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élégamment écrite. 5o Rime Versi latini di diversi, in morte d’irene di Spilimbergo, Venise, 1561, in-8o. Dans ces poésies recueillies par Atanagi, il y a plusieurs morceaux de lui, et il les a fait précéder d’une vie intéressante d’Irène de Spilimberg. 6o Delle Lettere facete e piacevoli di diversi nimoni grandi e chiari e begl’ingegni, racolle, etc., libro primo, Venise, 1561, in-8o. Atanagi ne publia que ce livre ; le second ne parut qu’en 1574, quelque temps après sa mort. 7o Il libro degli Uomini illustri di Caio Plinio Ceciclio, ridotto in lingua volgare, etc., Venise, 1562, in-8o. Le reste du titre annonce, et le livre contient en effet, les vies d’Alexandre, de Marc-Antoine, de Caton d’Utique, de César et d’Octave, et de plus une espèce de traité sur les mœurs et les habitudes de César, tant à la guerre que dans le reste des actions de sa vie, recueilli de plusieurs auteurs grecs et latins, etc. Atanagi avoue, dans son épître dédicatoire, que l’ouvrage n’est pas entièrement de lui ; qu’il est d’un jeune homme qu’il ne nomme pas, et dont il n’a fait, en parties, que revoir le travail. Ce jeune homme, qui se nommait Mercure Concorreggio, lui sut très-mauvais gré d’avoir publié son ouvrage, de ne l’avoir point nommé, et de s’en être attribué une partie. Il écrivit contre lui une diatribe violente, sous le titre de Risposte di Mercurio Concorreggio in sua difesa, contro le calunnie date gli da Dionigi Atanagi, etc., Brescia, 1562, in-8o, petit livre très-rare. Il y traite celui-ci d’insigne plagiaire, et même de scélérat. Atanagi n’ayant point répondu a cette attaque, les choses en restèrent là. On sait au reste que ce livre de Viris illustribus, dont la traduction donna lieu à cette querelle, attribué par Atanagi à Pline le jeune, par d’autres à Cornelius Népos, à Suétone, et même à Tacite, est généralement reconnu aujourd’hui pour être d’Aurélius Victor. 8o De le Rime di diuersi nobili pocli toscani raccolle da M. Dionigi Atanagi, Venise, 1565, 2 vol. in-8o. Cet ouvrage est un des meilleurs de ce genre. Notre auteur y a inséré quelques-unes de ses poésies. On en trouve aussi dans d’autres recueils, ainsi qu’un grand nombre de ses lettres en prose. G-é.


ATAULPHE, beau-frère d’Alaric, roi des Visigoths, auquel il succéda en 411, suivit le projet formé par son prédécesseur de s’allier aux Romains, et d’en obtenir un établissement dans les Gaules ; un autre motif le portait encore à rechercher l’alliance de l’empereur. Ataulphe s’était signalé a la prise de Rome, et avait emmené captive Galla Placidie, fille du grand Théodose et sœur d’Honorius. Épris des charmes de cette princesse, il épargne Rome a sa prière, sortit de l’Italie, envoya des secours à Honorius pour combattre Constantin, et lui demanda la main de Placidie ; mais Honorius ayant refusé de s’allier avec un roi barbare, Ataulphe passa dans la Gaule, et la ravagea, laissant dès lors entrevoir le projet d’enlever l’Aquitaine aux Romains, et de s’y établir. Ce prince se ligua ensuite avec Jovinien, autre ennemi d’Honorius, et parvint ainsi à se faire craindre et rechercher de l’empereur. Celui-ci consentit a un traité par lequel, en prenant possession de L’Aquitaine, Ataulphe s’engageait à rendre Placidie, et à détruire les ennemis d’Honorius dans la Gaule. La dernière de ces conditions fut remplie ; Ataulphe battit l’armée de Jovinien, et envoya la tête de ce général à Honorius. Le roi goth prétendit alors que, par les services qu’il venait de rendre à l’empereur, il était digne d’être son beau-frère ; mais Honorius persista a demander Placidie ; Ataulphe ne lui répond qu’en ravageant la Provence, et en épousant, à Narbonne, Placidie, dont il était aimé. Il fit ensuite le siége de Marseille, devenu si célèbre par la résistance des habitants ; Ataulphe y fut blessé, et abandonna son entreprise. Placidie, usant de son pouvoir sur ce prince, l’engagea, en 415, à rendre Narbonne aux Romains, et à tourner ses armes contre les Suèves, les Alains et les Vandales, qui avaient envahi l’Espagne. Il passa les Pyrénées, et tout semblait lui présager la conquête de l’Espagne, lorsqu’il fut assassiné à Barcelone par un de ses officiers. Les dernières paroles de ce prince furent pour Placidie ; il recommande à ses courtisans de la renvoyer avec honneur à la cour de son frère, et de conserver la paix avec les Romains. Mais cet ordre ne fut point exécuté ; et Singeric, après avoir usurpé le trône, força Placidie de suivre à pied dans Barcelone la marche triomphale de l’assassin de son mari. Le règne d’Ataulphe ne dura que 4 ans. B-P


ATÉNION, peintre grec, élève de Glaucon de Corinthe, se fit une grande réputation à Athènes, ou il peignit, entre autres ouvrages, un tableau qui représentait une de ces processions de jeunes filles qu’on appelait polygynœcon. On comparaît ce peintre à Nicias, et quelquefois on le mettait au-dessus. Quoique le coloris d’Aténion fût plus austère, il n’en était pas moins séduisant ; on estimait aussi l’érudition qui se faisait remarquer dans ses tableaux. Il peignit plusieurs morceaux dans le temple de Cerès Eleusine. On citait encore, parmi ses chefs-d’œuvre, un Ulysse découvrant Achille caché sous des habits de femme, et un Grec avec son cheval. Pline assure que si la mort n’eût point enlevé Aténion dans Sa jeunesse, il aurait effacé la réputation des plus grands peintres de l’antiquité. Il a dû vivre vers la 112e olympiade, 332 ans avant J.-C. L-S-e.


ATENOLPHE Ier, prince de Capoue, profita, en 887, d’une maladie de Landone, prince de Capoue, son parent, pour s’emparer, en son absence, de sa principauté. Lorsque Landone fut guéri, il rentra dans Capoue, caché dans un chariot de foin, et rassembla ses partisans à l’évêché pour attaquer l’usurpateur ; mais il fut défait et obligé de s’enfuir. Atenolphe fut engagé dans de longues guerres avec Athanase II, évêque et duc de Naples, et les Sarrasins, alliés de cet évêque. Il conquit Bénevent en l’an 900, sur Radelchise II, qui s’était rendu odieux à ses sujets : il n’abandonna point cependant le séjour de Capoue pour la capitale de sa nouvelle principauté. Les Sarrasins, établis au Garigliano, lui causaient beaucoup d’inquiétude ; il forma vainement contre eux, en 908, une ligue dans le midi de l’Italie L’armée capétienne fut battue, parce que