Bruxelles. Oudin cite une seconde édition de cet ouvrage, de 1479 (voy. Commentar. de Scriptor. Eccles., t. 3, p. 2298) ; mais il est évident qu’elle ne doit son existence qu’au renversement du dernier chiffre. Celle de 1490, citée par Maittaire, d’après un seul catalogue (voy. Annal. typogroph.), paraît presque également suspecte. Les autres écrits d’Arnould sont :1° Confessionale foeneratorum ; 2° Somnium doctrinale ; 3° Canonicalis Expositio in regulam S. Augustini ; 4° Lectura super constitutionibus Benedicti papæ XII ; 5° Speculum collationum juris ; 6° Vaticanum, sive Speculum philosophorum et poetarum. On trouve, dans la Bibliotheca Belgica de Foppens, t. 1, p. 102, et dans l’ouvrage d’Oudin, qui contiennent un article assez étendu sur Arnould, quelques détails sur ces six derniers ouvrages restes manuscrits, mais dont on ne conserve qu’une partie à Cambray, à Louvain et dans quelques autres villes des Pays-Bas. W-s.
ARNOULD (Joseph), horloger et mécanicien célèbre,
membre de l’académie royale de Nancy, né à
Gulligny, en 1723, est l’inventeur de plusieurs ouvrages
ingénieux auxquels il a dû une grande réputation.
Tels sont : 1° une pendule à carillon, qui
jouait un air à chaque heure, et dans le pied de laquelle
l’artiste avait adapté un clavecin composé de
trois octaves, dont le jeu était aussi doux que celui
d’un forte-piano. Jusqu’alors on n’avait pas encore
trouvé le moyen de corriger la confusion qui régnait
dans ces carillons. Arnould y parvint en écartelant
les timbres, sans nuire à leur vibration. 2° Un bateau
construit pour le roi de Pologne, qui remontait
le cours de l’eau au moyen de deux chevaux tournant
dans une enceinte intérieure, et faisant mouvoir
plusieurs avirons à la fois. On a depuis généralisé
et perfectionné cette invention ; mais Arnould
en a eu la première idée. Cet artiste a construit, en
outre, plusieurs machines hydrauliques très-utiles.
Stanislas fut si satisfait de ses essais, qu’il lui accorda
des récompenses honorables, et voulut que son
portrait ornât la salle des séances de l’académie.
Arnould est mort à Nancy, en 1798. Il a laissé un
fils qui se distingue dans la même carrière, et qui
est auteur de plusieurs mémoires. B-n.
ARNOULD (Jean-François Mussot, plus connu
sous le nom d’), l’un des créateurs de la pantomime
en France, naquit à Besançon, en 1734. Son père
était avocat au parlement. Après avoir achevé ses
études, il entra dans le cabinet d’un jurisconsulte
qui lui faisait transcrire ses consultations. Fatigué
bientôt d’un genre de vie si propre à le dégoûter du
barreau, pour lequel il ne se sentait d’ailleurs aucun
penchant, il s’enfuit de chez ses parents, et vint à
Paris, résolu d’embrasser l’état de comédien. Doué
d’un physique agréable et de plus d’esprit qu’il n’en
faut pour remplir les rôles d’amoureux, il s’engagea
dans une troupe que le prince de Conti venait de
former pour jouer à Versailles et a l’Île-Adam. Le
préjugé qui subsiste encore contre l’état de comédien
était alors dans toute sa force. À l’exemple de
ses camarades, il quitta son nom de famille et prit
celui d’Arnould. Deux actes de sa composition qu’il
fit jouer, l’Heureux Jaloux, à l’Île-Adam, et la Petite Meunière, à Versailles, donnèrent une idée
avantageuse de son entente de la scène, et de ce talent,
qu’il développa dans la suite, d’inventer des situations
capables de réveiller ou de soutenir la curiosité
des spectateurs. Audinot (voy. ce nom), qui
avait dirigé la troupe du prince de Conti, ayant obtenu,
en 1770, le privilège de l’Ambigu-Comique,
fut secondé par Arnould, qui se chargea de former
ses enfants acteurs, et d’alimenter son théâtre de
nouveautés. Pour reconnaître ses services, Audinot
l’associa, en 1775, à son entreprise. Ce fut
Arnould qui en fit la fortune, en transportant au
boulevard les ballets dans des pantomimes dont le
succès constant donna de la jalousie à l’opéra.
« Homme plein de talent et d’enthousiasme, dit Linguet,
Arnould a le premier marché sur les pas de
Noverre, et donné au genre qu’il cultivait un développement,
un caractère que l’inventeur lui-même
n’avait pas été le maître d’adopter. » Leur
société dura jusqu’en janvier 1785, époque où l’Opéra
leur ôta ce spectacle et en céda le privilège,
avec un bail de quinze ans, à Gaillart et Dorfeuille,
fondateurs du théâtre du Palais-Royal. Audinot et
Arnould en établirent un au bois de Boulogne, près
de la Muette. Ils y donnèrent des représentations
jusqu’à la fin d’octobre ; ayant alors obtenu la rétrocession
du bail, ils rouvrirent l’Ambigu-Comique.
En 1786, ils tirent reconstruire et agrandir leur
salle dans la forme où elle est restée jusqu’à l’incendie
de 1827. Ils passèrent tout le temps de la reconstruction,
tant aux foires de St-Germain et St-Laurent
qu’à la salle des Variétés amusantes, au coin
de la rue de Bondy, et a celle des élèves de l’opéra.
L’administration sociale d’Audinot et Arnould, qui
avait résisté avec succès aux intrigues et aux tracasseries
que lui avaient suscitées les spectacles royaux,
se ressentit des contre-coups de la révolution, par
suite de la multiplicité de nouveaux théâtres. Devenus
adultes, plusieurs des sujets qui composaient leur
troupe s’enrôlèrent sous d’autres bannières. Atteint
d’une maladie qui l’empêchait de donner ses soins
à l’entreprise et de composer de nouveaux ouvrages,
et qui peut-être avait aigri son caractère, Arnould
repoussait les auteurs par ses manières hautaines et
grossières. La discorde se mit entre les deux associés.
Leur bail avait encore cinq ans à courir, lorsqu’en
avril 1795, ils cédèrent le reste de leur jouissance
à quelques acteurs de leur théâtre, dont Picardeau
était le chef. Arnould mourut à Paris, sur la
fin de 1795, âge de 61 ans. La liste nombreuse des
pièces qu’il a données sur les théâtres forains complétera
cet article. Comédies en 1 acte, mêlées de
vaudevilles : 1763, le Savetier dupé ; le Testament de Polichinelle ; Polichinelle de retour de l’autre monde ; la Fontaine merveilleuse. 1770, les Audiences de Cythère ; Monnaie fait tout, ou la Réconciliation intéressée ; le Dénicheur de mortes. 1771, le Répertoire ; la Veillée villageoise. 1772, Robinson Crusoé ; l’Arbre de Cracovie ; le Ranelagh. 1773,
Aminte, pastorale ; le Sculpteur, ou les Mannequins ;
le Compliment de clôture de la foire St-Germain