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DES DES 517

1 37, 4 vol. in-fol. ; 7o  Lettres de Bayle, publiées sur les originaux, avec des remarques, Amster­dam, 1729, 3 vol. in-12 ; 8o  la Vie de Bayle, La Haye, 1732, 2 vol. in-12 : elle se retrouve en tête des éditions du Dictionnaire de 1730, 1734, 1740 ; 9o  Scaligerana, Thuana, Perroniana, Pithœana et Colomesiana, avec des remarques, Amsterdam, 1740, 2 vol. in-12 ; 10o Histoire naturelle, civile, ecclésiastique du Japon, traduite de Kempfer, La Haye, 1729, 2 vol. in-fol. ; 11o Lettre sur Arnauld d’Andilly, dans les Nouvelles de la république des lettres, avril 1704 : le P. Bongerel répondit à cette lettre ; 12o Explication d’un passage d’Hippocrate, au 2e  livre de son Traité de la diète (Nouvelles de la république des lettres, t. 2) ; 13o plusieurs Lettres parmi celles de Bayle, dont une sur l’édition de ces lettres donnée par Prosper Marchand. Desmai­seaux travailla à la Bibliothèque raisonnée des ou­vrages des Savants. Ses écrits sont curieux, mais souvent prolixes. Ils intéressent surtout l’histoire

littéraire (voy. Colomies).D. L.


DESMAISONS. Voyez Case et Lescène.


DESMARAIS. Voyez Régnier, Godets et Marets.


DESMARCHAIS. Voyez Labat.


DESMARCHAIS (le chevalier), navigateur fran­çais, était fort habile dans sa profession ; ses voya­ges dans diverses parties du monde lui avaient fait acquérir de vastes connaissances en géographie, et il avait commandé des vaisseaux de la compagnie des Indes. En 1724, il partit du Havre, le 6 août, sur l’Expédition, frégate de 24 canons, chargée de chanvre pour l’arsenal de Lorient. Parvenu le 18 à sa destination, il échangea sa cargaison contre une autre, qu’il devait porter en Guinée. Il mit de nouveau à la voile le 4 septembre avec un autre bâtiment, qu’il devait convoyer jusqu’au Sénégal ; il s’en sépara le 22, et atteignit à divers points de la côte d’Afrique, depuis Gorée jusqu’à Juida. Il quitta ce lieu le 5 mai 1725 avec un chargement de nègres, alla prendre du bois et de l’eau à l’île du Prince et y radouba son vaisseau, maltraité par les vers et faisant eau de divers côtés. Il ne put reprendre la mer que le 27 juin, perdit beaucoup de nègres dans la traversée et entra le 26 août dans le port de Cayenne. Il vendit avantageuse­ment sa cargaison, et fut de retour en France en 1726. Ce fut alors qu’il fit connaissance avec le P. Labat (voy. ce nom). Il communiqua ses pa­piers à ce religieux, qui les publia sous ce titre : Voyage du chevalier Desmarchais en Guinée, îles voisines et à Cayenne, fait en 1724, 1725 et 1726, contenant une description très-exacte du pays et du commerce qui s’y fait, Paris, 1730 ; Amsterdam, 1331, avec des cartes de d’Anville, et des figures gravées d’après les dessins de Desmarchais[1]. Labat dit qu’il n’y a point sur toute la côte de Gui­née de caps, de golfes, de montagnes, de rivières, de ruisseaux, de plages, de mouillages, de hauts fonds, d’écueils que l’auteur n’ait vus, fréquentés, sondés, visités et dessinés avec le soin et l’exacti­tude d’un homme curieux, habile, entendu, bon dessinateur, bon géomètre, bon pilote, excellent capitaine. La connaissance de la plus grande par­tie des langues différentes, qui sont en grand nom­bre dans ces contrées, le mettait à même de faire de bonnes observations, et lui gagnait l’amitié et la confiance des habitants et des chefs. Ses récits ont été extrêmement utiles aux écrivains qui ont décrit la Guinée, et il est fréquemment cité dans l’His­toire des voyages de l’abbé Prevost, ainsi que dans les autres livres du même genre. Desmarchais a donné avec la même exactitude des détails pré­cieux sur Cayenne et sur la Guiane. Cependant, comme ils étaient moins complets que ceux qui concernent la Guinée, Labat les compléta par des renseignements que lui fournit Milhaut, adminis­trateur de la colonie. Il y a joint l’extrait des Voya­ges des PP. Grillet et Bechamel (voy. Grillet), et une lettre du P. Lombard, qui avait fondé une mission à l’embouchure du Courou. Le tome 2 contient la relation d’uu voyage fait par les Fran­çais à Juida en 1674 ; et à la fin du tome 4 on trouve des entretiens dans la langue de Juida à l’usage des commerçants. On apprend dans les no­tices sur Cayenne qu’en 1722 la culture du café fut introduite dans cette colonie avec beaucoup de

succès.E—s.


DESMARES (Toussaint-Gui-Joseph), né à Vire en 1599, entra dans la congrégation de l’Oratoire, et fut conduit dans ses études par l’abbé de St-Cy­ran, dont il adopta les principes. Il prêcha depuis 1638 jusqu’en 1643, époque à laquelle une lettre de cachet l’exila à Quimper ; il parvint à s’y sous­traire, et resta caché jusqu’en 1652. La lettre de ca­chet fut enfin révoquée, et en 1653 Desmares fut envoyé à Rome avec les abbés de la Lane et de St­Amour, pour y soutenir la doctrine de la grâce efficace, dans les congrégations qui se tenaient à ce sujet. De retour en France, il se tint caché jus­qu’en 1668, que Perefixe l’appela à Paris et lui fit prêcher l’avent à St-Roch, mais il fut bientôt obli­gé de disparaître de nouveau ; il se retira chez le duc de Luynes, et ensuite à Liancourt où il mon­rut, le 19 janvier 1669. On a de lui : 1o  Discours sur la Grâce efficace, prononcé en 1653, devant In­nocent X, imprimé dans le journal de St-Amour ; 2 quelques Opuscules, dont on trouve la liste dans le Supplément au Nécrologe, etc., de Cer­veau (voy. CERVEAU), et dans le Moreri de 1759. Desmares a travaillé avec don Rivet, bénédictin, au Nécrologe de l’Abbaye de Notre-Dame de Port-Royal des Champs, Amsterdam, 1723, in-4o. Aussi Lefevre de St-Marc lui a-t-il consacré un très-long article dans le Supplément au Nécrologe de l’Abbaye, etc.,

1735, in-4o.Z.


DESMARES (     ), fut officier du grand Condé, et mourut en 1715 ou 1716. C’était un

très-assidu spectateur de la comédie française, il
  1. Desmarchais a laissé manuscrit le Journal d’un premier voyage fait de 1704 à 1706 dans les mêmes parages. Il n’était alors qu’enseigne.