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les causes principales de l’abandon où le laisseront les Italiens, lorsqu’il fut attaqué par un monarque étranger. S-S-i.


ARDUINI (Pierre), né à Vérone, a publié un ouvrage sur la botanique, intitulé : Animadversionum botanicarum Specimen, pars 1, Patavii, 1759, in-4o, tab. 12 ; pars 2, Venitiis, 1764, in-4o, tab. 20. Il contient des observations et des remarques intéressantes, avec la description de plusieurs plantes rares, dont quelques-unes sont entièrement nouvelles. La 1re partie n’a que 12 planches. Dans la 2e, publiée cinq ans après à Venise, l’auteur décrit plusieurs plantes qui ont été découvertes des environs de Padoue : elle renferme 20 planches. Ayant été nommé depuis professeur d’agriculture et d’économie rurale à Padoue, Arduini publia des observations et des expériences sur la culture et les usages de diverses plantes qui peuvent servir dans d’économie rurale et domestique, sous ce titre : Memorie di Osservazioni e d’Esperienze sopra la coltura e gli asi di varie piante che servir possono all’ economica, Padoue, 1766, in-4o. D’autres observations ont été insérées dans les Opusc. scientifi., t. 6. Arduini a considéré la botanique sous les rapports d’une utilité immédiate ; il a décrit et donné de bonnes figures de beaucoup de végétaux indigènes intéressants par leurs produits ; il a fait voir tous les avantages que l’on en pouvait retirer, et qui avaient été négligés ou à peu près inconnus jusque-là. Haller, dans sa Bibliothèque botanique, dit qu’Arduini ou Arduin se nommait Harduin dans ses derniers ouvrages. Linne lui a dédié, sous le nom d’Aduinia, un genre de plantes qui a été réuni depuis à celui du Carissa. D-P-s.


ARDUINI (Louis), ne à Padoue, en 1739, était fils d’un professeur d’économie rurale a l’université de cette-ville, et petit-fils d’un professeur de botanique à la même université. L’amour des sciences agricoles lui fut inculqué des l’enfance, et il y fit de tels progrès, qu’à l’âge de vingt ans il mérita au concours la place de professeur suppléant à la chaire de son père. Son premier ouvrage fut la traduction d’un mémoire de M. Tessier, de l’Institut de France, sur la carie des blés. Il publia ensuite en italien les Éléments l’agriculture de Wallérius, traduction qu’il enrichit de notes pleines d’intérêt. À la mort de son père, il fut nommé professeur titulaire, après avoir soutenu l’examen dans un concours public, selon les statuts de l’université de Padoue. Ce savant a composé plusieurs ouvrages remarquables : 1° sur l’Éducation des abeilles ; 2° sur la Culture des plantes tinctoriales ; 3° de l’orge nue ; 4° du Chou de Laponie ; 5° sur la Méthode de prévenir la maladie des blés ; 6° sur l’Application de la technologie à l’agriculture. En 1810, un prix ayant été proposé par Napoléon sur les moyens de remplacer le sucre de canne par quelque matière indigène, Arduini publia un écrit très-intéressant sous ce titre : de l’Extraction du sucre de la plante nommée holcus-cafer, par l’aïeul de l’auteur, Jacques Arduini, qui a laissé un ouvrage remarquable (2 vol. in-4o avec planches) sur les différentes espèces d’holcus-sourhum connues en Italie. On voit dans ce traité que cette plante, qui produit des graines de la forme du millet, d’une couleur rouge foncé, n’a rien de commun avec la grosse graine du mais ou blé de Turquie, dit aussi sarrasin, qui fut apporté dans le Montferrat, au 13e siècle, par le duc Boniface revenant de la croisade avec le chevalier Beccaria d’Incisa. L’holcus-cafer Arduini, dont la canne forte est plus élevée que celle du maïs, donna un produit de sucre abondant et d’une cristallisation tellement parfaite, que Napoléon ne put le distinguer de celui des Indes. M. Marsan, professeur d’économie politique à l’université de Padoue, apporta des essais de sucre, de sirop et de rhum Arduini à Paris. En 1813, il lut à l’Institut un mémoire concernant la culture de l’holcus, mémoire sur lequel M. Deyeux fit un rapport très-favorable. M. Marsan publia ensuite, en italien, un ouvrage sur l’utilité de cette découverte. Louis Arduini est mort à Padoue, le 3 février 1833, dans sa quatre-vingt-quatorzième année. Il était directeur du jardin d’agriculture de l’université. G-G-y.


ARDYS, fils de Gygès, monta sur le trône de Lydie, vers l’an 678 avant J.-C. Il combattit les Ioniens, prit la ville de Priéne, et fit plusieurs irruptions dans le pays de Milet. Il vit ses États envahis par les Cimmeriens, chassés des bords du Bosphore qui porte leur nom par les Scythes nomades. Les Cimmériens prirent la ville de Sardes, à l’exception de la citadelle. Ardys régna 49 ans, et laissa son trône a Sadyatte, son fils. C-r.


AREAGATHUS. Voyez Archagatus.


ARE-FRODE, c’est-a-dire, Are le Savant, historien islandais, le plus ancien et un des plus estimés des annalistes du Nord, dont le nom de famille ou plutôt le nom patronymique était Thorgilsen, naquit en Islande, l’an 1068, et mourut en 1148. D’après le témoignage de Snorro, il a laissé un grand ouvrage historique sur les rois de Norwége, de Danemark et d’Angleterre ; mais cet ouvrage est perdu. Le célèbre Sulum, dans son Histoire critique, t. 4, préface, p. 5, fait observer qu’un manuscrit conservé dans la collection d’Arnas Magnæus, sous ce titre Ættartal Noregs kononga, c’est›-à-dire Généalogie des rois de Norwége, parait être l’abrégé de l’ouvrage d’Are-Frode ; mais le seul reste authentique de Cet ouvrage est le fragment intitulé : Schedæ de Islandia, publié par Théodore Thorlacius, évêque de Skalholt, à Skalholt, en Islande, 1688, par Worm, avec une version latine, à Oxford, 1697, in-8o, et par Bussæus, Hafnia, 1733, in-4o. Quoique cette dernière édition soit la plus estimée, le titre renferme une erreur ou du moins une conjecture très-hasardée ; on y lit : Arii Schedæ, seu Islendinga-Boe, etc. ; mais M. Nycrup, dans son savant Tableay historique de l’état ancien et moderne du Danemark, vol. 2, p. 80, rend probable que l’Islendinga-Boe est un ouvrage différent des Schedæ. La partie importante de ces Schedæ est une table généalogique des ancêtres d’Are-Frode qui remonte depuis Rognoald, cousin du roi Haraldus Pulchricemus, vivant en 803, jusqu’à Ingre, contemporain d’Odin. Cette généalogie s’accorde généralement avec celle qui est nommée