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satisfaction à Albertrandy, le nomma son bibliothécaire, et lui donna l’évêché de Zénopolis. Il lui conféra aussi les insignes de l’ordre de Saint-Stanislas et la grande médaille d’or qui porte l’inscription Merentibus. Chargé de mettre en ordre la belle bibliothèque de ce monarque, Albertrandy en fit un catalogue dans lequel on trouve des remarques critiques sur chacun des ouvrages. Ce catalogue, composé de dix volumes in-8º, a été, par les soins de Thadée Czacki, transporté avec la bibliothèque royale à Krzémiéniecz. C’est à Albertrandy que la ville de Varsovie doit l’érection de son académie connue sous le nom de Société des Amis des sciences ; il la présida jusqu’à sa mort, arrivée au mois d’août 1808. Albertrandy avait reçu de la nature de rares talents, qu’il sut perfectionner par une constance de travail peu commune. On l’appelle le Polyhistor polonais. Il saisissait promptement, et savait ranger ses idées avec ordre et méthode. Sa mémoire était si sûre, qu’il rendait mot à mot les passages les plus étendus qu’il venait de lire. Il écrivait avec pureté dans sa langue maternelle. Il savait le grec, le latin, l’hébreu et la plupart des langues européennes, comme le français, l’anglais, l’italien et l’allemand ; il écrivait même correctement quelques-unes de ces langues. Aucune branche des connaissances humaines ne lui était étrangère ; mais il s’était particulièrement exercé dans la littérature classique et dans les antiquités. Après sa mort, son élève Félix Lubienski, alors ministre de la justice, lut une notice sur lui à l’académie de Varsovie. Ses ouvrages publiés sont : I. Les Annales de la république romaine, depuis la fondation de Rome jusqu’aux temps des Césars d’après Macquer, avec des additions qui ont rapport à l’histoire, à la géographie, aux mœurs, aux formes du gouvernement, aux spectacles, aux sacrifices, aux fonctions et dignités chez les Romains, etc. (en polonais), Varsovie, 1768, in-8º. L’auteur en a fait paraître une seconde édition bien préférable à la première, Varsovie, 1806, 2 volumes in-8º. II. Annales du royaume de Pologne (en polonais), Varsovie, 1768, in-8º. L’auteur avait pris pour modèle l’Abrégé chronologique de l’histoire de Pologne, par Fréd.-Aug. Schmid, Varsovie et Dresde, 1763, in-8º. Albertrandy y ajouta le règne d’Auguste III ; et, d’après les changements qu’il avait faits à l’ouvrage, il doit en être considéré comme l’auteur plutôt que comme le traducteur. III. Le Moniteur qui a paru à Varsovie depuis 1764 jusqu’en 1784 contient un grand nombre d’articles donnés par Albertrandy. IV. Les entretiens agréables et utiles parurent en polonais à Varsovie, depuis 1769 jusqu’en 1777. Ce recueil périodique, dont nous avons 16 volumes, fut fondé par Naruszewicz, et continué par Albertrandy ; les volumes qui appartiennent à ce dernier ont été réimprimés. V. Antiquités romaines éclaircies par les médailles frappées dans les temps de la république et des seize premiers Césars, et conservées dans le cabinet de Stanislas-Auguste, roi de Pologne : mémoires lus par Jean Albertrandy en différentes séances de l’académie royale de Varsovie ; ils se trouvent dans ceux de l’académie, d’où ils ont été tirés et réimprimés à part à l’imprimerie des Piaristes, 3 volumes, 1805, 1807 et 1808. Le second volume est intitulé : Monuments pour l’histoire ancienne, en particulier pour celle de Rome, d’après les médailles