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quelques années, et jusque vers l’an 1610, à Bologne, avec beaucoup de succès. Il revint encore a la jurisprudence, mais sans négliger les belles-lettres, qui lui servaient de délassement ; il occupa dès lors différents emplois civils dans l’État de l’Église, et il obtint, entre autres, par l’entremise du cardinal Antonio Barberini, celui de podestat, ou bailli, à Cervia, et ensuite à Lugo. On ne connaît pas l’époque précise de sa mort, mais on croit qu’elle arriva vers l’an 1660. Argoli, outre ses poésies italiennes, acomposé des vers latins : Epithalamium in nuptiis Thaddei Barberini et Annæ : Columnæ, Rome, 1629, in-8o. — Iatro Laurea Gabrielis Naudæi Parisini, græco carmine inauguta ta a Leone Allatio, latine reddita a Bartholomæo Tortoletto et Joanne Argolo, Rome, 1733, in-8o. Quoique la poésie ait été l’occupation favorite d’Argoli, il a aussi composé des ouvrages sur la philologie et l’archéologie : on a de lui une lettre sur une pierre sépulcrale antique, insérée dans le tome 1er du recueil de Fortunio Liceti : de quœæitis per epistolas a claris viris Responsa, Bologne, 1640, in-4o, p. 112, sous ce titre : de Lapide sepulcrali veterum, de Gypso in Herculis clypeo, et de Impostura lapidis indici apud Thuanum : elle est datée de Padoue, le 1er juin 1630, et adressée à Fortunio Liceti ; une autre épître sur un temple de Diane : Epistola ad Jacobum Philippum Tomasinum de temple Dianæ Nemorensis, insérée dans l’ouvrage de Tomasini, de Donariis et Tabellis votivis, 1654, in-4o, p. 15, et que l’on trouve aussi dans le Thesaurus Antiquit roman. de J.-G. Grævius, t. 12, p. 751 ; et, enfin, une édition des traités d’Onufrio Panvini, sur les jeux du cirque et sur les triomphes des Romains. Elle a paru à Padoue, en 1642, in-fol., et ensuite, dans la même ville, en 1681, in-fol., sous ce titre : Onuphrii Panvinii Veronensis de Ludis circensibus libri duo, et de Triumphis liber unus, quibus universa fere Romanorum veterum sacra ritusque déclarantur ac figuris ancis illustrantur, cum notis Joannis Argoli J. U. D., et additamento Nicolai Pinelli. On la trouve aussi au commencement du tome 9e du Thesaurus de Grævius. Argoli a laissé en manuscrit : Vitæ Columellæ et Q. Curtii Rufi ; Animadversiones in Auctorem ad Herennium ; une traduction italienne des Philippiques de Cicéron ; Libellus de aqua Martin ; Commentaria in Tacitum ; Notæ in Juvenalem et Perrium ; Indagines, ubi expunetiones auctorum ac eorum menda continentur, et un assez grand nombre de poésies latines et italiennes. K.


ARGONNE (Noël, dit Bonaventure), né à Paris vers l’an 1634, s’appliqua à la jurisprudence, et exerça la profession d’avocat jusqu’à l’âge de vingt-huit ans. Dégoûté du monde, il entra dans l’ordre des chartreux, où son nom de Noêl fut changé en celui de Bonaventure. Dans sa retraite, il conserva toujours son goût pour la littérature, et entretint les liaisons qu’il avait eues dans le monde. Il mourut à la Chartreuse de Gaillon, en Normandie, le 28 janvier 1704. On a de lui : 1° Traité de la lecture des Pères de l’Église, 2 parties, 1688, in-12, ouvrage dont Mabillon fait un grand éloge. L’édition de 1697, qui est la meilleure, est divisée en 4 parties. Les deux dernières sont de Pierre Pelhestre, de Rouen, mort en 1710. 2° L’Éducation, maximes et réflexions de M. de Moncade, avec un discours du sel dans les ouvrages d’esprit, 1691, in-12. 3° Mélanges d’histoire et de littérature, recueillis par Vigneul-Merville, Rouen, 5 vol. in-12, 1699-1701, imprimés pour la quatrième fois en 1725, Paris, 3 vol. in-12, par les soins de l’abbé Banier, qui a fait beaucoup d’additions au 3e volume. Ces Mélanges sont remplis d’anecdotes curieuses et hasardées. Ils ont été réimprimés sous le titre de Vigneul-Marvilliana, et forment les tomes 5 et 6 d’une collection d’Ana, 1789, 10 vol. in-8o, dont on a rafraîchi le titre en l’an 7 (1799). Parmi plusieurs articles retranchés dans cette réimpression, nous citerons le long et intéressant passage sur plusieurs religieux de la congrégation de St-Maur D’Argonne, qui n’avait pas mis son nom au premier ouvrage, et qui publia les autres sous les noms de Moncade et de Vigneul-Merville, « est, dit Voltaire, le seul chartreux qui ait cultivé la littérature ; » mais ce n’est pas le seul qui ait écrit. A. B-t.


ARGOTE (Jérôme Contandar d’), savant théatin portugais, né à Collares, dans l’Estramadure, en 1676, et mort à Lisbonne en 1749. Il fut un des premiers membres de l’académie royale d’histoire portugaise, dans les mémoires de laquelle on trouve plusieurs dissertations historiques de sa composition ; mais c’est aux ouvrages suivants qu’il doit surtout sa réputation : 1° de Antiquitatibus conventus Bracarugustani libri quatuor, 1728, 1 vol. in-4o. Il en publia une 2e édition, aussi in- 4°, en 1738, augmentée d’un livre. Cet ouvrage traite de tout ce qui a rapport aux antiquités de ce pays avant que les Romains en tissent la conquête, et sous leur domination ; il est surtout remarquable par le grand nombre de monuments que ses recherches surent déterrer, et qui s’y trouvent expliqués. 2° Mémoires pour servir à l’histoire de l’église primatiale de Braque, 3 vol. in-4o, Lisbonne, 1732-1741. 3° Regras de lingoa portugueza, 1 vol. in-8o, Lisbonne, 1725. Argote a aussi laissé des sermons et des vies de saints, qui, quoique assez bien écrites, ne méritent pas une mention particulière. C-s-a.


ARGOTE DE MOLINA. Voyez Molina.


ARGOU (Gabriel), avocat célèbre au parlement de Paris, naquit dans le Vivarais. Il fut lié avec tous les savants de son temps, et particulièrement avec l’abbé de Fleury. Sa réputation commença par les mémoires qu’il fit publier en 1674, relativement au comté de Neufchâtel, et aux différends élevés entre les duchesses de Longueville et de Nemours, pour succession de cette souveraineté ; mais, ce qui lui assura un rang distingué parmi les jurisconsultes, ce fut son livre intitulé : Institution au droit français, dont il fut fait deux éditions pendant sa vie. On prétend qu’un ouvrage de l’abbé de Fleury, son ami, ayant pour titre : Histoire du droit français, le détermina à composer son Institution. D’autres ne craignent pas d’affirmer que cet ouvrage fut composé par l’abbé de Fleury lui-même, qui en fit présent à Argon. Cette assertion est entièrement dénuée de fondement. Argon mourut au commencement du