Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/16

Cette page n’a pas encore été corrigée

4 CLÉ qu’il avait à craindre, traita avec eux , et s’engagea à les faire reconduire dans leur pays ; il en chargea Tissaphernes , qui, au bout de quelques jours de marche, attira Clëarque et vingt-quatre autres chefs dans son camp , où il les fit arrêter , et les epvoya au roi , qui les fit tous mourir. Il avait cru que cette trahison le rendrait maître de l’armée, mais il se trompa, et les Grecs ayant choisi d’autres chefs , effectuèrent leur retraite maigre’ lui ( Fojez Xenophon ). Xénophon fait un très grand éloge de Clé ;trque. Il ne dit rien de la manière dont Cîéarque avait usurpé la tyrannie ; il convient cependant qu’il avait été condamné à mort à Sparte. C — R. CLÉARQUE, né à Héraclée , ville du Pont , vint dans sa jeunesse à Athènes, et fut l’un des disciples de Platon. II cultiva aussi l’éloquence sous Isocratc. De retour dans sa patrie, il fut bientôt exilé par une de ces factions qui déchiraient alors toutes les villes de la Grèce. Il se rendit vers Mithridate, satrape du Pont , et se distingua dans ses armées. Les troubles d’Héraclée ne cessant pas, et la division entre le peuple et les grands étant venue à son comble , ces derniers , après avoir eu recours inutilement à Timothée, athénien, et à Épaminondas, ihébain, pricent le parti de rap-Î )elerClcarque, dont ils connaiss.ii’nt es talents. 11 promit à Mithridale, en le quittant , de lui livrer Héraclée , à condition qu’il lui en donnerait legouverncmenl ; ce satrape s’étant présenté au jour convenu, Cîéarque le laissa entrer, et, l’ayant fait prisonnier avec tous ses amis, ne le relâcha qu’après s’être fait payer une forte rançon. Ayant obtenu , par cette double trahison, la confi.ince du peuple , il déclara AUK grands qu’il ne voulait plus être l’instrumeut de leur tyrannie , et la CLÉ multitude, séduite par ce discours, lui décerna toute l’autorité. Il fît sur-le-champ arrêter soixante sénateurs, et après avoir tiié de leurs familles des sommes considérables pour leur sauver la vie , il les fit tous égorger. S’attendant à être attaqué par ceux qui avaient pris la fuite, il affranchit leurs esclaves, et leur fit épouser les femmes et les filles de leurs maîtres, pour les attacher à son pa : li, H marcha ensuite contre les exilés, les défit , et les amena en triomphe à Héraclée, oîi il selirra de nouveau à toutes sortes de cruautés. Son autorité étant bien établie dans la ville, il voulut la faire respecter au dehors, et entreprit, contre plusieurs peuples voisins, des expéditions qui lui réussirent toutes, ce qui lui inspira un tel orgueil, qu’il voulut se faire passer pour fils de Jupiter. Il prenait alternativement le costume de différentes divinités, et se peignait le visage de vermillon, couleur qu’où employait pour enluminer quelques statues de dieux. 11 donna à son fils le nom de Céraunus ( tonnerre ), et se livra à mille extravagances pareilles. Après avoir découvert plusieurs complots formés contre lui , il fut enfin victime d’une conspiration qui avait Chion pour chef ( Fojr, Chion ). Il vécut encore deux jours après avoir reçu le coup mortel, et il termina sa vie au milieu des douleurs et des remords, l’an 552 av. J.-C, à l’âge de cinquante-huit ans, et dans la la*. année de son règne. La cruauté n’avait pas éteint en lui le goût des lettres et de la philosophie, qu’il avait puisé dans les écoles de ^’Jaton et d’Isucrate. 11 aimait les savants , et foima une bibliothèque considérable à Héraclée. Salynis, son frère, lui surcéda. C — r. CLÉ ARQUÉ et OXATH LES, fils de Denys, tyran d’Héraclée, et descendants du précédent , ctaicut encore