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CLÉ ment qui aurait occasionné une nouvelle scission dans l’Eglise. « Rome , j» dit Tiirgot , eut la saj^esse de ne » rien prononcer. » ( Foy. le tome IX des OÈuvres de Turgot. ) Le pape Paul V garda la même neutralité. Il défendit que l’on imprimât rien sur ces matières sans la permission du -St.-Sié* ;e. Clément VIII fut occupé d’iiulres soins encore {)endant son pontificat ; il reçut , en 1 5()5 , des députés du patriarche d’Alexandrie qui abjura l’cutycliianisme, et se réunit à l’Église romaine ; i ! établit une commission pour examiner les nouveaux évêques en Italie ; il réprima le brigandage usuraire des juifs, eu limitant les lieux où ils devaient habiter ; il contribua à la paix de Vcrvins , en 1698 ; il augmenta le domaine de l’Eglise du duché de Ferrare , dont le dernier descendant de la maison d’Esté, nommé César, ne put garder la propriété , parce qu’il était bâtard. Clément VIII mourut le 5 mars i6o5, dans la 14". année de son pontificat. On loue avec raison sa piété , sa juslice et sa bonté. 11 a corrigé le Missel romain,e Pontifical romain , imprimé à Rome, 1595,2 vol. in-fol., ainsi que le Cérémonial des éi>éques , i655, iu-ful. Léon XI fut son succes-SCQI. D— S. CLÉMENT VIII, anti-pape. (V. Gilles MUGNOS ). CLÉMENT IX, élu pape le ao i’uiu 1667, succéda à Alexandre VII. I se nommait Jules de" Rospigliosi , d’une Emilie distinguée de Pistoic en Toscane, où il était né en 1600. Il avait été nommé, p^ Urbain VIII , auditeur de la légation de France , ensuite nonce en Espgne , où il resta onze ans. Après la mort d’Innocent X, le collège des cardinaux le nomma {Çouverntur de Rome. Alexandre VII le fit cardinal et secrétaire d’étal ; il CLÉ 27 était d’une grande probité, avait un grand fonds d’instruction et de littérature , du goût pour la poésie, et un caractère }>ropre à se conciher l’afftKîlion de tout le monde. La confiance qu’il inspirait généralement lui procura l’avantage de jouer un rôle honorable dans le traité d’Aix-la-Chapelle , qui termina la guerre d’E^pagtie. Clément IX oBrit sa médiation aux deux monarques divisés , et le plénipotentiaire du pape fut admis à la négociation de celte célèbre paix. Louis XIV lui accorda même une grâce plus flatteuse encore, ce fut de permettre qu’où abattît la pyramide élevée au sujet de l’insulte faite à l’ambassadeur de France, sous le dernier pontificat ( Foyez Alexandre VII). Celui deCJémeut IX fut remarquable par un autre événement non moins important, et relatif aux affaires ecclésiastiques. La signature du formulaire avait excité beaucoup de réclamations. On l’avait modifiée de plusieurs manières dans quelques diociscs. lies évêques d’Alais, de Hamiers , de lieauvais et d’Angers avaient admis la célèbre distinction du fait et du droit, sur laquelle on a éait tant de choses si peu intéressantes aujourd’hui. Celte restriction attira , de la part d’Alexandre VII , aux quatre évêques, un bref qui leur ordonnait de révoquer leurs mandements , sous peine d’être interdits et de voir procéder contre eux. A l’avènement de Clément IX , quelques évêques de France, au nombre de dix-neuf, prirent la défense de leurs quatre collègues, et en écrivirent au roi et à !» cour de Rome. Clément IX se montra d’abord ti’ès défavorable aux quatre évêques, et rendit un bref contre eux. Le roi, de son côté, montra les mêmes préventions ; mais le zèle des négociateurs ne se refroidit pas ; les quatre évcqucs consentirent à donner dans