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die gracieuse, spirituelle, neuve, et par des accompagnements fort agréables[1]. Il a composé plusieurs opéras, Caton, Orion, Orphée, Thémistocle, etc. ; et un grand nombre de morceaux de musique qui ont été gravés, soit à Berlin, soit à Amsterdam, soit à Paris, entre autres, quinze Symphonies pour huit voix, dix-huit Concertos pour le piano, avec accompagnement, trente Sonates, etc.

G-t.


BACH (Jean-Auguste), professeur de droit à Leipsick, né à Hohendorp, en Misnie, le 17 mai 1T21, fit ses études à Leipsick sous Gesner, Ernesti et Bitter. Après avoir, pendant quelques années, donné des cours particuliers d’histoire, d’antiquités et de droit, il fut nommé, en 1780, professeur extraordinaire de jurisprudence ancienne dans l’université de Leipsick, et, en 1735, assesseur du consistoire ecclésiastique. Bach se concilia, dans l’exercice de ces deux places, l’estime générale. C’était un homme d’une grande érudition, non-seulement dans la jurisprudence, qui était le principal objet de ses travaux, mais dans toutes les parties des belles-lettres. Il écrivait en latin avec beaucoup de pureté et d’élégance : il cultiva même la poésie, et l’on connaît de lui un Eloge de l’imprimerie en vers grecs et latins, composé durant le cours de ses premières études, et quelques élégies pleines d’un talent très agréable. Sa modestie et la simplicité de ses mœurs étaient extrêmes. Il mourut prématurément, le 6 décembre 1730. Son premier ouvrage est une dissertation curieuse sur les Mystères d’Eleusis, Leipsick, 1745, in-3°. Il donna ensuite un savant commentaire sur les lois de Trajan, sous le titre de Comment. de divo Trajano, sive de legibus Trajani, Leipsick, 1747, in-8o. Son Historia jurisprudentiae romanae est devenue classique. On en connaît plusieurs éditions ; la meilleure est celle que M. Stockmann a donnée avec beaucoup d’observations, Leipsick, 1806, in-8o. On doit à Bach une excellente édition de l’OEconomique, de l’Apologie, de l’Agésilas, de l’Hiéron et du Banquet de Xénophon, Leipsick, 1740. in-8o. Ses notes ont reparu dans l’édition des mêmes traités de Xénophon, publiée par Zeune, Leipsick, 1782, in-8o. Bach a été l’éditeur du grand ouvrage de Brisson de Formulis, Leipsick, 1754, in fol., et de l’Œconomia juris de Berger, Leipsick, 1755, in-4o Son traité de Mysteriis Eleusiniis, et onze autres dissertations sur des sujets de jurisprudence, ont été recueillis par Klotz, sous le titre d’Opuscula ad historiam et jurisprudentiam spectantia, Halle, 1767, in-8o. Klotz a joint à cette collection l’éloge de Bach par Platner. Il y a une première édition de cet éloge Leipsick, 1759, in-8o. On a encore de Bach un recueil allemand, en 6 vol. in-8o, intitulé : Unpar theyische Critik, etc., c’est à-dire, Critique impartiale des ouvrages de droit, etc.

B-ss.


BACH (Victor), révolutionnaire fanatique, né vers 1770, à Villefranche (Aveyron), d’une famille de cultivateurs propriétaires, se voua de bonne heure à la profession de médecin, et fit ses premières études à Montpellier, où il fut reçu docteur. Il alla vers le commencement de 1790 achever ses cours a Paris ; mais arrivé dans cette capitale, il s’y occupa de politique et de révolution beaucoup plus que d’étude médicale. Lié dés ce temps avec tout ce qui s’y trouvait de démagogues et d’anarchistes turbulents, il prit part à toutes leurs entreprises, et se montra pendant le règne de la terreur un des partisans les plus fougueux de cet horrible système. Après la chute de Robespierre, il fut à son tour persécuté, et il n’échappa qu’avec peine aux poursuites qui furent alors dirigées contre les complices de Babeuf et les agresseurs du camp de Grenelle. Nommé en 1799 député au conseil des cinq-cents, par la fraction du corps électoral de Paris qui siégeait à l’Oratoire, il eut le chagrin de voir cette nomination annulée par un décret, et il en exprima sa douleur et son ressentiment dans un petit pamphlet intitulé : la Grande Conspiration anarchique de l’Oratoire renvoyée à ses auteurs, par le citoyen Bach, etc. Arrêté pour cette publication, et traduit devant un jury d’accusation, Bach fut acquitté et mis en liberté. Quelques mois plus tard, on le vit un des coryphées du club des jacobins, qui se réunissait dans la salle du Manège, prononcer un discours véhément contre le directoire et contre les conseils qui avaient annulé sa nomination. Dans le même discours il fit ouvertement l’éloge de Robespierre et de son système ; il demanda sans détour la loi agraire, le partage des biens, et proposa un projet de constitution dont les bases étaient plus démocratiques encore que celles qui avaient été présentées par Robespierre cinq ans auparavant, et repoussées par la convention nationale. Ce discours, que l’auteur lit imprimer, et dont nous avons un exemplaire sous les yeux, est un des monuments les plus irrécusables du délire de cette époque. Lorsque la révolution du 18 brumaire vint mettre lin à ces extravagances, Bach en conçut un profond chagrin, et dans son désespoir il alla un malin se prosterner devant la statue de la Liberté, qui existait encore sur la place Louis XV, dans l’endroit même où la tête de Louis XVI était tombée ; et là, maudissant la tyrannie qui pesait sur la France, il se brûla la cervelle d’un coup de pistolet. Ce fait remarquable, et qui prouve au moins que Bach était un républicain de conviction, fit très-peu de bruit, la police consulaire, dès lors très-vigilante, ayant tout fait pour l’étouffer.

M-d j.

BACHAUMONT (François Le Coigneux de), né à Paris, en 1624, de Jacques le Coigneux, président à mortier au parlement de Paris, entra de bonne heure dans cette compagnie, en qualité de conseiller-clerc. Il figura dans le parti de la fronde,

  1. Jusqu’au milieu du 18e siècle, les membres de la famille Bach, dispersés dans la Thuringe, la Saxe et la Franconie, conservèrent l’usage de se réunir à jour fixe, une fois chaque année, dans l’une des trois villes d’Erfurth, Eisenach ou Arnstadt. Le but de ces réunions, où se trouvaient parfois jusqu’à cent vingt musiciens portant le nom de Bach, était de ne point se perdre de vue et de rester à jamais unis par une sorte de lien patriarcal. Durant tout le temps de la réunion, les divertissements consistaient uniquement en exercices de musique ; on débutait par un chœur religieux, puis ou prenait pour thèmes des chansons populaires que l’on variait, et sur lesquelles on improvisait à plusieurs parties. Un autre usage de cette illustre famille fut de rassembler en collection les compositions de chacun de ses membres : c’est ce qu’on appelait les Archives des Bach. Emmanuel Bach posséda longtemps cette collection, qui, en 1790, a passé entre les mains d’un amateur de Berlin. J.-A. De L