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manuscrit ; mais il découvert dans la bibliothèque du Vatican un autre manuscrit du même auteur : c’est une explication morale du psaume Dixit Dominus Domino meo, adressée au cardinal Adrien, par une lettre datée du 15 novembre 1506. Pio, dans ses Uomini iuustri di S. Domenico, et, d’après lui, d’autres auteurs assurent que Jérôme Armellini avait aussi écrit sur les œuvres d’Aristote. G-é.


ARMELLINI (Mariano), moine bénédictin, né à Ancône, s’est rendu recommandable dans son ordre, vers le commencement du dernier siècle, par plusieurs ouvrages dont cet ordre même est l’objet. Il s’adonna d’abord a la prédication et prêcha le carême à Ste-Marie de Transtevere, à Rieti, Viterbe, Ravenne et Reggio. Il fut fait prieur en 1722, et abbé par dispense en 1723. Il fut successivement abbé en exercice à Sienne, Assise et Foligno. Il mourut dans ce dernier monastère, le 4 mai 1737. Il a publié : 1° Bibliotheca Benedictino-Cassinensis, ou Notices de la vie et des ouvrages des écrivains de la congrégation du Mont-Cassin, qui y ont fleuri jusqu’au temps de l’auteur, 1re partie, Assise, 1731, in-fol. ; 2° partie, Assise, 1732, in-fol. 2° Catalogi tres monachorum, episcoporum reformatorum et virorum sanctitate illustrim e congregatione Cassinensi, Assise, 1733, in-fol. Le troisième de ces catalogues n’est imprimé à Assise que jusqu’à la page 20. Il fut continué à Rome sous ce titre : Continuatio Catalogi virorum sanctitate illustrium, etc., 1734, in-fol. 3° Additiones et Correctiones Bibliotltecæ Benedicte-Cassinensis, etc., à Foligno, 1735, in-fol. Avant ces grands travaux, Armellini s’était essayé dans une Vie de la bienheureuse Marguerite Corradi, écrite en italien, Venise, 1726, in-12, ouvrage qui n’annonçait ni les mêmes connaissances, ni le même esprit de recherches. Il laissa de plus, en manuscrit, une Bibliotheca synoptica ordinis S. Benedicti, qui compléterez travaux sur son ordre, dont on voit qu’il fut sans cesse occupé. G-é.


ARMENONVILLE. Voyez Morville.


ARMFELDT (Charles-Gustave, baron d’), général suédois, né en 1666, servit d’abord avec distinction dans l’étranger, et retourna en Suède pour prendre part aux exploits de Charles XII. Lorsque ce prince eut été défait à Pultava et que ses États furent attaqués sur tous les points, Armfeldt eut un commandement en Finlande contre les Russes, et il fut un de ceux qui tirent de généreux efforts pour réparer les malheurs de leur patrie. En 1713, Pierre Ier parut lui-même, avec une flotte considérable, devant Helsingfors, pour s’emparer de cette place importante. Armfeldt, ne pouvant l’empêcher d’entrer dans le port, fit une résistance dans la ville et le long de la côte ; mais n’ayant qu’un très-petit nombre de combattants et ne recevant aucun secours, il fut obligé de se retirer. Cependant, avant d’effectuer sa retraite, il engagea les habitants d’Helsingfors à abandonner la ville, et toutes les maisons ayant été brûlées, l’ennemi ne put conquérir que des ruines. Il obtint ensuite le commandement de toutes les troupes de Finlande, se dirigea vers les parties septentrionale : de ce pays, et y rassembla environ 6,000 hommes ; le général russe Apraxin s’étant présenté avec 18,000 hommes, le combat s’engagea, le 15 février 1714, prés de Storkyro, en Ostrobothnie, au milieu des neiges et des glaces. L’infanterie suédoise, après avoir lutté avec une fermeté inébranlable, fut abandonnée par la cavalerie, et l’ennemi resta maître du champ de bataille, qu’Armfeldt lui-même quitta le dernier. Malgré cet échec, il sut opposer des obstacles aux progrès des Russes. En 1718, Charles XII, qui était de retour en Suède, lui donna l’ordre de pénétrer dans les divisions septentrionales de la Norwége, vers Drontheim, avec un corps de 6,000 hommes. On ne pouvait exécuter ce projet qu’en franchissant des lacs, des torrents et des montagnes escarpées. Pendant la marche, une tempête violente s’éleva, et la neige tomba en si grande abondance que les chemins en furent couverts. Des guides maladroits ou perfides égarèrent les Suédois, qui se trouvèrent dans la situation la plus critique. Ils rencontrèrent rarement des troupes ennemies ; mais les éléments avaient conjuré leur perte. Le plus grand nombre expira de froid au milieu de la neige ; les autres, tourmentés par la faim et accablés de fatigue, cherchèrent des asiles que leur accorda la pitié des paysans norwégiens. Les chevaux ayant succombé également, il fallut abandonner l’artillerie et le bagage, et Armfeldt ne revint de cette expédition qu’avec quelques officiers, pour apprendre la mort de Charles XII. Lorsque la paix eut enfin terminé une des guerres les plus désastreuses, et qui avait duré plus de vingt ans, Armfeldt fut envoyé en Finlande pour réorganiser les troupes de cette province. Il mourut en 1736. C-au.


AEMFELDT (Gustave-Maurice, baron, puis comte d’), dont l’Anglais Brow a, dans son indigeste compilation intitulée les Cours du Nord, fait l’être le plus indéfinissable, en le confondent avec son oncle, chef de la confédération d’Anjala, et en ramassant toutes les calomnies qu’une haineuse jalousie avait semées sur le compte du fidèle serviteur de Gustave III, était fils du général major Magnus d’Armfeldt, arrière-petit-fils du baron Charles-Gustave d’Armfeldt, qui fait le sujet de l’article précédent. Il naquit à Juva, dans le gouvernement d’Abo, le 1er avril 1757. Après avoir dû à son père l’éducation la plus soignée, il la terminait au corps des cadets de Karlscron, quand le colonel Springsporten, stationné en Finlande, rassemble en 1772 une troupe de jeunes gens zélés pour la cause monarchique, et fit déclarer la province contre le sénat, avant même qu’on pût savoir les succès du roi à Stockholm. Maurice d’Armfeldt se distingua alors par des sentiments d’autant plus remarquables qu’ils contrastaient avec ceux de sa famille, l’une des plus puissantes de la Finlande. Aussi, quoique simple enseigne, en 1773, dans les dragons légers, il fut très-favorablement accueilli du monarque, que séduisaient sa jolie figure, son caractère, son esprit très-précoce ; et le jeune officier devint l’inséparable ami d’un souverain dont il partageait les goûts pour les plaisirs, le faste, la littérature et les beaux-