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sion interlinéaire de M. Boulard, éditeur ; 2e le texte allemand et la traduction d’Antelmy en regard ; 3e le texte allemand. La table, faite par l’éditeur, contient la morale des fables. 2° Le Messie, poëme de Klopstock, traduit de l’allemand avec Junker et autres, 1769, 2 vol. in-12. Ces deux volumes ne contiennent que les 10 premiers chants, et les traducteurs n’ont pas continué leur travail. Antelmy est mort le 7 janvier 1783. A. B-t.


ANTENOR, sculpteur, vivait à Athènes dans la 76e olympiade : il se rendit célèbre en sculptant les statues d’Harmodius et d’Aristogiton, destinées à remplacer celles en bronze qui avaient été enlevées par Xercès. Alexandre le Grand les retrouva en Perse et les renvoya aux Athéniens (Pline. l. 34, c. 8) attribue celles-ci à Praxitèles ; c’est une erreur évidente, puisque Xercès prit Athènes l’an 480 avant J.-C., et que Praxitèles ne florissait que quatre-vingts ans plus tard. Winkelmann nomme ce sculpteur Agénor. L-S-e.


ANTÈRE ou ANTEROS (Saint), Grec de naissance, élu pape après la mort de Pontien, le 21 novembre 235, et du temps de la persécution de Maximin. Antère n’occupa le saint-siége qu’un mois et quelques jours. Il mourut le 3 janvier 236, et eut pour successeur St. Fabien. D-s.


ANTESIGNAN (Pierre), grammairien du 10e siècle, né à Rabasteins en Languedoc, publia une grammaire grecque qui eut plusieurs éditions, et un traité de la grammaire universelle, ouvrage considérable, mais mal digéré. Dans ses éditions de Térence, il n’épargna aucun soin pour faciliter l’étude de la langue latine. Il publia les comédies de cet auteur de trois façons différentes ; d’abord avec de courtes notes, ensuite avec les notes de tous les commentateurs de Térence ; et enfin avec de nouvelles notes marginales, une traduction et une paraphrase en français des trois premières comédies. Cet ouvrage fut publié à Lyon en 1556. Antesignan fit encore : Thematis verbonun investigandi Ratio, et Promis præceptorum linguæ gracæ. Il eut le mérite de poursuivre avec une grande persévérance des travaux utiles. D-t.


ANTHELME (Saint), évêque de Belley, d’une famille noble de Savoie, fut d’abord premier dignitaire des chapitres de Genève et de Belley, renonça, jeune encore, au monde ; et, touché de la vie édifiante des chartreux, il pratiqua avec une grande ferveur la règle de ces solitaires, et fut élu général de son ordre. Il rétablit la discipline qui s’était altérée, et se démit ensuite de sa dignité. Malgré son amour pour la retraite, il rendit de grands services à l’Église ; divisée alors par un schisme ; il sut deconcerter les projets de l’antipape Victor III, que soutenait l’empereur Frédéric Barberousse, contribua à faire prévaloir le parti d’Alexandre III, qui avait été élu selon les formes canoniques, et en fut récompensé par l’évêché de Belley ; mais il fallut un ordre du pape pour obliger St. Anthelme à accepter cet honneur. Il commença la réforme de son diocèse par celle du clergé, montra une fermeté inébranlable dans les contestations qu’il eut avec Humbert, comte de Savoie ; excommunia ce prince, pour avoir permis à un de ses archers de tuer un prêtre ; mais le pape ayant absous Humbert, Anthelme quitta son siége pour se retirer dans la grande Chartreuse. Il fut bientôt ramené, par ordre du pape, à son église, donna, dans sa dernière maladie, l’absolution au comte Humbert, qui vint la lui demander, et mourut le 20 juin 1178, à plus de 70 ans., K.


ANTHÉMIUS, l’un des hommes les plus recommandables qui aient paru dans l’histoire de l’empire d’Orient, était petit-fils de Philippe, préfet d’orient, qui, sous le règne de Constance, étrangla de ses propres mains Paul, évêque de Constantinople. Anthémius fut d’abord ambassadeur en Perse, puis maître des offices, et enfin consul en 405, sous le règne d’Arcadius ; la même année il fut nommé préfet d’orient, et l’année suivante patrice. Il se montra, par sa prudence et par ses vertus, digne de ces hautes fonctions ; et lorsqu’en 408 Arcadius, en mourant, laissa le sceptre à Théodose II, qui n’avait alors que sept ans, Anthémius, par sa sagesse, conserva au jeune empereur son héritage. Il s’entoura des hommes les plus habiles et les plus intègres, forma une étroite alliance avec les Perses, captiva les Huns, arrêta les violences des différentes sectes qui partageaient la capitale, forma d’utiles établissements, éleva des monuments publics, et, en 413, enferma Constantinople d’une nouvelle enceinte de murs. Il eut souvent à réprimer les intrigues des eunuques, alors tout-puissants à la cour des empereurs. Lors de l’élévation de Pulchérie, vers l’an 414, il se démit du pouvoir et vécut depuis dans l’obscurité. Ses rares qualités lui attirèrent ce bel éloge de la part de St. Jean Chrysostome : « Au lieu de vous féliciter d’avoir réuni le consulat et la préfecture, je félicite ces deux dignités d’être si bien placées. La vertu va se trouver, à l’abri de votre tribunal, dans un asile assuré, et le temps de votre magistrature sera pour tout l’Orient une fête perpétuelle. » L-S-e.


ANTHÉMIUS, empereur d’occident, était, par sa mère, petit-fils du précédent. En 467, l’Italie gémissait sous la tyrannie de Ricimer (voy. ce nom) ; le sénat et le peuple romain demandèrent à Léon, empereur d’orient, de leur donner un souverain : celui-ci désigna Anthémius, dont Ricimer voulut bien confirmer et soutenir la nomination, sous la condition secrète que le nouvel empereur prendrait pour gendre ce dangereux sujet. Le mariage se fit peu de temps après l’arrivée d’Anthémius en Italie. Le bruit de ses vertus l’y avait précédé ; on vantait sa bienfaisance et sa piété. En effet, il fonda quelques hospices ; mais on n’est pas d’accord sur son orthodoxie. Sous son règne, les Romains furent entièrement expulsés de l’Espagne ; mais un danger plus grand menaçait Anthémius ; des dissensions ayant éclaté entre Ricimer et lui, le Suève orgueilleux se retira à Milan, et se prépara à combattre son beau-père et son empereur. Épiphanes, évêque de Pavie, les réconcilia ; mais le vindicatif Bicimer suscita de 10118 cétésdes ennemis et des tra-