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ATH

de persévérance et d’essais tentés avec la graine qu’il avait fait venir successivement de diverses îles Antilles et de la Louisiane, il parvint enfin à acclimater, à naturaliser cette plante originaire d’Afrique, et à obtenir les plus heureux résultats. Haute de six a huit pieds, elle donne par an deux ou trois abondantes récoltes. Bienfaisant, charitable et actif, Athenas était toujours prêt à rendre service : mémoires, consultations, démarches, rien ne coûtait à son zèle. Il serait difficile d’énumérer la foule de dissertations, de rapports, etc., sortis de sa plume, et lus par lui aux différentes séances de la société académique de Nantes, ou publiés dans le Lycée armoricain, dont il était depuis sept ans un des collaborateurs les plus distingués. Nous citerons : 1° Rapport sur les fouilles faites à Nantes, de 1805 à 1807 ; 2° Mémoire sur l’inflammation spontanée des tourbières ; 3° Mémoire sur la déesse Sandrodige ; 4° Rapport sur les mémoires pour le prix sur le défrichement des landes ; 5° Controverse sur la situation de l’île d’Her ; 6° Notice sur l’état de la Loire près de Nantes, au 7e siècle, et sur les îles d’Indre et Indret ; 7° Sur la tour d’Oudon, et sur la cathédrale de Nantes ; 8° Mémoire sur deux charrues de défrichement inventées par l’auteur ; 9° Rapport sur un plan de recherches archéologiques, envoyé par le ministre de l’intérieur ; 10° Mémoire sur des armes celtiques ; 11° Sur le froment du cap de Bonne-Espérance, le froment de Russie et l’avoine de Pensylvanie ; 12° Sur les instruments aratoires de l’abbaye de la Meilleraye ; 15° Sur un glaive de bronze antique, trouvé dans les marais de Montoire. Tous ces mémoires et bien d’autres ont été insérés ou analysés dans les procès-verbaux de la société académique de Nantes. Ceux qui suivent ont été publiés dans le Lycée armoricain : 14° Mémoire sur la véritable situation de Brivates Portus de Ptolémée, et sur le nom que portait Brest dans les premiers siècles de notre ère ; 15° de l’île de Sein, du Menez-Brée, des Britonnes des Britanni et des Braies gauloises ; 16° Mémoire sur la tour d’Elven ; 17° Sur l’histoire de Bretagne manuscrite de D. Bonnard ; 18° Compte rendu de Tristan le voyageur, de M. de Marchangy ; 19° Sur les autels druidiques ; 20° Compte rendu de l’essai de M. Malte sur les antiquités du Morbihan ; 21° Sur une étymologie bretonne du nom de Chilpéric ; 22° Sur le Mare conclusum de César ; 23° Sur l’Histoire de Bretagne de M. Daru ; 21° Sur le pays des soldats Carnutes ; 25° Sur les pierres frites ; 26° Sur l’idole du Sommeil, trouvée à Nantes a l’entrée du canal de Bretagne ; 27° Sur le Mattarh, arme gauloise, etc. Enfin, le 11 mars 1829, peu de jours avant sa mort, il écrivait encore au secrétaire de la société académique sur l’herbe de Guinée, dont la culture lui semblait si précieuse pour son département. La lettre et la note ont été insérées dans le Lycée armoricain d’avril, ainsi qu’une notice fort incomplète sur Athenas.

A-t.


ATHÉNÉE, médecin qui parait être né à Attale en Cilicie, vers l’an 9 de l’ère chrétienne. Celse et Pline n’en parlent pas ; Galien seul en fait mention. On ne peut guère avoir une opinion précise de sa doctrine ; car, de tous ses écrits, quelque nombreux qu’ils paraissent avoir été, il ne nous reste que deux ou trois chapitres dans le recueil d’Oribaze. Il n’admettait pas le feu, la terre, l’eau et l’air comme éléments ; mais il réservait ce nom aux qualités premières de ces corps, et en consacrait un cinquième, sous le nom de pneuma, ou esprit, dont les manières d’être déterminaient tous les mouvements en santé et en maladie. C’est de ce nom que la secte dont il est chef a pris le nom de pneumatique. Nous avons déjà dit, a l’article Arétée, que plusieurs veulent que ce dernier ne soit qu’Athénée, et dès lors, tous les éloges que nous avons donnés au bel ouvrage sur les causes des maladies aiguës et sur celles des maladies chroniques du premier devraient s’appliquer à celui-ci.

C. et A—N.

ATHÉNÉE, grammairien, né à Naucratis en Égypte, sous le règne de Marc-Aurèle, vivait encore sous celui d’Alexandre-Sévère, vers l’an 228 de J.-C. Sa vie ne nous est point connue. Nous avons de lui un ouvrage intitulé les Deipnosophistes, ou le Banquet des savants, qui est un trésor d’érudition dans tous les genres, et sans lequel nous ignorerions beaucoup de choses sur l’antiquité. Cet ouvrage, divisé en 15 livres, nous est parvenu en entier, à l’exception des deux premiers livres, dont nous n’avons qu’un abrégé. La première édition est due a Alde, Venise, 1514, in-fol. ; les meilleures sont les suivantes : Athenæi Naucratitæ Deinopsophistæ, cura et studio Is. Casauboni, cum interpretatione latina Jacobi Dalechampii, apud Hieron Cumeliacum,1507, in-fol. Cette édition, faite sous les yeux de Casaubon lui-même, a été longtemps la plus correcte. Il fit paraître ses notes trois ans après sous ce titre : Is. Casauboni Animadversiones in Athenæi Deipnosophistæ, Lugduni, 1600, in-fol. On a réimprimé plusieurs fois, par la suite, à Lyon, Athénée et le commentaire de Casaubon. On préfère la réimpression de 1657, avec quelques notes de Fermat. Athenæi Deipnosophistæ lib. 15, e codicibus manuscriptis emendavit Joannes Schweighauser, Argentorati, 1801-1807, in-8°, 11 vol., dont cinq volumes pour le texte et la traduction latine, huit pour les notes, et un pour les tables. Cette édition, revue sur un manuscrit de la bibliothèque de St-Marc de Venise, est beaucoup meilleure que les précédentes ; cependant elle laisse encore à désirer. On a reproché au savant éditeur de n’être pas assez verse dans les règles de la versification grecque, ce qui était absolument nécessaire pour un ouvrage issu en grande partie de fragments de poètes. Il n’a peut-être pas assez consulté les ouvrages des critiques modernes, qui ont corrigé beaucoup de passages d’Athénée. Cependant il a rendu un très-grand service à la littérature grecque en publiant cette édition. L’abbé de Marolles a traduit Athénée, Paris, 1680, in-1°. Il y a une autre traduction d’Athénée par Lefebvre de Villebrune, Paris, 1785-91, 5 vol. in-4°. Elle est très-infidèle et très-mal écrite. Fr. Jacobs, savant professeur de Munich, a publié : Additamenta animadversionum in Athenæi Deipnosophis-