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CLÉ tnêmcs la source d’une énergie loujoiirs croissante ; et, dans leurs opinions , dos lumicrrs supe’rienres à celles qui avaient eclaiic Platon , Dcmostlîènes et Ci( éron , fixaient alurs l’attention des sophistes, qui les redoutaient ; des empereurs, auprès desquels on les calomniait sans cesse ; et des sages, qui cherchaient de bonne foi la vérité. L’histoire, en nous affligeant du re’cit des ciimes qui furent alors, comme dans tous les temps , ceux de la tyrannie, du fanatisme et de l’ambition, nous offre le contraste de tant d’horreurs, dans le portrait fidèle et avoue des héros de l’Evangile. « L’histoire , dit à ce sujet La Harpe , » nous présente en eux les plus touchants modèles des plus pures ver- • tus , nous» les fait voir réunissant la » digiiitè du caractère à celle du saccrdoce, une douteur inalte’rable à une » fermeté’ intrépide , adressant aux » cm|)ercurs le langage de la vérité’, » aux coupables celui de leur consciencc, à tous les malheureux celui » des consolations fraternelles. Les » lettres les réclament à leur tour, et » s’applaudissent d’avoir été pour » quelque chose dans le bien qu’i's » ont fait à l’humanité, et d’être encore » aujourd’hui , aux yeux du monde , ■» une partie de leur gloire. Elles aiment à se couvrir de l’éclat qu’ils » ont répandu sur leur .siècle, et se » croient toujours en droit de dire » qu’avant d’être des confesseurs et des » martyrs, ils pnl été de grands hommes ; et qu’avant d’être des saints, » ils ont été des orateurs. » Clément, dont l’esprit naturellement juste , et le cœur droit , cherchait également la lumière et la vérité , ne put entendre parler de tels hommes sans chercher à les connaître , et ne put les connaître sans les admirer. Les leçons de S. Panttae, calécliiste (J’ Alexandrie , ache-C L É I iî Tereiil de lui dessiller les yeux sur l’extravagance du culte de ses ancêtres , et sur la supériorité des dogmes du christianisme. Il se fit baptiser, et bientôt après, il futchoi-^i par l’église d’Alexandrie pour remplacer S. Pantènè, que l’évêque Déméirius venait d’envoyer en mission dans les Indes. Son zèle et ses talents le rendirent célèbre, et donnèrent à son école une vogue prodigieuse. Sa méthode consistait à instruire d’abord ses élèves de ce qu’il y avait de plus judicieux dans la philosophie païenne , et principalement dans celle de Platon , dont il avait été autrefois le partisan le plus zélé , et pour laquelle il conscr’a toujours un secret attachement. Il iu’^istait ensuite d’une manière particulière sur certains points de morale communs aux deux religions, tels que les principes de la loi naturelle , la haine du crime ,_ l’amour de la vertu , l’existence d’un Être suprême, l’immortalité de l’ame , etc. ; puis il arrivait par degrés à la doctrine évangélique , dont il développait, avec ses talents ordinaires , et les avantages sur toutes les doctrines philosophiques , et l’influence immédiate sur le bonheur des hommes. La persécution excitée par l’empereur Sévère l’atteignit l’an 202. Jugeant à propos de céder à l’orage, et d’épargner un crime de plus aux bourreaux des chrétiens , il abandonna son école et Alexandrie pour se réfugier en Cappadoce : de là il revint à Jérusalem , où la crainte des persécuteurs ne l’empêcha pas de prêcher la foi avec un éclat qui pouvait lui devenir funeste. De Jérusalem , il se rendit à Anlioche , la ville la plus considérable et la plus peuplée de l’Orient , où le christianisme naissant avait fait beaucoup de prosélytes, mais où les sophistes avaient aussi beaucoup de partisans Clément eu parcourut toutes les ^liscs *