadix, puis à Majorque, où il fut nommé l’un des juges de la cour royale, et concourut a la rédaction d’un journal intitulé l’Aurore patriotique Majorquine, où, tout en prêchant la résistance contre les Français, il manifesta des principes libéraux et anti-monarchiques qui lui firent beaucoup d’ennemis, et qui furent ensuite positivement condamnés lorsque