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lo CLÈ exclusivement à la célébration des j eux floraux. Une messe , un sermon , des aumônes, doivent ouvrir cette fête. Avant la distribution des prix , on doit aller jeter des roses sur le tombeau de Clémence. Cette fondation faite pendant sa vie , fut confirmée par son testament. Des fleurs plus riches et qu’on appela nouvelles, parce qu’elles provenaient de cette fondation, ranimèrent l’émulation des amis des muses , et rendirent son premier lustre à la fête du 3 mai. Clcmence-Tsaure s’y montrait parmi les juges du combat ; c’est à elle que M"", de Villeneuve s’adressait dans le concours de 1 496 : KeînH (i’amors , podrrosa Cïamença , (Juc si d<" vos raos iliclats an un !aus , Aurai lu flor «joi ; de vos prca uaiiscnsa. Dans le registre où celte pièce de vers est conservée, on tiouve l’ode qui, deux ans après, remporta l’églantine. Elle a peur litre : Canso per laquel niossen Bertrand de Roaix gasanhet Y églanllna novella que Joe dada per doua ClGmença,V an 1/198. Un autre registre, qui commence à l’année 1 5 1 5, en parle comme étant morte depuis p( u de temps , « feue diime Clcjncnce de » bonne mémoire. » On y voit la preuve d’un grand changement opéié dans le collège de la gaie science. Ce collège prend pour la première fois le nom de Jeux for aux. Il n’y a plus de bacheliers et de docteurs en gaie science , mais des mailres es jeux floraux. Les mainteneurs ne reçoivent plus , à titre de bionfiut, les fleurs que les capitouls fournissent j ils les réclament comme une dette, en exécution de la fond.ition de dame Clémence, et les capitouls répondent i> qu’ils feront leur devoir ; qu’ils ont » vu naguère le testament de dame

  • > Clémence, qu’ils l’excculeionl. »

Bien n’est éprgnc pour la solennité CLÉ de la fêle, dont les apprêts sont faits par trois capitouls préposés pour cela , sous le nom de Balles es jeux Jlo" raux. Une foule d’auteurs contemporains céielirèient cette fondation. Benoît, jurisconsulte du 1 5". siècle, enseigne dans un traité de jurisprudence , intitulé : Repelitio capituli Roynutius , qu’on peut faire un legs à la ville pour la céfebration de jeux annuels , à l’exemple de dame Clémence, Prout illustris muUer illa fecit domina Clemenlia ditissima civis Tolosana. Benoît devait être à peu près de l’àgc de Clémenct-Isaure, qui vivait en 1478, et qui était déjà morte en i5i5. Sa mort était encore récente , lorsqu’en iS^^, le fameux Etienne Dolet , fit en vers latins un éloge de Clémence, sous ce titre : De muliere quddam quœ ludos liiUfrarios Tolosœ inslUuit. En i55o, Jean Boissonné, professeur en droit à Toulouse , célébra en vers français et latins la fonda’ion de Clémence. Dcjiuis 1 535 jusqu’en 1 609, Clémencc-^aurc a été successivement célébrée par Jean Voulté. Pierre Tressabot , Pierre de St.-Anian , Antoine Syphricn, Pierre BoreI,Jean Bodin ; par Draudius, dans sa IHblioihèque classique ; le président Berihier, dans le recueil de ses poésies latines ; de. Thou , dans le journal de sa vie ; Pieircdu Faur, dans sou ^gonisticon ; Alexandre Bodius, poète écossais ; Papirc Masson, Goudeiin ( Goudouli ) , etc. , etc. Ces témoignages d’auteurs , dont les premiers sont conlempor.iins , concourent , avec les nioiuiments de l’iiôtel-dc- ville, pour prouver .son existence. Ccsnionunients sont sa .statue de marbre blanc, placée dans le grand consi,sloire où se cé !ébr ;jicnt les jeux floraux, cl au pied do iaquelle .’on éloge est prononce tous les ans depuis lOu-j ; la