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le soir, après avoir enlevé le château do Sakolnitz, Thiébault voulut s’emparer, à la tête de cent vingt hommes, des six derniers canons qui restaient aux Russes de ce côté ; et il s’en empara effectivement ; mais il fut frappé d’une balle de mitraille qui lui brisa le bras droit à l’épaule, blessure dont la guérison fut regardée comme un phénomène. Ce ne fut pas le seul malheur que ce général essuya dans cette terrible journée ; son aide de camp et ses deux officiers d’ordonnance tombèrent morts à ses côtés. Ses blessures étant encore ouvertes dans la campagne d’Iéna, il fut nommé gouverneur de Fulde ; où il se montra si juste et si probe que les habitants lui firent présent d’une très-belle épée en or. L’année suivante, il passa en Portugal avec Junot, et revint en France par suite de la capitulation de Lisbonne, que signa ce général. Après avoir obtenu une audience de l’Empereur qui l’accueillit très-bien, il fut envoyé en Espagne et nommé gouverneur de la Biscaye et de la Vieille-Castille, avec le grade de lieutenant-général. Il eut à combattre dans ces contrées un grand nombre de guérillas. et parvint à les soumettre sans avoir pu jamais disposer de plus de cinq mille hommes. En 1810, il fut nommé chef d’état-major du 9e corps destiné à renforcer l’armée de Masséna, qui se préparait à l’invasion du Portugal ; mais cette opération ne s’étant faite qu’en partie, il quitta cette armée, et fut nommé gouverneur des provinces de Salamanque, Toro, Zamora, Ciudad-Rodrigo et Almeida. C’est alors qu’il fut créé baron. Joignant à une administration sage et régulière une grande modération, il obtint dans ces contrées l’estime de tous les habitants et laissa à Salamanque deux véritables monuments. Le premier est une place qui mit en regard le palais épiscopal et la cathédrale, à laquelle son nom a été donné ; le secoud est un rapport sur l’université contenant l’histoire de cette école célèbre, ce qui lui valut d’en être nommé docteur. Son administration dans ce pays dura quinze mois, et son départ y causa les plus vifs regrets. En 1813 il passa en Allemagne, où il fut gouverneur de Hambourg sous Davoust. Après la chute du gouvernement impérial, il revint à Paris, se soumit au roi Louis XVIII ; en reçut la croix de Saint-Louis, le commandement d’une division militaire et fut un des lieutenants-généraux du corps d’état-major général, créé par le maréchal Gouvion-Saint-Cyr en 1816. Conservé ainsi sur la liste des généraux en activité, il resta dans la même position jusqu’à sa mort qui eut lieu en 1852. Thiébault a publié : 1o Les soupers du jeudi, 1789, in-8º ; 2o Essai sur la réorganisation des quartiers généraux et des états-majors. Paris, 1800, in-8º ; 3o Manuel des adjudants généraux et des adjudants employés dans les états-majors divisionnaires des armées. Paris, 1800, in-8’; 4o Manuel général du service des états-majors généraux et divisionnaires, 1813, in-8º ; 5o Journal des opérations militaires, du blocus, du siége et du blocus de Gênes, en 1800, 1 vol. in-8º. Paris, 1801, seconde édition augmentée, 1801, in-8º ; 6o Du chant et particulièrement de la romance. Paris, 1813. in-8º. Cet ouvrage n’a pas été destiné au commerce ; 7o Rapport général et historique sur l’université de Salamanque (en es-