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CLÉ Cet eVenemcnl, qui a quelque ressemblauce avec la ûu de Ganganelli, donna lieu par la suite à des rapprochement purement imaginaires. On ne peut refuser à Clément XIII des qualités digues de la tiare , des intentions pures, une piëtc sincère, une charité ardente. Ceux qui l’ont désapprouvé ’ attribuent la variation de sa conduite aux différents conseils qui le dirigèrent. Il suivit d’abord cenx du cardinal Archinto, l’un des amis de Benoît XIV ; il donna depuis toute sa confiance à Torregiani , homme d’esprit et de talent , et partisan déclaré des jésuites. Le prince Rezzonico, son neveu, lui a fait élever à Rume un superbe mausolée’ ; c’est un des plus beaux ouvrages de Canov). D — s. CLÉMENT XIV succéda ii Clément XIII, et fut éiu pape le 19 mai 1 7O9. Il s’appelait Laurent Ganganelli. naquit le 5i octobre ino5 , au bourg de St.-Aicani,c !o , d’uue famille noble, originaire de St.-AngeIo in Vado, dans le duché d’Urbin.Son père était médecin peusioniié de la ville. Le jeune Ganganelli se livra des ses premières années, avec une ardeur extraordinaire , aux études les plus sérieuses. 11 fit des piogrès raj’ides sous la conduite des professeurs de Riniini, où il était élevé, et, dès l’âge de dix-huit ans , il entra dans l’ordre de S. François. La manière distinguée avec laquelle il remplit tous les grades où il fjt successivement nommé lui attira les regards de Benoît XIV, qui le fit consulteur du St.-Office. Clément XIII le traita avec plus de faveur encore en le décorant de la pourpre. Le conclave où il fut élu dura plus de trois mois. Les intrigues, qui accompagnent quelquefois ces élections, furent alors très animées. L’état où Clément XIJI avait laissé les affaires excitait l’atteulioa CLÉ 55 des principales puissances catholiques, et les intéressait vivement au choix qu’on allait faire. La France désirait surtout un pontife dont l’attachement ne fût pas prononcé en faveur des jésuites. Elle le trouva dans la personne de Ganganelli. On lui avait entendu dire au doyen du sacré collège , Cavalchini , a que le » temps était veuu où il fallait bien » obéir aux souverains, si l’on voulait » sanvcr Rome ; que leurs bras s’étendaient beaucoup au-delà de leurs » frontières , et que leur puissance » s’élevait au-dessus des Alpes et des » Pyrénées. »Ces propos annonçaient les meilleures dispositions que l’on pût désirer. L’évêque d’Orléans, Jareute, intime ami du duc de Choiseul et ministre de la feuille des bénéfices, fut instruit par le P. Castan , religieux du comtat Vénaissin , de ces particu< larités sur le compte d^ Ganganelli, et Louis XV" fit donner ordre au cardinal de Bernis de tavoriser cette nomination. Ganganelli ne manqua point aux espérances qu’il avait données. II s’occupa, dès les premiers moments de son exaltation , de satisfaire les puissances sur ce qui leur portait le plus d’ombrage. Il condamna à l’oubli la bulle In ccend domini , qui avait excité les plaintes du roi d’Espagne , en ne la faisant point lire, suivant la coutume, le jeudi saint. Il renonça à ses prétentions sur le duché de Parme. Il se rapprocha de la cour de Lisbonne, qui menaçait de nommer un patriarche , et ces démarches lui valurent la restitution du comtat d’Avignon et du duché de Bénévent. Clément XIV conduisait par lui-même toutes les négociations dans le pluj grand secret, et ne voulait être pénétré sur aucune affaire. Il en usa de même pour le grand dessein dont il était occupé, et qui devait produire