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pour les livres, ne se contenta pas toujours de les acheter ; il en déroba quelquefois. Il enleva, des archives d’Athènes et d’autres lieux, les originaux des anciens décrets du peuple. Il fut même obligé de fuir, pour éviter la punition de ce vol. Il s’était lié avec Athénion, tyran d’Athènes, qui le chargea d’aller à Délos enlever les trésors du temple d’Apollon. Mais, surpris et défait par le général romain, Apellicon fut trop heureux d’échapper à la mort par une prompte retraite. Il avait écrit un ouvrage pour la défense d’Aristote. D. l.


APER (Marcus), orateur romain, Gaulois de nation, voyagea dans sa jeunesse, alla jusque dans la Grande-Bretagne, et se rendit ensuite à Rome, où il fréquenta le barreau, et acquit beaucoup de réputation par son éloquence. Il fut successivement sénateur, questeur, tribun et préteur ; mais, s’il faut l’en croire, tous les agréments attachés à ces charges honorables avaient moins d’attrait pour lui que l’exercice de sa première profession. Il mourut vers l’an 85 avant J.-C. C’est un des orateurs qui brillent le plus dans le fameux dialogue intitulé : des Orateurs, ou de la Corruption de l’éloquence, qu’on a attribué longtemps, tantôt à Quintilien, tantôt à Tacite, et que D. Rivet ne fait point difficulté d’attribuer à Aper ; il en donne des preuves qui paraissent concluantes. Du reste, les savants qui ont examiné ce point de critique avec le plus de soin conviennent que ce dialogue n’est ni de Quintilien, ni de Tacite. Il a été traduit en français par Giry, de l’Académie française, Paris, 1630, in-4o ; par Maucroix, Paris, 1710, in-12 ; par Morabin, Paris, 1722, in-12 ; par Bourdon de Sigrais, de l’académie des inscriptions, Paris, 1782, et par Dureau de la Malle, dans la seconde édition de sa traduction de Tacite, Paris, 1809, 5 vol. in-8o. K.


APER (Arius). Voyez Dioclétien.


APHTHONIUS, rhéteur d’Antioche, vivait dans le 3e ou le 4e siècle. Nous avons de lui des exercices (Progymnasmata) de rhétorique, adaptés aux préceptes d’Hermogène, et quarante fables. Aphthonius, suivant Suidas, à le défaut d’avoir négligé de traiter des premiers éléments de la rhétorique, et de ne s’être nullement appliqué à former le style de ceux qu’il voulait instruire. On ne trouve dans son traité que les règles oratoires, et l’application de ces règles à différents sujets. Les Progymnasmata ont été imprimés, pour la première fois, en grec, dans le recueil intitulé : Rhetores Græci, Venetiis, Alde, 1508, in-fol. Dans le second volume de ce recueil, imprimé en 1509, et qui est extrêmement rare, on trouve un commentaire sur Aphthonius, qui n’a jamais été réimprimé. Quant à l’ouvrage d’Aphthonius, comme il a été longtemps en usage dans les écoles, il y en a un grand nombre d’éditions. Les meilleures sont : Aphtonius, Hermogenes et Longinus, græce, cura Æm. Porti, Genevæ, Crispin, 1570, in-8o ; Aphthtonii Progymnasmata gr.-lat., Fr. Scobario interprete, Hier. Commelin, 1597, in-8o (ses fables y sont jointes) ; gr.-lat., cura D. Heinsii, Lug. Bat., 1626, in-8o ; ejusdem et Theonis Progymnasmata gr.-lat. cum notis, J. Scheffer, Upsaliæ, 1670, in-8o. Le traité d’Aphthonius a été traduit en latin, dans un recueil de traductions latines de divers rhéteurs grecs, imprimé à Venise, Alde, 1523, in-fol. ; imprimé séparément en grec et en latin, Paris, 1621, in-8o ; mais on préfère la traduction de François Escobar, qui parut à Barcelone, 1611, in-8o, et celle de Rodolphe Agricola, Amsterdam, Elzevir, 1642 et 1665, in-12, avec des notes de Reinhard Lorichius. Les fables d’Aphthonius se trouvent souvent à la suite de celles d’Ésope, Venise, Alde, 1505, in-fol. ; Francfort, 1610, in-8o, fig. Elles ont été traduites en français par M. Pillot, Douai et Paris, 1815, in-8o. C-r.


APIANES (Pierre), professeur de mathématiques à Ingolstadt, né en 1495, à Leysniek de Misnie ; son nom allemand était Bienewitz : Biene signifie abeille, apis, d’où Apianus. Charles-Quint qui l’estimait, le nomma chevalier de l’empire germanique, et lui fit présent de 5,000 pièces d’or. On a de lui : 1° une cosmographie en latin, Landshut, 1524, et quelques ouvrages de géographie ; 2° Astronomicum Cæsareum, Ingolstadt, 1540, format d’atlas. Cet ouvrage est dédie à Charles-Quint, et à son frère Ferdinand ; il a pour objet de substituer les instruments aux tables astronomiques, pour trouver en tout temps la position des astres, et toutes les circonstances des éclipses. L’idée n’est pas heureuse, mais l’exécution prouve de l’adresse et une industrie que Képler appelle malheureuse (miserabilem), et qu’on ne saurait assez déplorer. La seconde partie de cet ouvrage renferme la description d’un instrument pour résoudre, sans calcul, tous les triangles sphériques ; on y trouve les observations de cinq comètes, et cette remarque curieuse, que les queues des comètes sont toujours l’opposite du soleil, et dirigées suivant une ligne qui est le prolongement de la droite, menée du centre du soleil à celui de la comète. Dans le privilége de ce livre, privilége dont la date est 1552, et la durée, trente ans, on voit la liste des ouvrages qu’Apianus se proposait de publier, tels que des éphémérides de 1534 a 1570, des livres d’arithmétique et d’algèbre, des almanachs avec des prédictions, les œuvres de Ptolémée, en grec et avec une traduction latine ; ceux d’Azoph, ancien astrologue ; des livres sur les éclipses, des cartes géographiques, et divers instruments. On n’y trouve ni l’ouvrage intitulé : Inscriptiones S. S. vetustatis, non illæ quidem Romanæ, sed totius vere orbis, Ingolstadt, 1534, qu’on lui attribue, qu’on dit excellent pour le temps, et beaucoup plus complet que tous ceux qui avaient paru en Italie, ni celui qui porte pour titre : Tabula directionum pmfectionumque, Wittemberg, 1606, qui parait être celui de Begiomontanus. Apianus mourut à Ingolstadt, le 21 avril 1551.11 fut un des premiers à proposer l’observation des mouvements de la lune, pour découvrir les longitudes, et il exposa sa méthode dans la première partie de sa cosmographie. Il veut qu’on observe la distance de la lune à quelque étoile fixe, peu éloignée de l’écliptique, et c’est encore la méthode que l’on suit actuellement. — Philippe, son fils, lui succéda dans sa chaire de mathématiques, et publia plusieurs écrits, notamment : 1° de cylindri Utilitate ; 2° de Usu trientis instrumenti astronomici movi, etc.