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plusieurs portraits de sa main ne le cédaient pas à ceux de son patron ; mais la situation précaire où Backer fut placé n’a pas permis qu’on recueillit des détails sur sa personne, et sur ses ouvrages.

D-t.


BACKER (George), né au commencement du 18e siècle, fut médecin ordinaire de la reine d’Angleterre, et publia plusieurs ouvrages sur son art : 1° de Catarrho et Dysenteria Londinensibus, epidemieis utrisque, anno 1762, Londres, 1764 ; 2° Recherches sur les avantages de l’inoculation, Londres, 1776, in-8o ; 3° Opuscula medica, Londres, 1771, in-8o ; 4° Essai sur les causes de la colique endémique du Devonshire, 1767, in-8o.

K.


BACKER (George de), imprimeur et libraire, exerçait sa profession à Bruxelles, dés 1693. Il donna une édition revue et corrigée de la traduction française de Lazarillo de Tormes, par l’abbé de Charnes (1)[1], 1698, 2 vol. in-12, laquelle a servi de type aux nombreuses réimpressions de ce roman. (Voy. Diego Hurtado de MENDOZA, et J. ORTEGA.) On lui doit en outre : le Dictionnaire des Proverbes français, avec leur explication et leur origine, 1710, petit in-8o, rare et que les curieux continuent de recbercher, quoiqu’on ait maintenant des recueils plus complets sur cette matière. Dans la préface, Backer promettait de donner les mêmes proverbes, traduits et expliqués dans d’autres langues. Le Duchat a laissé sur quelques-uns de nos proverbes des remarques qui se rapportent au dictionnaire de Backer. Elles se trouvent dans le Ducatiana, 2e partie, 449-545. Philib-Jos. Leroux, ou le compilateur que cache ce nom, a reproduit en entier l’ouvrage de Backer sous ce titre : Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque, libre et proverbial, Amsterdam, 1718, in-8o, avec des additions qui se sont accrues à chaque édition nouvelle, et ont fini par en faire un livre très-ordurier. (Voy. LEROUX.) Panckoucke (voy. ce nom) avoue qu’il a composé son Dictionnaire des Proverbes d’après celui de Backer, et d’après un autre, imprimé en 1728, in-8o, connu, dit-il, sous le nom de Dubois (2)[2]. On a fait jusqu’ici des recherches inutiles pour découvrir ce dictionnaire, qui n’est indiqué ni dans la Bibliothèque française de l’abbé Goujet, ni dans aucun catalogue. Backer a traduit du flamand l’Histoire du saint Sacrement de miracle, par P.Cafmeyer, Bruxelles, 1720, in-8o.

W-s.


BACLER-DALBE (Louis-Albert-Ghilsain, baron de), naquit le 21 octobre 1761 (3)[3] à St-Pol,

(1) On trouve une notice sur l’abbé de Charnes dans la Bibliothèque des auteurs dits au Dictionnaire de Richelet, par Louis-Jean Leclerc, en tête de l’édition de Lyon, 1728, in -fol.

(2) Jacques Dubois de Gomicourt, gentilhomme de Picardie ou d’Artois, vivant a la fin du 17e siècle, a publié un recueil de proverbes italiens, sous ce titre : Sentense e Proverbii italiani, Lyon, 1683, in-8o. Il avait donné précédemment une Grammaire française en italien, Rome, 1678, in-12. Est-ce le Dubois dont veut parler Panckoucke ? On ne le pense pas.

(3) Le 22 octobre, selon le Moniteur et M. Mahul ; mais le 21 octobre 1761, suivant la France litter. de M. Quérard, et 1781 suivant la Biographie universelle et portative des Contemporains, p. 194. cette dernière date pourrait passer pour une faute d’impression, si le rédacteur de cet article, par une nouvelle erreur beaucoup moins excusable, ne fixait la mort de Bacler en 1823, à 44 ans.


BAC

en Artois (aujourd’hui Pas-de-Calais). Son père, quartier maître trésorier du régiment de Toul, ayant pris sa retraite peu de temps après, obtint la place de directeur des postes à Amiens. Le jeune Bâcler y fit d’excellentes études sous la conduite de Delille et de Sélis, professeur alors tous les deux au collège de cette ville. Mais le penchant décidé pour les arts qu’il avait montré dès son enfance finit par le captiver entièrement. A vingt ans il résolut de visiter l’Italie : mais, arrivé au pied des Alpes, il fut tellement frappé de la grandeur et de la beauté du spectacle qui s’offrait à ses yeux, qu’il lui fut impossible de pousser plus loin. Il demeura sept ans à Sallanches, ne s’éloignant guère que pour dessiner de nouveaux sites. Conduit par la passion de la peinture sur les sommités des montagnes, il saisit l’enchaînement et les ramifications de ces masses aglomérées, et devint en même temps peintre et géographe. Ses tableaux, répandus dans la Suisse et l’Allemagne, avaient déjà commencé sa réputation, lorsqu’il revint en France au commencement de la révolution : il s’en déclara partisan ; et, quoique marié et père de plusieurs enfants, il s’enrôla dans un bataillon de l’Ariége, avec lequel il assista au siége de Lyon et à celui de Toulon. Ayant passé dans l’artillerie, il y devint capitaine. Il se trouvait à Nice, au dépôt, lorsque Bonaparte, nommé au commandement de l’armée d’Italie, l’adjoignit à son état-major en qualité de directeur du bureau topographique, puis de chef des ingénieurs-géographes. Après la paix de Campo-Formio, il le chargea de dresser une carte du théâtre de la guerre en Italie. Ce grand ouvrage, qui devait par la suite comprendre la totalité de la péninsule italienne et se composer de 54 feuilles, fut poussé avec toute l’activité que Bonaparte savait imprimer à ce qui l’entourait. Pour être plus à même de l’exécuter, Bacler-Dalbe avait été nommé chef du bureau topographique de la république cisalpine. Tous les dépôts, toutes les bibliothèques, surtout la riche Ambroisienne, furent mis à sa disposition ; et déjà 28 cuivres étaient prêts, 10 autres fort avancés, lorsque les armées françaises se virent obligées d’évacuer leurs conquêtes en 1799. Les 20 cuivres achevés et une riche collection de dessins, faits par Bacler, devinrent, avec ses effets, la proie des Autrichiens. Retiré d’abord à Sallanches, ensuite à Paris, il avait presque entièrement refait les 20 cuivres, lorsque le gouvernement autrichien lui rendit ceux qui avaient été transportés à Vienne. Il s’occupa dès lors de la suite du théâtre de la guerre, suite qui comprenait le royaume de Naples, la Sicile, la Sardaigne et Malte, avec un tableau des mouvements militaires dans l’invasion de Naples, et qui, toujours tracée sur la même échelle et la même projection, n’exigea pas moins de 22 feuilles. Bonaparte devenu premier consul le nomma chef des ingénieurs-géographes du dépôt de la guerre, et l’attacha plus tard comme topographe à son bureau particulier. Il s’en fit accompagner dans la mémorable campagne que termina la bataille d’Austerlitz, et ensuite le mit de toutes ses expéditions en Allemagne, en Espagne et en Russie. Bacler-Dalbe, par un lent avancement,

  1. On trouve une notice sur l’abbé de Charnes dans la Bibliothèque des auteurs dits au Dictionnaire de Richelet, par Louis-Jean Leclerc, en tête de l’édition de Lyon, 1728, in -fol.
  2. Jacques Dubois de Gomicourt, gentilhomme de Picardie ou d’Artois, vivant a la fin du 17e siècle, a publié un recueil de proverbes italiens, sous ce titre : Sentense e Proverbii italiani, Lyon, 1683, in-8o. Il avait donné précédemment une Grammaire française en italien, Rome, 1678, in-12. Est-ce le Dubois dont veut parler Panckoucke ? On ne le pense pas.
  3. Le 22 octobre, selon le Moniteur et M. Mahul ; mais le 21 octobre 1761, suivant la France litter. de M. Quérard, et 1781 suivant la Biographie universelle et portative des Contemporains, p. 194. cette dernière date pourrait passer pour une faute d’impression, si le rédacteur de cet article, par une nouvelle erreur beaucoup moins excusable, ne fixait la mort de Bacler en 1823, à 44 ans.