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ARN

ARNOUX ou ARNOULX (François), écrivain ascétique, naquit en Provence dans les premières années du 17e siècle. Après avoir terminé ses études, il se fit recevoir avocat au parlement d’Aix. Dans les loisirs de sa profession, il composa divers ouvrages que la singularité de leurs titres a fait rechercher des curieux. (Voy. le Dictionnaire typographique d’Osmont.) Les plus connus sont : 1° l’Hercule chrétien contre la tyrannie que le péché exerce sur les humains, Lyda (Aix), 1626, petit in-12 les États généraux convoqués au ciel, Lyon, 1628, petit in-8o ; 3° la Poste royale du Paradis, ibid. 1635, in-12 ; 4° Recueil et inventaire des corps saints et autres reliques qui sont au pays de la Provence, la plupart visités par Louis XIII en 1622, Aix, 1636, in-8o ; 5° l’Échelle de Paradis pour, au partir de ce monde, escheller les cieux, Bouen, 1661, in-12 ; 6° Merveilles de l’autre monde, et pratique spirituelle, ibid., 1668, petit in-12. W-s.


ARNOUX (Lnrasr). Voyez Laffrey.


ARNTZENIUS (Jean), né à Wesel, en 1702, eut pour père Henri Arntzénius, qui, après avoir été successivement directeur des gymnases de Wesel, d’Arnheim et d’Utrecht, mourut en 1728. Arntzénius joignit l’étude de la jurisprudence à celle des lettres. Il suivit à l’université d’Utrecht les leçons de Drakenhorck et de Duker ; à Leyde, celles de P. Burmann et de Havercamp. Ses cours n’étaient pas encore finis, quand, sur son excellente réputation, les magistrats de Nimègue lui offrirent la direction des petites écoles de leur ville. Avant d’entrer en fonctions, il prit à Utrecht le degré de docteur en droit, et soutint, pour ce grade, en juillet 1726, une thèse : de Nuptiis inter fratrem et sororem, imprimée à Nimègue cette même année. En 1728, il fut nommé professeur d’histoire et d’éloquence à l’athénée de Nimègue ; et, en 1742, l’université de Franecker lui donna la chaire de Burmann. Ce philologue estimable a laissé plusieurs ouvrages, dont voici l’indication : 1° Dissertationes de colore et tinctura comarum et de civitate romana apostoli Pauli, Utrecht, 1725, in-8o ; 2° Oratio de delectu scriptorum qui juventuti in scholis prætegendi sunt, Nimègue, 1726, in-4o ; 3° Oratio de caussis corruptæ eloquentiæ, Nimegue, 1728, in-4o ; 5° une édition très-estimée d’Aurélius Victor, Amsterdam, 1733, in-4o ; 5° une édition du Panéqyrique de Pline, Amsterdam, 1738, in-4o ; 6° une édition du Panégyrique de Drepanius, Amsterdam, 1753, in-4o. 7° Il a dirigé une réimpression des Semestria de Faur de St-Jorri, Franecker, 1757, in-fol. 8° Ses poëmes latins et trois discours ont été publiés après sa mort par son fils H.-J. Arntzénius, Leuw., 1762, in-8o. Il mourut en 1759. B-ss.


ARNTZENIUS (Othon), frère du précédent, naquit en 1703, à Arnheim, et mourut en 1763. Il professa les belles-lettres d’abord à Utrecht, puis à Goude, ensuite à Delft, enfin à Amsterdam. Son premier ouvrage est une dissertation de Milliario aureo, Utrecht, 1728, in-4o ; réimprimée dans le Thesaurus dissertationum de Gérard Œlrichs, Leipsick, 1769. En 1735, il donna à Utrecht une bonne édition des Distiques de Caton, cum notis Variorum ; elle reparut à Amsterdam, 1754, augmentée de deux dissertations de Withof sur l’auteur et le texte des Disstiques. On connaît encore de lui quelques harangues académiques : Pro latina eruditorum lingua, Goude, 1737, in-4o ; de græca latini sermonis origine, etc., Delft, 1741, in-4o ; de Mercurio, etc., Amsterdam, 1746, in-4o. Ses remarques et ses corrections sur le Pseudo-Hégésippe sont restées manuscrites entre les mains de J.-H. Arntzénius, son neveu., B-ss.


ARNTZENIUS (Jean-Henri), fils de Jean Arntzénius, naquit à Nimègue en 1734. Il suivit, comme son père et son oncle, la carrière de l’éducation publique ; et, après avoir professé dans les écoles de Leuwarde et de Zutphen, il obtint une chaire de droit dans l’université de Groningue, d’où il passa à celle d’Utrecht. Ses ouvrages sont nombreux ; nous nous bornerons à indiquer les plus intéressants : 1° Dissertation philologico-juridique sur la loi : De in jus vocando, Francek., 1755, in-4o: elle a été réimprimé à la suite de ses Miscellanea ; 2° un discours sur l’importance des inscriptions et des pierres savantes (lapidum eruditorum), Leuw., 1760, in-4o ; 3° une édition des poésies de Sedulius, cum notis Variorum, Leuw., 1761, in-8o ; — un discours de Natalibus et Incrementis gymnasii Leovardiensis, Leuw., 1762, in-4o ; 4° Miscellanea, Utrecht, 1765, in-8o ; 5° une édition des poésies d’Arator, Zutph., 1769, in-8o ; 6° un discours de le gibus quibusdums regiis, civilis apud Romance sapientiæ fonte, Gron., 1774, in-4o ; 7° Institutiones juris belgici. Gron., 1785, et la seconde partie, Utrecht, 1788, in-8o ; 8° une édition des Panegyrici veteres, 2 vol. in-4o, Utrecht, 1790, 1797 ; 9° une Lettre critique sur Pindare adressée à Huard. J.-H. Arntzenius est mort le 7 avril 1797, avec la réputation d’un philologue laborieux et savant. B-ss.


ARNU (Nicolas), théologien célèbre, né à Mérancourt, près de Verdun (Meuse), le 11 septembre 1629, eut dans sa jeunesse une existence fort malheureuse. Orphelin des l’enfance, confié à un tuteur qui le maltraitait et le privait même du nécessaire, il ne pouvait étudier qu’a la dérobée et consacrait à cultiver son intelligence précoce le peu de loisir que lui laissaient les travaux de la campagne, incompatibles d’ailleurs avec la délicatesse de sa constitution. Las enfin d’un joug insupportable, il quitte le village et arrive à Paris, espérant obtenir une bourse ou quelque pension gratuite ; mais, privé de protecteurs, il se trouva bientôt sans ressources et forcé pour vivre de se mettre aux gages d’un gentilhomme catalan, qui l’emmena à Perpignan, où il fit d’excellentes études classiques. Arnu entra dans l’ordre de St-Dominique en 1644, et suivit des cours de philosophie et de théologie à Gironne, à Puycerda, d’où ses supérieurs l’envoyèrent à Urgel enseigner les belles-lettres. Ordonné prêtre, on le vit professer pendant sept années consécutives, avec une réputation croissante, la théologie à Tarragone, puis à Perpignan, qu’il habite dix années. Ce fut dans cette dernière ville qu’on lui accorda la