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Florence, dans le 7e volume des Œuvres de Meursius et séparément à Leipsick, 1792, in-8o. Il est fort douteux que cet ouvrage soit de lui. Hérodien, célèbre grammairien, était fils d’Apollonius Dyscole. C-r.


APOLLONIUS de Rhodes, statuaire, fit, de concert avec Tauriscus, le groupe immense connu sous le nom de Taureau Farnèse. Il représente Zéthus et Amphion attachant Dircé aux cornes d’un taureau furieux, pour venger leur mère Antiope, qu’elle avait persécutée. Antiope et un jeune pâtre assistent au supplice de Dircé. On ne peut guère douter que ce groupe ne soit le même que Pline a décrit et qu’il attribue à ces deux sculpteurs ; mais il s’en faut de beaucoup que leur ouvrage nous soit parvenu dans son entier. Il a subi une restauration si considérable qu’il n’y reste d’antique que la moitié inférieure de la figure de Dircé, les deux troncs et une jambe de Zéthus et d’Amphion. Antiope et le jeune pâtre étaient moins mutilés. Ces restes de la main des artistes grecs sont d’un grand caractère ; les restaurations ont été faites assez faiblement par un sculpteur de Milan nommé Batista Bianchi. Suivant Pline, le morceau, sculpté d’un seul bloc, fut apporté de Rhodes à Rome. Apollonius et Tauriscus y avaient gravé leurs noms. Cette inscription existait sans doute sur quelques-unes des parties perdues. Les débris antiques ont été retrouvés dans les bains de Caracalla. Il est impossible de décider aujourd’hui si l’ouvrage était réellement d’un seul morceau. D’après l’ordre dans lequel Pline nomme ces deux sculpteurs, on peut juger qu’ils ont vécu quelques années après Alexandre le Grand. L-S-e.


APOLLONIUS, statuaire, fils de Nestor d’Athènes, vivait, selon Winckelmann, peu de temps après Alexandre le Grand. C’est de lui qu’est le fameux torse du Belvédère, qui lut découvert à la fin du 15e siècle, et qui se voit à présent dans le Musée des antiques. On le regarde comme le débris d’un Hercule en repos, mais dans lequel la force et la puissance ont déjà pris le caractère calme et idéal de la divinité. Quoique cette statue n’ait plus ni tête, ni bras, ni jambes, elle est cependant encore un chef-d’œuvre de l’art. Elle a donné lieu à de nombreuses dissertations, dont l’utilité n’est pas bien démontrée ; mais elle a fourni aux artistes une foule d’études excellentes. Michel-Ange l’a dessinée sous tous les aspects ; il ne pouvait se lasser de l’admirer, et lorsque, dans sa vieillesse, il fut privé de la vue, il se faisait conduire près de ce chef-d’œuvre, en parcourait toutes les formes avec ses mains savantes, et devait encore aux beaux-arts des jouissances que son malheur semblait lui interdire. Le nom d’Apollonius est gravé dans le marbre ; c’est d’après la forme de quelques lettres grecques qu’on prétend assigner le temps ou vivait le sculpteur ; mais cette conjecture ne peut être que très-approximative. L-S-e.


APOLLONIUS (Lævinus), voyageur du 16e siècle, né dans un bourg près de Bruges, et mort aux lies Canaries, en se rendant au Pérou : ses écrits sont : 1° Libri 5 de Peruviæ regionis inter novi oribis provincial celeberrimæ Inventione et Rebus in eadem gestis, Anvers, 1567, in-8o ; 2° de Navigatione Gallorum in terram Floridam, deque clade an. 1565 ab Hispanis accepta ; ib., 1568, in-8o. G-t.


APOLLONIUS (Guillaume), théologien de la communion des réformes, né à Middelbourg, au commencement du 17e siècle, est connu par une controverse avec Nicolas Vedel, sur les limites du pouvoir du souverain dans les affaires ecclésiastiques. Les titres les plus bizarres, Grallæ, Echasus, Grallator et Grallopœus, figurent dans cette dispute, et caractérisent le temps où ces écrits furent publiés. Un des plus célèbres restaurateurs de la saine philosophie, Chrétien Thomasius, en a donné un ample extrait dans son Historia contentionis inter Imperium et sacerdotium, Halle, 1722, in-8o. On ne lit plus de pareils écrits, mais leur influence sur le progrès des idées, dans une matière de la plus haute importance, n’en est pas pour cela moins remarquable. On a encore de Guillaume Apollonius : Disputationes de lege Dei, Middelbourg, 1655, in-12. S-r.


APOLLONIUS COLLATIUS. Voyez Collatius.


APOLLOPHANES, un des premiers disciples d’Érasistrate, était médecin d’Antiochus IIII, roi de Syrie, surnommé le Grand, et vivait dans le 5e siècle avant J.-C. Hermias, ministre d’Antiochus, exerçait dans le royaume des concussions et des violences qui répandaient partout la désolation ; personne n’osait porter au roi les plaintes du peuple, tant on craignait la vengeance du ministre oppresseur. Apollophanes osa le faire, oubliant ses intérêts pour ceux de son pays, et le ministre prévaricateur fut dévoilé et mis à mort, l’an 220 avant J.-C. Antiochus eut dès lors une grande confiance dans Apollophanes, qui lui donna d’excellents conseils. Après la mort d’Antiochus, Apollophanes se retira à Smyrne et y fonda une école d’érasistratéens, qui florissait encore du temps de Strabon. On croit que c’est le même que Galien et Celse citent en différents endroits avec éloge. C. et A-n.


APONO. Voyez Abano.


APOSTOLI (François), littérateur vénitien, était né vers le milieu du 18e siècle. Doué d’un esprit vif, mais d’un caractère ardent et romanesque, il accrut encore son exaltation naturelle par la lecture des ouvrages les plus propres à remuer l’imagination. Après avoir achevé ses études, il entra dans les bureaux de la secrétairerie d’État ; mais il ne tarda pas à abandonner cette carrière aussi lucrative qu’honorable. Son intention était de parcourir toute l’Europe, en commençant par l’Allemagne et la France, afin, disait-il, de connaître par lui-même les deux nations dont les mœurs et les inclinations présentent le plus de contraste. Il se rendit donc en Allemagne, où sa gaieté et son esprit original le firent rechercher. Le comte de Lamberg (voy. ce nom) l’accueillit dans son château de Landshut, et conçut tant d’estime pour Apostoli, qu’il lui dédia la seconde partie du Mémorial du mondain. Il resta dix-huit mois avec son nouvel ami, s’occupant de littérature et de philosophie, et passant, au