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toli, ou pièces sur différents sujets, en terects ou terza rime, et d’autres qui ne sont plus d’usage, comme des strambotti, espèce d’épigrammes en octaves, ou ottava rima, des barzelette, sortes de ballades ou chansons à danser, dont le premier vers sert de refrain a toutes les strophes, etc. L’Aquilano partages avec le Tébaldéo, le Caritéo, l’Altissimo, et d’autres poètes de la fin du 15e siècle, des éloges exagérée, et une renommée qui s’évanouit dès le commencement du 16e. G-é.


AQUILANO (Sebastien), médecin italien du 15e siècle. Son véritable nom est inconnu ; celui qu’il porte vient de la ville d’Aquila, au royaume de Naples, où il avait pris naissance. Il fut en réputation du temps de Louis de Gonzague, évêque de Mantoue, vers la fin du 15e et au commencement du 16e siècle. Il se montra, tant dans sa pratique que dans ses écrits, un des plus zélés défenseurs de Galien. On a de lui : 1o de Morbo Gallico. Lyon, in-4o, 1506, et Bologne, in-8o, 1517, faisant partie de l’ouvrage de Marc Gattinaria, intitulé : de medendis humani corporis malis Practica uberrima, et quelques autres de Gentilis, de Foligni, de Blaise Astarius ; 2o de Febre sanguinea ad mentem Galeni, imprimé avec le traité précédent, dans la Practica de Gattinaria, Bâle, in-8o, 1537 ; Lyon, in-8o, 1538 ; Francfort, in-8o, 1604. Aquilano est un des premiers qui aient accrédité l’emploi du mercure dans les maladies vénériennes ; mais il ne l’employait qu’à très-petite dose. C. et A-n.


AQUILIUS (Manius), consul, et collègue de Marius. L’an 653 de Rome, 101 avant.-C., il fut envoyé en Sicile, contre les esclaves révoltés que commandait Athénion. Il s’occupa d’abord de leur couper les vivres. L’année suivante, il retint le commandement en qualité de proconsul, et en vint aux mains avec l’ennemi : comme la victoire flottait incertaine, les deux généraux convinrent de décider la querelle par un combat singulier. Le proconsul, qui était d’une force de corps extraordinaire, étendu, du premier coup, Athénion mort à ses pieds, d’une blessure à la tête. Les Romains, profitant de sa victoire, chargèrent à l’instant les révoltés, et leur tuèrent tant de monde, qu’à peine 10,000 hommes regagnèrent leur camp, où ils aimèrent mieux s’entre-tuer que de se rendre ; 1,000, qui restaient. capitulèrent avec le proconsul, qui, après leur avoir promis la vie, voulut les envoyer à Rome pour y combattre contre les bêtes féroces, dans le cirque ; mais ils aimèrent mieux imiter l’exemple de leurs compagnons, et se tuer les uns les autres, que de se soumettre à cette ignominie. Aquilius, à son retour, ne fut honoré que de l’ovation, malgré l’importance de ses services, le triomphe ne s’accordant point a ceux qui remportaient des victoires sur les rebelles, et particulièrement sur des esclaves. Il fut accusé de concussions par L. Fusius, avec beaucoup de chaleur et de talent, et même convaincu, dit Cicéron ; mais il fut absous, en considération de ses grands succès dans la guerre des esclaves. Il périt misérablement, dans la guerre contre Mithridate, par la cruauté de ce prince. (Voy. Mithridate.) Q-R-y.


AQUILIUS (Sabinus), jurisconsulte romain, du 5e siècle de Pere chrétienne. Sa sagesse et ses connaissances lui firent donner le surnom de Caton. Il fut élu consul deux fois de suite, en l’année 214 et en 216. On a prétendu qu’il était père ou frère d’Aquilia Sévéra, vestale qu’Héliogabale contraignit à devenir sa femme ; ce qui a pu le faire présumer, c’est la haine que cet empereur porta à Aquilius, dont la sagesse l’irritait. Il voulut le faire périr ; mais un heureux hasard sauva cet homme vertueux. L’empereur ayant commandé à un de ses officiers de se défaire du consul Aquilius, cet officier, dont l’oreille était un peu dure, et qui avait reçu l’ordre, quelques jours auparavant, de faire sortir de la ville le sénat entier, crut qu’on lui donnait le même ordre à exécuter à l’égard du consul, et il fit sortir de la ville Aquilius Sabinus. Aucun des ouvrages de ce jurisconsulte n’est parvenu jusqu’à nous. M-x.


AQUILIUS GALLUS, jurisconsulte romain, disciple de Scœvola, fut d’abord chevalier, et exerça, avec Alteius Capito, la charge de tribun du peuple, dans la même année que Pompée obtint le consulat. On le regarde comme l’auteur de la loi Aquilia ; mais tout porte à croire que cette loi est plus ancienne. Ce fut lui qui régla la manière d’instituer héritiers les petits enfants posthumes : ce qui est prouvé par la loi Gallus, no 29, dans le Digeste, de liberis et posthumis. L’amitié de Cicéron est un grand titre à la réputation de Gallus, qui exerça la questure avec lui ; ce grand orateur, dans son ouvrage de Claris Oratoribus, nous le dépeint comme un homme d’un esprit vif et pénétrant. Sa formule de dolo malo est appelée par Cicéron le remède contre toute espèce de fourberies, curriculum malitiarum omnium ; cet éloge doit exciter nos regrets sur la perte de ce traité. M-x.


AQUIN (Thomas d’). Voyez TThomas.


AQUIN (Philippe d’), savant rabbin de Carpentras, dont le véritable nom était Mardoçai, ou Mardochée. Chassé de la synagogue d’Avignon, en 1610, à cause de son penchant pour le christianisme, il se retira dans le royaume de Naples, et se fit baptiser à Aquino, dont il prit le nom. Il en supprima la terminaison lorsqu’il vint en France, et se fit appeler d’Aquin. Le clergé lui donna une pension. Il vint ensuite, avec sa famille, s’établir à Paris, où il se consacra à l’enseignement de l’hébreu. Louis XIII le nomma professeur royal au collège de France, et interprète pour la langue hébraïque. Il occupa cette chaire jusqu’à sa mort, arrivée vers 1650, au moment où il préparait une version du Nouveau Testament en hébreu, avec des notes sur chaque Épître de St. Paul. On assure également que Lejay l’avait chargé de l’impression et de la correction des textes hébreu et chaldéen de sa Polyglotte Voici la liste de ses ouvrages : 1o Dictionarium hebræ-chaldao-talmudico-rabbinicum, Paris, 1629, in-fol. ; 2o Racines de la langue sainte, Paris, 1620, in-fol. ; 3o Veterum rabbinorum in exponendo Pentateucho libri 13, Paris, Cramoisy, 1620, in-4o ; 4o Traduction italienne des Apophthegmes des anciens docteurs de l’Église judaïque ; 5o Aquinatis hebreæ ling. prof. Lacrymæ in obitum illutr. card. de Bérulle.