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CLÉ table d’airain ( i ) qui couvre le pie’destal de cette statue, où est gravée l’inscription qui détaille les dons de Clérarnce pour la célébration des jeux floraux, et qui prescrit d’aller tous les ansjcter des roses sur son tombeau (2). Parmi ces monuments, sont les régis-Ires de l’hôtel-de-vUle et ceux des jeux floraux, dont l’accord est parfait pour attribuer cette fondation à Clémence-Isaure, et ceux de la cour des comptes de Montpellier , où l’on voit un dénombrement des biens de la ville de Toulouse fait en i54o. Les capitouls y comprennent ceux de la fondation de Clémencc-Isaure, en observant que la ville n’en profite pas, attendu qu’elle est obligée d’en employer U’s entiers revenus à la célébration des jeux floraux. Catel, dans ses Mémoires du Languedoc , qui parurent .sept ans après sa mort, convient que l’existence de Clémence-lsaure semble suffisamment indiquée ; mais, par une méprise qui serait inconcevable s’il avait publié lui-même son ouvrage, il élève un doute sur cette existence , confondant l’institution des jeux floraux récemment faite par Clémence dans le collège de la gaie science , avec l’antique institution de ce collège, auquel il donne !e nom de Jeux jioraux. Cette équivoque lui fait sup- (1) Cette table, dont la destruction avait été ordonnée pendant le désordre du vandalisme, a été conServée par l’honnêteté du fondeur chargé d’en faire les grenouilles de la porte de Saint-Michel, et qui y substitua une pareille matière. (2) Cette cérémonie profane a été depuis long-temps remplacée par une cérémonie religieuse. On dépose les fleurs d’or et d’argent sur le maître-amcl de Péglise de la Daurade , et l’on va les y chercher avec pompe. Dans cette marche solennelle , les capitouls, tant qu’il j en a eu , accompagnaient les mainleueur» , et leur eédakat k pat. CLÉ it poser que Clémence , si elle a existé , appartieut au i3’. ou au i4’. siècle j et, comme on ne parle d’elle qu’à la fin du i5*. ou au commencement du 16*., ces témoignages, que mal à propos il ne croit pas contemporains, ne font que l’ébranler au lieu de le convaincre , et cette erreur de fait l’amène à douter que Clémencelsaure ait existé. Caseneuve , qui laissa aussi un écrit sur les jeux floraux , imprimé après sa mort, les confond également avec le collège de la gaie science ; et dès-lors ne pouvant pas en attribuer l’institution à Clémencelsaure, il ne la nomme seulement pas. 11 fait de cette institution une cour d’amour J que les capitouls auraient commencé à tenir en i3a4«  Lafaille, confondant également l’institution des jeux Jioraux avec celle du collège de la gaie science , va ]»lus loin que Ctlel , qui n’eut qu’un doute ; plus loin que Caseneuve , qui s’est borné à ne pas prononcer le nom de Clémence ( ^q^’. Lafaille). L’erreur de Catel , adoptée par Caseneuve et par Lafaille, ne peut, lorsqu’elle est connue, tirer à conséquence contre un fait historique si bien établi. Elle n’a été parta ;rée par aucun lec- • teur instruit et attentif ; mais les capitouls de Toulouse y ont trouvé un prétexte d’attaquer souvent ( toujours sans succès) l’indépendance du corps des jeux floraux, depuis même qu’ils ont été érigés en académie. Cette érection fut faite en 1694, par des lettres patentes, qui portent à trente-six le nombre d^s maiuteneurs , y compris le chancelier et le maire de Toulouse, académicien né. Un édil de 1775 supprime l’office de chancelier , et d’autres distinctions qui blessaient l’égalité académique : les sceaux ont été confiés au secrétaire perpétuel, et la présidence de Taca-