Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 13.djvu/353

Cette page n’a pas encore été corrigée

Dès l’instant qu’il fut nommé professeur il en remplit dignement les fonctions ; pendant les dix premières années il y consacra dix heures par jour ; dans les dix suivantes, huit ou neuf heures, puis sept ou huit ; ce ne fut qu’après trente ans de professorat que, sentant ses forces diminuer, il se réduisit à quatre et cinq heures par jour. J.-Fr. Mayer étant venu s’établir à Griefswald, fit offrir, en 1701, la chaire de théologie en cette ville à Fabricius, qui la refusa pour cause de santé. Il avait, en 1708, accepté la place de professeur en théologie, en logique et en métaphysique, et se disposait à aller en prendre possession, lorsque le sénat de Hambourg le retint en ajoutant à sa charge de professeur celle de recteur de l’école de St-Jean, qu’occupait son beau-père, Schultz, que Fabricius était bien aise d’aider dans ses fonctions. Schultz mourut en 1709, et Fabricius se vit encore, pendant deux années, chargé du rectorat. En 1719, le landgrave de Hesse-Cassel lui fit des offres tellement avantageuses, que Fabricius était sur le point de les accepter. Cette fois encore les magistrats surent retenir le savant parmi eux, en augmentant son traitement de deux cents écus. Fabricius refusa d’écouter les propositions qu’on lui fit depuis pour l’attirer à Wittenberg. Il mourut à Hambourg le 30 mars 1736. Cinq mois auparavant il avait perdu sa femme, dont il avait eu trois enfants ; savoir : un fils mort en bas âge, Catherine Dorothée, qui épousa Jean Dieteric Evers, docteur en droit ; et Jeanne-Frédérique, épouse de H.-S. Reimar. Outre le temps qu’il consacrait à remplir ses fonctions de professeur, Fabricius en employait encore à sa correspondance, qui était très étendue, et à recevoir les visites des étrangers ; mais il était si laborieux qu’il est l’auteur d’un très grand nombre d’ouvrages. Niceron, d’après Reimar, en donne la liste, qu’il porte à 128, en y comprenant, il est vrai, ceux dont il n’est qu’éditeur ou même collaborateur ; parmi les uns et les autres, il suffira d’indiquer les plus remarquables et les principaux :

1e Scriptorum recentiorum Decas, Hambourg, 1688, in-4o de 8 pages, dans lequel il juge avec beaucoup de liberté dix auteurs de son temps (D.-S. Morhof, Chr. Cellarius, H. Witten, Chr. Thomassius, S. Salden, Abr. Berkelius, Servat Galleus, J. Tollius, S.-M. König, Chr. Eybenius). Cet ouvrage fut attaqué par une Epistola sinceri veridici ad candidum philaletham, Lubeck, 1689 ; et Fabricius répliqua par sa Defensio Decadis, in-4o, sans date ; 2e Decas decadum sive plagiariorum et pseudonymorum centuria, 1689, in-4o, ouvrage érudit, mais sans tables ; c’est le seul que l’auteur ait publié sous le nom de Faber ; Bibliotheca latina, sive notitia auctorum veterum latinorum quorumcumque scripta ad nos pervenerunt, Hambourg, 1697, in-8o ; Londres, 1705, in-8o, avec quelques additions en petit nombre et quelquefois fautives ; Hambourg, 1708, in-8o ; quoique divisée en livrés et en chapitres, cette édition n’est pas plus recherchée que les précédentes, dont on fait

FAB

peu de cas ; réimprimée avec un supplément en cinquième édition, Hambourg, 1721-22, vol. in-8o ; édition estimée, mais incommode, parce que les tomes 2 et 5 renferment les suppléments et corrections au 1er, et à laquelle on. doit préférer celle de Venise, 1728, 2 vol. in-4o, qui a l’avantage de contenir les additions et suppléments reportés à leur place, mais qui a l’inconvénient des fautes et des omissions de Fabricius, et par-dessus le mauvais ordre primitif du livre. Ces défauts ne se trouvent pas dans l’édition de la Bibliotheca latina, donnée par J.-A. Ernesti à Leipsick, 1773, vol. in-8o. Le nouvel éditeur a tellement amélioré l’ouvrage, qu’il en a fait un ouvrage nouveau il en a changé l’ordre, ou plutôt il y en a mis ; il a supprimé différents opuscules dont Fabricius avait grossi inutilement son travail, tels que la Rhétorique d’Aurelius Cornelius Celsus ; mais c’est surtout à compléter l’indication des éditions de chaque auteur qu’il a porté ses soins. L’ouvrage de Fabricius est divisé en quatre livres : 1° des écrivains avant Tibère ; 2° des écrivains depuis Tibère jusqu’aux Antonins ; 5° depuis les Antonins jusqu’à la corruption de la langue latine ; le 4e livre est consacré aux fragments et aux collections des anciens écrivains latins. Ernesti a conservé cette division ; mais dans le 3e livre il a supprimé : 1e l’article sur Sidonius Apollinaris, qui se trouvait à la suite de celui de Symmaque ; 2e l’article Boece, qui était à la suite de celui de Martianus Capella ; 3e tout le chapitre 16, consacré à Cassiodore ; 4e tout le chapitre 17, consacré à Jornandès. Malgré ces retranchements, cependant, le troisième livre a dans l’édition d’Ernesti dix-sept chapitres, comme dans les précédentes, parce que du chapitre 12 consacré à Ammien Marcellin, à Végèce et à Macrobe, le nouvel éditeur a fait ses chapitres 12, 13 et 14, dont chacun ne contient qu’un auteur. Dans le quatrième livre Ernesti a retranché le chapitre 2, De poetis christianis, et le chapitre 5, De scriptoribus antiquis christianis. Il a fait des additions et des suppressions au chapitre De variis monumentis antiquis, a réuni les deux chapitres De auctoribus linguœ latinœ et De grammaticis à Putschio editis en un seul, qu’au moyen d’une petite addition préliminaire il a divisé en trois sections, et a fait des changements considérables aux chapitres consacrés aux jurisconsultes. Il a supprimé le chapitre De scriptis quibusdam suppositis, et a plus que doublé la nomenclature des imprimeurs célèbres, qui compose le dernier chapitre de ce quatrième livre. Les suppressions faites par Ernesti aux livres 3 et 4 de la Bibliotheca latina ne devaient être que des transpositions ; elles portent, comme on l’a pu remarquer, sur les auteurs chrétiens ; or, Ernesti devait consacrer à ces auteurs son quatrième volume, qui n’a pas paru.

4° Bibliotheca graeca, sive notitia scriptorum veterum grœcorum quorumcumque monumenta integra aut fragmenta edita extant, tum plerorum que e manuscript, ac deperditis, Hambourg, vol. in-4o ; le premier volume a été