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CLÉ X se moutra également étranger à ia division qui existait alors entre les principales puissances de l’Europe, et dont uu des principaux événements fut la conquête de la Hollande par Louis XIV. Les afiectious du pape étaient pour la France ; mais il sut les cultiver sans porter ombrage à l’Autriche. Il admit à Rome un ambassadeur de Portugal ; c’était le premier depuis que cette puissance s’était souv traite à la domination de l’Espagne. On vit aussi arriver un ambassadeur du czar , qui proposait une ligue des princes chrétiens, pour secourir la Pologne contre les Turks. Cet ambassadeur s’en retourna tort mécontent de ce qu’on avait refusé le titri» d’empereur à son maître. Clément X mourut accablé de vieillesse , le aa juillet i ô^rt. Sa douceur et sa bonté le faisaient cstimcr ; mais il avait abandonné au cardinal-patron tout le soin du gouvernement , C€ qui faisait dire au peuple romain « qu’il y avait deux papes, l’iiii de fait et l’autre de droit. » On laissait le bon pape passer tout sou temps avec un morne de St. -Sylvestre , qui était son confesseur , et qui refusa d’être évê’|ne , malgré les instances du pontife. Innocent XI succéda à Clément X. D — s. CrXMENT XI , élu pape le 24 novembre i-joo, après la moit d’Innocent XII, était fils d’un sénateur romain , et se nommait Jean-François AWani. Né a Pesaro en 1 649 , il fiit d’abord secrétaire des brefs , et créé cardinal eu 1690. Ou assure qu^il hésita pendant trois jours à consentir à sou élévation. Quoi qu’il en soit , ce fut sous son |K)nti6cat que se renouvelèrent les fatales querelles de parti qui troublèr« ?nt la France pendant plus d’un demi-siècle , et ne contribuèrent pas peu à affaiblir l’autorité de la cour de Rome. La bulle F’i-CLÉ «9 neam domini fut un|^es premiers actes deC ément XI. Hrc était dirigée contre ceux qui n’acceptaient le formulaire qu’avec la condition du silence respectueux à l’égard du fait, ainsi qu’on Ta déjà observé sous Clément IX. Les partisans de la cour de Rome prétendaient que le silence n’exprimait pas assez fortement la soumission due aux bulles apostoliques et à l’autorité du pape. C’était remettre en question ce qui avait déjà été décidé , et donner de nouveau le signal de la division. Louis XlV, accablé des malheurs qui avaient troublé ses dernières années dans le cours de la guerre de la succession d’Espagne, s’était laissé dominer par l’asrcndaut du jésuite le Tellier, son confesseur. Gehii-d, ennemi juré du cardinal de Noailles , archevêque de Paris, avait imaginé àc faire condamner par la cour de Rome cent une propositions extraites du livre d’un oratorien , nommé le P. Quesnel , ouvrage approuvé par le cardinal, et qui contenait des réflexions sur le Nouveau- Testament. Tel dit le sujet de la fameuse constitution Uni^enitus, et telle fut, du moins selon Duclos, l’intrigue qui la fit naître. Cette condamnation était d’autant plus extraordinaire, que le livre du P. Quesnel avait été loué hautement par le P. la Chaise, prédécesseur de le Tellier, dans la direction de la conscience du monarque, et par ce même Clémen t X I , qui dans cette occasion, dit Duclos, a ne céda qu’avec des remords sur le » fond, et des craintes sur les suites. » On ne doit jus non plus oublier de dire que la condamnation ne fut prononcée qu’après uu examen fait par une congrégation de cardinaux, de théologiens et de jurisconsultes , et qui dura deux années ; miis ou sait aussi combien il est facile de donner nue apparence suspecte à des propositions extraites