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a8 CLÉ des procès- verbaux particuliers, et dans une lettre de leur main au pape , des explications approuvées par les personnes les plus distinguées de leur parti, et surtout par Arnaidd. Le rapprochement eut un plein succès, et Clément IX adressa aux quatre évêques un bref, par lequel il les assure de sa bienveillance, au moyen de la parfaite obéissance avec laquelle ils ont sousci’it et fait souscrire siucèrement le formulaire. Cette expression ne parut pas, à certains esprits un peu scrupuleux, avoir une parfaite analogie avec la i-estriction formelle expi’imée par les quatre évêques , et de laquelle ils ne s’étaient point départis. Cependant les gens sages, et Arnauld luiraênje , y virent un terme moyen , heureusement imaginé pour expliquer les intentions de part et d’autre dans le sens le plus pacifique ; et les ajtiis du désordre y virent un prétexte pour renouveler les troubles. Quoi qu’il en soit, cet heureux événement reçut le beau nom de paix de l’Église. Il fut annoncé par un arrêt solennel , et consacré par une médaille. Arnauld fut présenté au roi et à toute la cour. Il fut également bien accueilli du nonce. Le roi écrivit avec bonté aux quatre évêques. Ce fut l’époque d’une alégresse universelle, qui n’eut malheureusement qu’une trop courte durée. Clément IX survécut très peu de temps" à cet acte mémorable de son pontificat. Il mourut le 9 décembre 1669, afflige d’avoir vu Candie tomber au pouvoir des armes othomanes. Il avait envoyé du secours à cette place, et en avait procuré de la part de la France. On croit assez généralement qu’il mourut pour s’être livré un jour avec imprudence à son appétit, llfit beaucoup de bien aux pauvres et aux hôpitaux, qu’il visitait souvent, et très modérémentà sa famille, qui avait cependant CLÉ un grand titre à soutenir. Il était d’une douceur qui allait quelquefois jusqu’à la facilité. Il canonisa S. Pierre d’Alcantara, religieux de St.- François, et Ste.-Magdeleine de Pazzi, carmélite. Il fut en général extrêmement regretté, et très digne de l’être. D — s. CLÉMENT X , élu pape le 29 avril 1670, succéda à Clément IX. Il so nommait Emile Allieri , et se trouvait le dernier descendant mâle de cette illustre famille, aussi ancienne que celle des Colonne. 1 1 n’avait que des nièces , dont l’une épousa Adolphe Gaspard Paluzzi , que Clément X adopta, à condition qu’U joindrait le nom d^Altieri à celui de Paluzzi. Un de ses frères était cardinal , et tous prirent le nom ^Allieri. Le pape combla cette famille de bienfaits, et en fit une des plus riches et des plus considérées à Rome. Clément X succéda à Clément IX, après une vacance de plus de quatre mois. Les cardinaux étaient partagés en cinq ou six factions, et ce conclave fut le foyer d’une multitude d’intrigues, dont Amelot de la Houssaye a fait imprimer la Relation, avec privilège, après la mort de Clément A, à Paris , 1676 , in-12. Alliéri avait été envoyé nonce à Naples par Urbain Vil I, et révoqué par Innocent X, qui ensuite le dépouilla de tous ses biens. Alexandre VU lui donna la nonciature de Pologne, et rétablit ainsi sa fortune et sa réputation. Clément IX lefit maître de sa chambre, et ensuite cardinal , dans les derniers moments de sa vie. Ce fut sous le pontificat de Clément X que commença l’iilTaire des fraMhiscs,qui eut les suites les plus graves sous Innocent XI ; mais le pape n’y prit aucune part. Ce fut le cardinal-patron, Antoine Pa !u7T.i Altiéri, premier ministre, qui attaqua le premier, et voulut restreindre Us immunités des ambassadeurs. CléweHt