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lan, dans la bibliothèque Ambroisienne, ou l’on garde aussi plusieurs autres ouvrages d’Arluno, tant en prose qu’en vers latins, qui n’ont jamais vu le jour. — On a de Jean-Pierre Arluno, son frère, qui était médecin, 1 vol. in-fol. (Milan, 1515), d’ouvrages de sa profession, parmi lesquels on distingue : 1° de faciliori Alimento Commentarius tripartitus ; 2° de Balneis Commentarius ; 3° Vinumme mixtum en meracumn obnoxiis junctarum doloribus magis conveniat : ces trois traités ont été ensuite réimprimés séparément ; 4° de lotii Difficultate ; 5° de Articulari Morbo quent Podagram vocitant ; 6° de spirandi Difficultate ; 7° de Fabre quartana, etc. Dans des dictionnaires ou l’on fait de ce Jean-Pierre Arluno et d’un Pierre Arluno deux médecins différents, dont l’un est frère de Bernardin, et l’autre ne l’est pas, on attribue au premier le recueil in-fol. de Milan, 1515, et au second, ces différents traités, quoique la liste des traités ne soit en quelque sorte que la table du recueil. G-é.


ARMA (Jean-François), né à Chivasso (Clavusium) en Piémont, vers le commencement du 16e siècle, était premier médecin d’Emmanuel-Philibert, duc de Savoie. On a de ce savant : 1° de Pleuritide, Turin, 1548 et 1549, in-8o ; 2° Paraphrasis in librum de Venenis Petri de Albano, Biella, 1550, in-8o ; Turin, 1557, in-8o ; 3° de vesicæ et renum Dignotione et Medicatione, Biella, 1550, in-8o, imprimé avec le précédent ; 4° Examen trium specierum hydropum in dialogue deductum, Turin, 1566, in-8o ; 5° Quad medicine est scientia et non ars, Turin, 1567, in-8o ; et 1575, in-8o ; 6° Commentarius de Morbo sacro, Turin, 1568, in-8o, et 1589, in-8o ; 7° Che il pane fatto col décotto di riso non sia sano, Turin, 1569 ; 8° de tribus capitis Affectibus, Turin, 1573, in-8o ; 10° del Significato della stella crinita, Turin, 1578. Ce dernier ouvrage fut composé d’abord en latin, ensuite en italien. On trouve un sonnet de François Arma à la page 53 du 2e livre des Rime toscane de Faustin Tasse, Turin, 1575, in-4o. P-i.


ARMAGNAC (Jean Ier, comte d’), fils et successeur de Bernard VI, comte d’Armagnac, issu de la race mérovingienne, descendait de Clovis par les ducs d’Aquitaine et les ducs de Gascogne. Les domaines de cette maison comprenaient l’Armagnac, le Rouergue, et le val Dorat, à une époque où les possesseurs de grands fiefs étaient tout-puissants en France. Jean Ier seconda, en 1356, le comte d’Eu, connétable de France, dans la guerre contre les Anglais, en Gascogne et en Guienne. Nommé, par le roi Jean, commandant du Languedoc, en 1355, il préside les états de cette province, et refusa de passer sous la domination anglaise, après le traité de Bretigny. Des intérêts de famille ayant fait naître une longue inimitié entre les maisons de Foix et d’Armagnac, la guerre s’alluma, et le comte d’Armagnac fut fait prisonnier à la suite d’un combat sanglant livré près de Toulouse, en 1362. Le comte de Foix exigea 50,000 livres pour sa rançon. Jean d’Armagnac accompagne Édouard, prince de Galles, dans son expédition en Espagne, en faveur de Pierre le Cruel, se brouille à son retour avec le prince anglais, embrasse les intérêts de la France, contribua à la soumission de Limousin, et mourut en 1575. B-p.


ARMAGNAC (Jean III, comte d’), petit-fils du précédent, fit, en 1391, une expédition dans le Milanais, contre Galéas Visconti, avec une armée de 15,000 aventuriers, tirés des bandes qui avaient pendant si longtemps désolé la France et l’Espagne. Le comte d’Armagnac vint mettre le siége devant Alexandrie-de-la-Paille, et tomba, avec son avant garde, dans une embuscade. Ses troupes furent taillées en pièces, et lui-même, ayant été blessé et fait prisonnier, mourut le lendemain, 25 juillet de la même année. Après sa mort, son armée, sans chef, se dispersa ; une partie fut exterminée en Lombardie ; le reste, trouvant le passage des Alpes fermé, périt de faim et de misère. B-p.


ARMAGNAC (Bernard VIII, comte d’), connétable de France, embrasse, en 1410, le parti de Charles, duc d’Orléans, contre le duc de Bourgogne, et devint le principal mobile de la faction d’Orléans, à laquelle il eut le triste honneur de donner son nom. Ses liens avec le duc d’Orléans furent cimentés par le mariage de ce prince avec sa fille. Remontant par ses aïeux au berceau de la monarchie, Bernard d’Armagnac ne voyait au-dessus de lui que la maison régnante. L’étendue de ses domaines, la force et la situation de ses places, lui offraient de puissants moyens de satisfaire son ambition ; et il fut le principal moteur de cette longue guerre civile qui embrasa le royaume, sous le malheureux règne de Charles VI. Il combattit d’abord contre son roi, conjointement avec les Anglais, et se réconcilia avec la cour en 1413. Le duc de Bourgogne ayant été forcé de quitter Paris l’année suivante, le comte d’Armagnac entra dans cette ville, à la tête de l’armée royale, et fit éprouver aux Parisiens un traitement rigoureux, et qu’ils ne purent jamais oublier. L’armée royale arbora les couleurs et l’étendard de sa maison. Appelé par la reine Isabeau de Bavière à la défense du royaume, après la défaite d’Azincourt, il exigea la dignité de connétable, et la place de premier ministre. Arrivé à Paris avec un corps considérable de troupes, il fit aussitôt changer de face à toute l’administration, et y montra toute la hauteur et l’inflexibilité de son caractère. Il se fit accorder la surintendance des finances et le gouvernement général de toutes les forteresses du royaume ; il établit de nouveaux impôts ; et le trône, entouré d’alarmes et de soupçons, ne fut plus accessible qu’aux délateurs ; les destitutions, les emprisonnements et les supplices, portèrent la terreur dans toute la France. Le connétable étant allé en Normandie pour réprimer les courses de la garnison anglaise de Harfleur, une conspiration s’ourdit contre lui dans la capitale ; mais elle fut découverte, et le connétable se hâta de venir rassurer la cour. Sa présence répandit la terreur dans toute la ville. Il désarma les habitants, interdit les réunions, et fit démolir la grande Boucherie, qu’on pouvait regarder comme le berceau des premières séditions excitées en faveur du duc de Bourgogne. On aug-