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muscles avec leur grandeur et couleur naturelles., mais qui n’étaient point assez nettes. Il y en avait aussi de relatives aux parties sexuelles de la femme. En 1630, Arnisœus quitta cette université pour aller occuper la place de premier médecin du roi de Danemark, Christiern IV. Il n’en jouit pas longtemps, car il mourut en 1636. Il a composé plusieurs ouvrages sur la médecine, la politique et la jurisprudence : 1° Observationes anatomicæ ex quibus controversiæ multæ physicæ et medicæ breviter deciduntur, Francfort, 1610, in-4o ; Helmstadt, 1618, in-4o, avec ses Disquisitiones de partus terminis ; 2° ce dernier ouvrage séparément, Francfort, 1642, in-12 ; 3° Disputatio de lue venerea cognoscenda et curanda, Oppenheim, 1610, in-4o ; 4° de Obsevationibus quibusdam anatomicis Epistola, qui se trouve parmi les Observations médicinales de Grégoire Horst, qui ont paru à Ulm en 1628, in-4o ; 5° de Auctoritate principum in populum semper inviolabiti, Francfort, 1612, in-4o ; 6° de Jure majestatis, 1635, in-4o ; 7° de Subjectione et Exemptione clericorum, 1612, in-4o ; 8° Lectiones politicæ, in-4o. C. et A-n.


ARNKIEL (Trogillus), mort en 1713, surintendant des églises luthériennes du Holstein, a bien mérité de l’ancienne histoire du Nord. La dernière édition de sa Religion des Cimbres païens (en allemand), a paru à Hambourg en 1763, in-4o. Il a aussi donné l’Histoire de la conversion des peuples du Nord, accompagnée d’un tableau de leurs mœurs, etc. (en allemand), et un grand nombre d’ouvrages de controverse et de piété. Nous indiquerons encore son traité de Philosophia et Schola Epicuri, Kiel, 1671, in-4o. — Son fils, Frédéric Arnkiel, bourgmestre d’Appenrade, dans le Holstein, a publié, en allemand, une histoire intéressante de l’établissement du christianisme dans le Nord, Gluckstadt, 1712, in-4o ; elle est en grande partie d’une tendance polémique contre l’historien ecclésiastique Godefroi Arnold. S-r.


ARNOBE, l’ancien, célèbre apologiste de la religion chrétienne, était né à Sicque, en Numidie, dans le 3e siècle. Chargé d’enseigner la rhétorique dans sa patrie, son savoir et son éloquence lui acquirent une grande réputation. Dans ces premiers temps, l’esprit de Dieu, dit Origène, frappait souvent les âmes d’une impression subite, en songe ou en vision, qui les portait à embrasser le christianisme. Arnobe, pressé par une impulsion de cette nature, dans laquelle il crut entendre la voix du ciel, quitta aussitôt le paganisme ; mais comme, dans ses leçons, il s’était fortement prononcé contre la religion chrétienne, l’évêque de Sicque exigea, avant de l’admettre au baptême, qu’il constatât sa conversion par quelque acte public. Ce fut pour remplir cette condition qu’il composa son traité contre les gentils : Disputationum adversus gentes lib. 7 ; dès lors l’Église lui ouvrit promptement son sein. Trithéme a prétendu qu’il fut par la suite élevé aux ordres sacrés. Son ouvrage, selon l’opinion la plus probable, date du commencement du 4e siècle, au temps de la persécution de Dioclétien. On croit que le dernier livre ne nous est pas parvenu dans son intégrité. La première édition est de Rome, 1542, in- fol., faite sur un vieux manuscrit du Vatican, qui est maintenant à la bibliothèque royale (c’est le seul qu’on connaisse de cet auteur), plein de fautes qui ont passé dans l’imprimé : on y donne comme 8° livre de cet auteur l’Octavius de Minutius Félix. Elle fut suivie de plusieurs autres, à Bâle, à Paris, à Heidelberg, où chaque éditeur se donna la liberté de corriger le texte sur de simples conjectures. Fulvius Ursinus en publia une nouvelle à Rome, en 1583, in-4o, dans laquelle il réforma plusieurs leçons que des personnes malintentionnées y avaient insérées. Celle de Leyde, en 1651, in-4o, revue par Saumaise, est préférée à toutes les autres, a cause des notes de différents savants qui y sont jointes, et de la correction du texte. Saumaise avait entrepris un commentaire sur cet auteur : la mort l’arrêta dans son travail. Ce qu’il en avait fait a été publié par J.-A. Fabricius, dans le 2e vol. des Œuvres de St. Hippolyte, Hambourg, 1718, in-fol. La meilleure édition du traité d’Arnobe est celle de Leipsick, 1816, 2 vol. in-8o. Le commentaire latin sur les Psaumes qui porte le nom de cet ancien apologiste du christianisme est d’un auteur du même nom qui a vécu dans le 5e siècle. La profession d’Arnohe l’ayant obligé de lire les auteurs profanes anciens et modernes, il s’était rendu très-habile dans la théologie païenne, où il puisa depuis les arguments qui lui servirent à la terrasser ; mais, comme tous les nouveaux convertis, qui connaissent mieux le faible de la religion qu’ils abandonnent que les dogmes de celle qu’ils embrassent, il montre plus d’habileté à combattre le paganisme qu’à défendre le christianisme. Il écrivit son ouvrage n’étant encore que catéchumène, avant d’avoir eu le temps de s’instruire des dogmes de la religion. C’est ce défaut d’instruction qui l’a fait tomber dans quelques erreurs sur l’origine et la nature de l’âme, et sur d’autres vérités importantes, très-mal présentées dans ses livres, mais qui ne doivent pas tirer à conséquence pour son orthodoxie, d’autant qu’il ne s’est point attaché opiniâtrement aux erreurs qu’on lui reproche, et que, dans d’autres endroits, il s’explique plus exactement sur ces mêmes vérités. Vossius appelle Arnobe le Varron des écrivains ecclésiastiques. Son style africain est inégal, dur, enflé, et quelquefois obscur : on y remarque cependant une certaine élégance, de l’énergie, des tours et des raisonnements subtils ; il a du talent pour une raillerie ingénieuse, dans la manière dont il représente la théologie païenne, ne se permettant jamais aucune satire personnelle. D. Lenourry, D. Ceillier, et le P. Merlin, dans le Journal de Trévoux, ont justifié Arnobe des erreurs que Bayle lui imputé. — Arnobe le jeune, dont nous avons parlé, fut moine à Lérins ou à Marseille dans le 6e siècle. Il adopta les opinions des semi-pélagiens sur la grâce, et attaqua vivement la doctrine de St. Augustin. Son commentaire sur les sept Psaumes, écrit en style barbare, a été souvent réimprimé. T-d.


ARNOLD, archevêque et électeur de Mayence, élu en l’an 1153. Quelques historiens prétendent qu’il était d’abord prévôt de Mayence, et qu’ayant été envoyé à Rome par l’archevêque Henri Ier, pour défendre celui-ci contre des accusations qui avaient