Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 84.djvu/70

Cette page n’a pas encore été corrigée

gea entre les deux familles, et se termina par l’arrêt que nous avons cité plus haut. M—dj.

THIARD (Claude de), comte de Bissy, commandant dans les Trois-Evêchés, gouverneur d’Auxonne et chevalier des ordres du roi, naquit au château de Pierres en 1620. Comme tous ses ancêtres, il entra fort jeune au service, et fut guidon, à l’âge de seize ans, dans le régiment de Lamothe-Houdancourt. En 1641 il y obtint une compagnie, et fit toutes les campagnes d’Espagne, dans ce régiment dont il fut nommé colonel, le 23 février 1649. Il se distingua dans toutes les affaires qui eurent lieu pendant cette guerre, notamment à Lérida, à Collionre et à Taragonne où il eut un cheval tué sous lui. Revenu de ce pays, il fut envoyé à l’armée qui assiégeait Arras. En 1664, Louis XIV voulant envoyer un corps auxiliaire au secours de l’empereur Léopold qui était vivement pressé par les Turcs, le comte de Bissy fut chargé de conduire vingt-six officiers en Hongrie, où une petite armée se rassembla sous les ordres du comte de Coligny, et l’infanterie en fut commandée par le duc de la Feuillade. Le comte de Bissy conserva le commandement de la cavalerie. L’armée fédérée, sous les ordres de Montécuculli, se composait d’Autrichiens, de troupes de l’empire et des auxiliaires français. Le 27 juillet, on se trouva à Kermens en face de l’armée turque, qui voulut passer le Raab. Ce furent les vingt-six escadrons de Bissy qui reçurent le premier choc et qui empêchèrent l’ennemi de s’établir sur la rive gauche ; ce qui ne découragea pas le grand vizir. Le 1er  août il attaqua l’armée confédérée, et, quoique les troupes de l’empire eussent lâché pied à la première décharge et que les Autrichiens fussent arrivés trop tard au secours du corps français, ce corps n’en défit pas moins, à lui seul, l’armée ottomane ; lui enleva une partie de son artillerie et fit sur elle un butin immense. Le comte de Bissy eut la plus grande part à l’issue glorieuse de cette journée ; ce qui lui valut deux lettres autographes de Louis XIV, en témoignage de sa satisfaction. Plusieurs seigneurs de la cour ayant alors manifesté le désir d’al1er servir comme volontaires dans cette campagne, le roi y consentit, et en plaça le plus grand nombre dans l’escadron Bissy. En 1667, ce général se distingua encore au siége de Lille. L’année suivante Louis XIV ayant voulu prendre possession de la Franche-Comté, deux corps de troupes furent dirigés sur cette province ; l’un sous les ordres de M. le prince, se porta sur Besançon, l’autre sous ceux du comte de Bissy, après avoir traversé Dôle, se dirigea sur Gray, dont le roi le nomma gouverneur. Mais la Franche-Comté, et Gray par conséquent, ayant été rendus à l’Espagne, ce prince pour l’en dédommager lui donna le gouvernement d’Auxonne,qui, jusqu’en 1789, est resté héréditaire dans sa famille. Après avoir été successivement employé, dans les années suivantes, en Lorraine et à la seconde conquête de la Franche-Comté, il fut nommé lieutenant général et commandant de la province des Trois-Evêchés, puis lieutenant général de la Lorraine, emploi qu’il conserva jusqu’à sa mort. Le 4 novembre 1700, le marquis de Barbesieux lui écrivit pour lui faire connaître l’intention du roi, de lui conférer la dignité de ma-