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CLÉ ne fui plus habile que Cîemcnt XIV d.ins les négocialious diplomatiques ; mais il n’eut j^-iinais recours aux petits artifices des politiques subalternes , et ce n’est que par le silence qu’il trompa quelquefois peux qui clu rclièrent à le pénétrer. li était d’un caractère doux , enjoué, et sç permet-Jail parfois des plaisanteries assez piquantes , mais incapables de choquer personne, a Je ne suis point » surpris , disait-il an jour , que M. » de Ëcrnis ait beaucoup désiré me y voir pape, les poètes ont toujours •0 aimé les métamorphoses. » Un jour qu’il voulait établir de nouveaux droits sur les marchandises venant de l’étranger, ou lui fit observer que cela iudisposerait contre lui les Anglais et les Hollandais : « S’ils me fâchent, w répondit-il , je supprimerai le carèrae. » Quoique très zélé pour la religion , il montra dans toutes les occasions une grande tolérance, et il disait fréquemment, o Pour raaintcnir la foi , n’oublions pas la charité. » S’il ne noufs est pas permis de tolérer le crime, il nous est défendu » de haïr cer.x qui y sont tombés. » 11 continua de vivre sur le trône pontifical comme un simple religieux j ce qui fit que les Romains , qui aimaient un certain luxe dans leur souverain , lui reprochèrent souvent son extrême simplicité. 11 «avait accueillir avec la plus séduisante affabilité tous les étrangers ; ceux même d’une commimion ou d’une crovance différentes témoignaient hautement le respect et l’aHachement qu’il leur iaspirait. Les Anglais placèrent son buste parmi ceux des grands hommes. « Piùt à Dieu, s’écria-t-il , qu’ils » fissent pour la religion ce qu’ils » font pour moi ! » li était très secret, et disait qu’un souverain qui a beaucoup de confidents ue peut CLÉ 55 manquer d’être trahi. Quelqu’un lui demandant s’il était bien sûr de ses secrétaires : a Oui , dit- il , en raonti-aut » les trois premier» doigts de sa » main, quoique j’en aie trois. » il s’occupa de l’.idministi.’.tion temporelle , et laissa des établissements utiles. On lui doit le Musée Clémentin , qui servit de dépôt jiour les précieux moDumenls d’antiquité que l’on découvre journellement dans ROr me ; en un mot, le pontife, le prince et l’homme de lettres, cnt mérité en lui de justes éloges. 11 semble avoir voulu imiter Lamberlini, l’un de ses plus illustres prédécesseurs, et il approclia beaucoup de son modèle, quoiqu’il eût en général des quaUtés moins brilbjites. a Clément XIV, dit Grimm » (tome II, page i6i ), aurait fait » une grande fortuue de son temps , » s’il n’avait pas été précédé par Benoit XIV. » C’est du moins un véritable mérite que d’avoir rempli avec honneur la carrière ouverte par uu grand homme. Un théologien d’Italie a publié : Précis historique de la vie du pape Clément XI f^, etc., 1 vol. in-12, Avignon, 1780. Cet ouvrage mérite peu de confiance pour l’exactitude des faits, surtout de ceux qui regardent la mort du pontife. Ga.raccioli a donné la Fie de Clément A7F( Paris, 1775 et 1776, i voL in-12), et la traduction de plusieurs lettres et autres écrits attribués à ce pontife ( Paris , 5 vol. in- 12 }. Le premier de ces ouvrages n’est qu’un long pan^vrique écrit sans ordre, sans raéthoide, et d’un stvle inégal, incorrect et diffus. Quant au recueil de lelres, il n’est pas sans intérêt ; mais la plupart, du moins, sont faussement attribuées à Ganganelli. ( Vojr. Caraccioli. ) Les savants auteurs de VArt de vérifier les dates ont voulu vcrilicr les originaux, et ne les ont 3..