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FABRICIUS (Jean-Sebald), né à Spire, le 15 juin 1622, après avoir visité les plus célèbres écoles de France, d’Allemagne et de Flandre, vint, en 1652, professer à Heidelberg la logique et la langue grecque ; deux ans après, on lui confia encore la chaire d’histoire, et il reçut en 1657 le grade de docteur en théologie. Lorsque l’Allemagne et surtout le Palatinat furent ravagés par la guerre, en 1674, Fabricius se retira en Angleterre, et l’on ignore s’il y termina ses jours ou s’il revint en Allemagne. Il a publié dix-huit ouvrages, dont, d’après l’auteur lui-même, Freytag donne la liste dans son Adparatus littemrius, t. 5, p. 614-616 ; il suffira de citer : 1·* Manhanium, eivitatù atque castri Manhemiani descriptiouen exhibens historicam, Heidelberg, 1656, in-4o ; 2°* Lutrea Césarea, sire originis et incrementi urbis Lutrensis ad prœsens tempus deductio, Heidelberg, g 1656. C’est un précis de l’Histoire de la petite ville t de Kaysers-Lauter. Le Moreri de 1759 parle de ees deux ouvrages comme n’en faisant qu’un, et j passe sous silence tous les autres écrits de Fahri· « cius ; 5°* C. Julius César numismalicus, sive disserîdlio liislorica Dionis Cassii selectiora commata illustrons. Londres, 1678, in-8o. Lipsius, dans sa Bibliotheca nummaria, cite mme édition sous le titre de Dissertatio plsilologica, Heidelberg, 1675, in-4o. A. B—1·.


FABRICIUS (Jean-Louis), frère de Jean Sebald, naquit, en 1632, à Schaffhouse, où son père était recteur du collège ; il y commença ses études. En 1690, il obtint à Utrecht la permission d’enseigner, vint à Paris en 1652, et alla, en 1656, rejoindre son frère à Heidelberg. Il eut, l’année suivante, la place de professeur extraordinaire en langue grecque. Il remplit à diverses reprises plusieurs fonctions ecclésiastiques, littéraires ou politiques, et revint à Heidelberg. Lors de l’incendie de cette ville, il en sauva les archives, d’abord à Eberbach, puis à Francfort, où il mourut en 1697. Ses œuvres, imprimées d’abord séparément, ont été recueillies et publiées par J.·H. Heidegger, Zurich, 1698, in-4o*. L’éditeur a mis en tête la Vie de l’auteur ; les ouvrages contenus dans ce volume, au nombre de vingt-six, sans compter les thèses ni les programmes académiques, sont énumérés dans l’Historia bibl. Fabricianœ, t. 4, p. 522-24. Les plus remarquables sont intitulés : Apologie général : humani contra calumniam atlceismi, · Dc baplismo infantiles Iteterodoxorum conféremlo, · De ludis scenicis ; De limitibus obsequii erga homines ; De jîde infantulorum ; De baptismo per malièrem vel hominem privatum administrato, etc. Daniel Gerdes attribue à Fabricius un Traité De dioortio ôonœ gratiœ, qu’il dit très-rare, et qu’on ne trouve pas dans la collection donnée par Heidegger. Dans la Centuria Fabrieiorum, J.·A. Fabricius parle longuement de Jean-Louis. A. B—1·.


FABRICIUS (François), professeur de théologie à l’université de Leyde, naquit à Amsterdam le 10 avril 1665. Ayant à l’âge de cinq ans perdu son père et sa mère, il fut redevable de sa première éducation à son aïeul maternel, qu’il perdit bientôt après (1675). Après avoir fait ses études, Fabricius se eonsacra à la théologie, et devint ministre à Velzen. Ce fut en 1705 qu’il succéda à J. Trigland dans la chaire de théologie en l’université de Leyde ; il avait été quatre fois recteur de cette université (en 1708, 1716, 1724, 1756), lorsqu’il mourut, le 27 juillet 1758. On a de lui : 1°* Claristus unicum ac perpetuum fundamentmn Ecclesiœ, Leyde,1717, in-4o*. C’est le discours inaugural qu’il prononça en prenant possession de sa chaire. 2°* De sacerdolio Christi juxla ordinem Melchizedeci, 1720, in-4o ; 5°* De christologie Noachica et Abrahaznica, 1720, in-4o* ; 4°* De jide christiania pahiarcbzrrmn et proplzetarum, 1720, in-4o ; 5°* De oratore sacro, 1720, in-4o•. On a aussi de lui six sermons en hollandais. Saxius dit que c’est à Fr. Fabricius qu’on doit l’Oratio in nalalem centesimwn et quinquagesinwm academic : Baùme que est Lugduni Batavormn, 1725, in-fol. et in-4o*. A. B-·r.

FABRICIUS (Jean-Albert), le plus savant, le plus fécond et le plus utile des bibliographes, naquit à Leipsick le 11 novembre 1668. Il perdit sa mère en 1674, et cinq ans après, le 9 janvier 1679, son père, Werner Fabricius, directeur de la musique dans l’église St-Paul à Leipsick, né à Itzehoe dans le Holstein le 10 avril 1633, auteur lui-même de deux ouvrages allemands et des Deliciœ harmonicœ, in-4o. Jean-Albert avait commencé ses études sous son père, qui, en mourant, le recommanda à Valentin Alberti. Il étudia cinq ans sous Wenceslaz Buhl, puis sous J.-S. Herrichen. Il fut, en 1684, envoyé à Quedlinbourg pour y étudier sous Samuel Schmidt. Dès cette époque il faisait ses délices des Adversaria de Barthius. Lorsqu’il vit, en 1687, le premier volume du Polyhistor de Morhof, il sentit augmenter le vif désir qu’il avait déjà de s’adonner aux lettres. Revenu à Leipsick en 1686, il fut la même année reçu bachelier en philosophie, et le 26 janvier 1688 maître dans la même faculté ; ce fut peu après qu’il publia son premier ouvrage formant une feuille in-4o. Il donna quelques autres opuscules et étudia quelque temps la médecine, qu’il abandonna pour la théologie. Il alla à Hambourg en 1695, et se proposait d’entreprendre quelques voyages, quand il apprit que les frais de son éducation avaient absorbé son petit patrimoine, et même le constituaient débiteur de son tuteur. Il resta donc à Hambourg, où J.-Fr. Mayer le retint en qualité de son bibliothécaire. Il alla en Suède avec son patron en 1696, puis revint à Hambourg, où il concourut pour la chaire de logique et de métaphysique ; les suffrages se partagèrent entre Fabricius et Sébastien Edzardi, l’un de ses concurrents ; on eut recours au sort, qui décida en faveur d’Edzardi ; mais en 1699 Fabricius succéda à Vincent Placcius dans la chaire d’éloquence et de philosophie pratique. Il prit ensuite à Kiel le bonnet de docteur en théologie. De 1692 à 1697 il avait prêché régulièrement tous les mercredis.