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ques auteurs prétendent qu’Asblorn ayant voulu se faire proclamer roi lui-même, ses partisans l’abandonnèrent, que son armée se dissipa, et qu’il pérît peu de temps après, d’une manière misérable. La mémoire du crime de ce rebelle s’est tellement conservée, que le peuple, en Danemark, dit encore proverbialement : « Monter le cheval de Blak, » pour désigner un traître qui se donne un faux air de conciliateur entre deux partis, M-B-n.


ASCELIN, ou ANSELME (Nicolas), religieux missionnaire, fut envoyé, par Innocent IV, vers un des généraux mongols, en 1247, suivit le sud de la mer Caspienne, traversa la Syrie et la Perse, et se présenta devant Baju-Novian (Bajothnoi), un des chefs mongols, qui probablement carnpait, avec ses nomades, dans le Chowarezem. La relation de ce voyage, moins importante que celle de Carpin, a peu contribué aux progrès de la géographie de cette partie de l’Asie. Le bon religieux, observateur crédule et superficiel, n’entre dans quelques détails que relativement à son séjour parmi les Mongols. Son journal ne nous est pas parvenu en entier ; ce que nous en avons nous a été conservé par Vincent de Beauvais, qui tenait cet extrait de Simon de St-Quentin, compagnon d’Ascelin, et qui l’inséra dans son Miroir historique. Bergeron l’a traduit en français dans son recueil, à la suite de la relation de Carpin, Paris, 1634. L. R-e.


ASCH (George-Thomas, baron d’), médecin des armées russes, conseiller d’État, et membre de plusieurs académies, né à St-Pétersbourg, de parents allemands, en 1729, mort en la même ville, en 1807. D’Asch, comme tant d’autres Russes, devenus depuis célèbres dans les sciences ou dans la politique, fit ses études à l’université de Goettingue, où il suivit particulièrement les cours de Haller. La plus belle partie de sa réputation se fonde sur le constant et noble attachement qu’il conserva toute sa vie pour cette illustre école, et pour les grands maîtres sous lesquels il s’y était formé. Sa fortune et ses nombreux voyages lui donnèrent la possibilité de rassembler de précieuses collections, dont il envoyait chaque année une partie à Goettingue. Il a enrichi la superbe bibliothèque de cette université d’une bibliothèque entière de livre russes, d’un beau Coran, de manuscrits turcs et de plusieurs autres raretés, et le musée, d’une foule d’objets instructifs et curieux, tant de la Sibérie que des autres provinces du vaste empire russe, comme vêtements, instruments, armes de divers peuples, minéraux, médailles, antiquités. Il a de même contribué à compléter les collections particulières du savant Blumenbach. D’Asch, dont la mémoire mérite d’être honorée comme citoyen autant que comme savant, eut trop de devoirs divers à remplir pour pouvoir beaucoup écrire. Il eut cependant une part principale à la Pharmacopée russe, imprimée à Pétersbourg, 1778, in-4o. On a de lui encore quelques morceaux, en latin et en allemand, sur divers points de physiologie et de médecine. Sa dissertation inaugurale : de primo Pare nervorum medullæ spinalis, Goettingue, 1750, in-4o, parut, dans le temps, neuve et remarquable ; peut-être que Haller y eut quelque part. Entre ses autres ouvrages, il faut surtout distinguer celui qu’il publia sur la peste, ou l’on trouve d’excellentes observations, et les meilleurs moyens de se préserver de cette maladie. On peut voir les titres et les dates de ces écrits dans l’Allemagne littéraire (Gelehrte Teutschland) de Meusel, 4e édition, t. 1er, p. 98. Heyne a publié à Goettingue, en 1807, son éloge historique, sous ce titre : de Obitu bar, de Asch, ad viros amantissimos J. Fr. Blumenbach et J. D. Reys, 12 pages in-4o. V-s.


ASCHAM (Roger), né dans le Yorkshire, vers 1515. En 1530, il entra au collége St-Jean, à Cambridge, où il devint professeur de grec. Henri VIII lui fit une pension de 10 livres sterling, le plaça comme instituteur auprès d’Élisabeth, à laquelle il expliquait Cicéron, Sophocle et d’autres auteurs anciens. Après avoir été occupé deux ans dans ces honorables fonctions, il revint à Cambridge et y remplit la place d’orateur avec une grande distinction. En 1550, il suivit sir Richard Morysine dans son ambassade auprès de Charles-Quint, et resta plusieurs années en Allemagne. Pendant ce temps, Ascham fut nommé secrétaire latin du roi Édouard ; mais, à la mort de ce prince, il perdit sa place et sa pension. Il devint secrétaire latin de la reine Marie, et fut employé par le cardinal Pole. À l’avènement de la reine Élisabeth, il fut rétabli dans la place de secrétaire, et devint son instituteur particulier pour les langues anciennes. Il mourut à Londres, en 1568. Son ouvrage le plus estimé est intitulé : le maître d’école, ou Moyen simple d’apprendre aux enfants à entendre, à écrire et à parler la langue latine. Upton en a donné une, bonne édition en 1711, in-9. Ses lettres latines, Oxford, 1703, in-8o, ont été souvent imprimées. On a recueilli ses œuvres, en 1769, in-4o. — Un autre Ascham (Antoine), républicain anglais, fut membre du long parlement, et ensuite envoyé comme ambassadeur en Espagne, où six royalistes exilés l’assassinèrent, ainsi que son interprète, le 6 juin 1650. Il est auteur d’un ouvrage intitulé Révolutions des gouvernements, 1649. in-8o. — Enfin un troisième Ascham, vicaire de Burnishton, vivait Sous Édouard VI, et a publié quelques écrits sur l’astrologie et sur la botanique. B-r. j.


ASCHANÆUS (Martin), ecclésiastique suédois, vécut dans le 17e siècle, et se livra avec beaucoup de succès à l’étude de l’histoire et des antiquités ; mais ce qui le rend surtout remarquable, c’est d’avoir été un des premiers, en Suède, qui se soit occupé d’y former la langue du pays par des traductions. Il fit paraître en suédois, vers l’année 1613, le traité de Chytræus, de Patientia et Consolations, qui avait une grande vogue dans ce temps. Pau après, parurent les traductions de quelques autres ouvrages étrangers, et, dans le dernier siècle, cette partie de la littérature nationale s’est étendue considérablement. On a même traduit en vers, avec succès, Anacréon, une partie d’Homère et d’Horace, l’Énéide de Virgile, plusieurs tragédies de Racine et de Voltaire. C-au.