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BIOGRAPHIE
MYTHOLOGIQUE.

M

MA, c’est-à-dire mère, la mère par excellence : Cybèle en Phrygie. Dâ Mâ, Δᾶ Μᾶ, que nous voyons souvent répété dans les tragiques, signifie divine mère, déesse mère, Dea Mater. C’est de la sans nul doute (et non de γᾶ μάταρ) qu’a été formé Dâmâtâr, nom grec de Cérès. Mais de ce que Cérès a été nommée Dâmâtâr il ne résulte pas qu’elle seule ait eu droit au titre de Dâ Mâ ou de Mâ, qu’elle seule l’ait porté. A vrai dire, ce titre appartient à la haute déesse Passiveté-Fécondité ; peu importe sous quelle face on la considère. En Phrygie, ou pour mieux dire chez toute la race arménopélasgique habitante du plateau de l’Anadhouli, ce fut la Terre-Montagne, la Terre-Cube, en d’autres termes, Cybèle. La qualification de Mâ, donnée à cette déesse, se trouve parfaitement en rapport avec celle d’Amma, père, donnée au bel Atys son favori. Réa (aussi la Terre, mais en Crète) s’appela de même Mâ en Lydie. Les Lydiens lui offraient des taureaux en sacrifice ; et c’est à cette circonstance que fut dû le nom de Mastaure, Μάσταυρα (de Μᾶς Ταῦροι), imposé à une ville qui fut dans l’origine un sanctuaire de la déesse. Enfin de Rée les mythologues, suivant leur usage, arrivèrent à une suivante de Rée. La déesse garda son nom ; la suivante eut celui de Mâ. Mâ, dit on, fut la nourrice (presque la mère) de Bacchus ; et ce dieu, analogue quelquefois à Mars, reçut à cette occasion chez les Cariens le nom de Masaris, Μας Ἄρης, le Mars de Mâ (Voy. Masaris).

MAANAGARMOUR ou Haté, énorme loup de la mythologie Scandinave, doit le jour aux amours du loup Fenris et de la géante Gigour ; lors du crépuscule des dieux il avalera la lune. — Halé veut dire qui hait ; Maanagarmour signifie dévorateur de la lune. Comp. Mana.

MABOIA, le mauvais principe chez les Caraïbes, passait chez ces ignorantes peuplades des Antilles pour l’auteur des tempêtes, des tonnerres, des maladies, des éclipses, des apparitions fâcheuses. Son plus grand plaisir, disaient les sauvages, était de revêtir des formes hideuses et de rouer de coups les pauvres mortels effrayés. Pour fléchir sa colère, ils portaient au cou de petites images, représentations fidèles des formes sous lesquelles Maboïa leur avait rendu visite, et accomplissaient en son honneur des pénitences presque aussi incroyables que celles des pénitents hindous. Ainsi, par exemple, on les voyait se lacérer la chair à coups de couteaux, et faire couler de leurs corps entr’ouverts des ruisseaux de sang.

MACAR, Μάκαρ, fils de Rhode et