Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 2.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
ARC

bois étaient tirés des forêts de la Gaule et de la Bretagne. Archias vivait vers la 135e olympiade, 240 ans avant J.-C. L-S-e.


ARCHIDAMIE, femme lacédémonienne ; aussitôt qu’elle eut appris qu’on avait résolu d’envoyer les femmes dans l’île de Crète, parce qu’on craignait à chaque instant que la ville ne fût prise par Pyrrhus, elle se présenta au sénat une épée à la main, et dit que les hommes les connaissaient bien peu s’ils croyaient qu’elles pussent survivre à la ruine de leur patrie. Ce trait, que l’on répète sur la foi de Plutarque, est hasardé, ainsi que beaucoup d’autres du même genre, et il s’en faut de beaucoup que les femmes de Sparte fussent telles qu’il les représente. Aristote, qui vivait à une époque ou la république existait encore, les peint comme livrées au luxe et au libertinage, et il ajoute que lorsque les Thébains, commandés par Épaminondas, entrèrent dans la Laconie, loin de contribuer a la défense de leur pays, comme le faisaient les femmes dans les autres villes, elles occasionnèrent plus de trouble que les ennemis eux-mêmes. Cette Archidamie est probablement la même que la grand’mère d’Agis IV, dont nous avons parlé à l’article de ce prince. C-r.


ARCHIDAMUS, fils d’Anaxidamus, de la seconde branche des rois de Sparte, monta sur le trône après la mort de son père, vers l’an 620 avant J.-C. Comme les Lacédémoniens étaient affaiblis par les pertes qu’ils avaient éprouvées durant la seconde guerre de Messine, ils restèrent paisibles sous son règne, qui ne nous offre aucun événement remarquable. Archidamus eut pour successeur Agasiclès, son fils. C-r.


ARCHIDAMUS II, fils de Zeuxidamus, de la seconde branche des rois de Sparte, monta sur le trône l’an 476 avant J.-C. Il ne succéda pas à son père, qui mourut sans avoir été roi ; mais à Léotychidès, son grand-père, que les Lacédémoniens avaient exilé. La Laconie fut dévastée, vers la douzième année de son règne, par des tremblements de terre, à la suite desquels les Messéniens se révoltèrent et se fortifièrent sur le mont Ithome. Archidamus montra beaucoup de présence d’esprit dans ces événements, et il alla assiéger les Messéniens, qui, après s’être défendue pendant dix ans, capitulèrent, à condition qu’on leur permit de se retirer où ils voudraient. Il s’opposa à la guerre du Péloponèse ; mais ses conseils n’ayant pas été suivis, il prit le commandement de l’armée et fit plusieurs invasions dans l’Attique. Il prit aussi la ville de Platée, alliée des Athéniens. Il mourut l’an 428 avant J.-C., laissant deux fils, Agis, Agésilas, et une fille, Cynisca. C-r.


ARCHIDAMUS III, fils d’Agésilas, de la seconde branche des rois de Sparte, fut, du vivant de son père, chargé du commandement des troupes que les Lacédémoniens envoyèrent au secours des leurs, après la bataille des Leuctres. De retour dans le Péloponèse, il remporta quelques avantages sur les Arcadiens, quoique les Thébains fussent venus a leur secours. Étant monté sur le trône, l’an 361 avant J.-C., il engagea, par haine pour les Thébains, les Lacédémoniens à donner des secours aux Phocéens, qui s’étaient emparés du temple de Delphes ; et l’on prétend que quelques présents, faits par leur chef à Dinicha, son épouse, ne contribuèrent pas peu à le décider. On doit cependant le louer de ce qu’il empêcha les Phocéens de massacrer les Delphiens, et de vendre leurs femmes et leurs enfants comme esclaves. Il prit beaucoup de part à cette guerre, connue sous le nom de sacrée. Il alla ensuite en Italie, au secours des Tarentins, qui étaient en guerre avec des peuples de leur voisinage, et il y fut tué dans un combat, l’an 338 avant J.-C. On ne put pas retrouver son corps pour lui donner la sépulture ; ce qu’on ne manqua pas d’attribuer à la vengeance d’Apollon. Il laissa un fils, nommé Agis. C-r.


ARCHIDAMUS IV, fils d’Eudamidas, était roi de Sparte, lorsque Démétrius, fils d’Antigone, vint attaquer cette ville, l’an 293 avant J.-C. Il fut défait, à la vue de Sparte même, par ce prince, qui aurait pris la ville, sans les événements qui l’appelèrent ailleurs. Le reste de l’histoire d’Archidamus IV est inconnu. Larcher prétend qu’il monta sur le trône l’an 304 avant J.-C., et qu’il régna 46 ans. Plutarque, qu’il cite, n’en dit rien. Je ne sais donc pas sur quoi Larcher fonde ses calculs. — On connaît plusieurs autres Archidamus dans l’histoire de Sparte ; le premier, fils de Théopompe, mourut avant son père, vers l’an 720 avant J.-C. Il laissa un fils nommé Zeuxidamus. — Un autre Archidamus, fils d’Eudamidas, s’enfuit à Messène, lorsqu’Agis IV, son frère, eut été tué par les éphores ; il en fut rappelé par Cléoménes ; mais a peine fut-il arrivé à Sparte que les meurtriers de son frère le firent périr. C-r.


ARCHIGÈNE, médecin célèbre, né à Apamée en Syrie, étudia la médecine sous Agathinus, et vint l’exercer à Rome sous Domitien, Nerva et Trajan. Il était de la secte pneumatique, dont il avait reçu les principes d’Agathinus, disciple immédiat d’Athénée, qui en était le fondateur. Cependant on le regarde aussi comme le chef de la secte des éclectiques ou choisisseurs, qui, pensant que la médecine ne peut avoir pour base aucune considération exclusive, prenaient dans toutes les philosophies l’observation fondamentale qui en faisait l’essence, pour l’appliquer aux faits qu’elle expliquait. Archigène eut à Rome une grande réputation. Juvénal, son contemporain, en parle plusieurs fois dans ses satires, et Galien le cite souvent avec éloge ; il l’indique comme l’auteur de dix livres sur les Fièvres et de douze lettres savantes. Il ne nous en est parvenu que quelques fragments qu’on trouve dans Ætius, comme : Hiera ; de Balneis naturalibus ; de Vertiginosis, insania, resolutione, tetano et convulsione, cephalæa et hemierania ; de spongiæ Usu ; de Dropace, Picatione et Sinapismo ; de pectore Suppuratis ; de Volvulo, cæliaca Affectione, Dysenteria ; de hepatis Abcessu ; de his qui per circuitum quemdam sanguines mingunt ; Ischiadis exacerbatæ Cura ; de Elephantiasi ; de viperarum Esu et Pruritibus ; de Lepra ; de Canaris mammatum, Fluxu muliebri, uteri