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fils du dieu-feu, un fils de Sidik ou de Fta,en un mot un Cabire. Ajoutez à ces raisons qu’un des éléments lexicologiques du mot Abaddir (père grand) peut être pris pour la traduction de Cabir qui en Arabe veut dire grand. Les prêtres des Abaddirs de Carthage se nommaient Encaddirs.

ABAN (quelquefois Avan), un des 28 Izeds de la religion persane, était censé le génie de l’eau. En effet Ab, Ap en vieux persan comme en samskrit veut dire eau. De plus, Aban présidait suivant les Guèbres modernes (Chardin, Voyage en Perse) aux arts libéraux et mécaniques. Serait-ce qu’ici Pallégorisme persan aurait voulu indiquer ces puissantes machines mises en mouvement par les eaux ? Nous ne le croyons pas. De telles idées sont trop ingénieuses pour les races naïves de l’antiquité ; et d’ailleurs qui peut répondre qu’à cette époque l’eau fût employée comme agent mécanique ? Peut-être doit-on entendre la tradition guèbre de l’harmonie , des chants, des vers, de la musique. Ici tout se concilie mythologiquement. Les chants et les flots sont en corrélation. Aux Indes, voyez Maha-Çouara-Grama, la plus belle des Raguinis, glisser le vina dans une main, la balance dans l’autre, sur l’océan des sons. Aux Hébrides, à l’autre extrémité de notre vieux continent, voyez les prismes basaltiques qui s’échappent du sein des flots atlantiques s’emparer du nom d’An-Oua-Vine, la grotte mélodieuse. Et dans le bassin italo-hellénique qui sépare les deux contrées, voyez les nymphes des mers, des fleuves, des fontaines, se dessiner Sirènes, Sibylles, Muses, Achéloides, Aganippides, Libélhrides ! Est-ce bien par hasard que dans l’Italie supérieure, aux environs de Padoue, nous retrouvons décorée du nom d’Apone (auj. Abano, mais la ressemblance du nom n’en est que plus frappante) une source minérale qui actuellement encore guérit les malades, mais qui au temps des anciens donnait l’usage de la parole aux muets de naissance et avait une vertu divinatoire (Suétone, Vie de Tib., 14 ; Lucain, Pharsale, l.VII, v.194) ? Enfin, Aban présidait au dixième jour du mois. Le huitième mois de l’année fixe portait le nom d’Aban : il répondait probablement à octobre et novembre. Il peut être piquant de remarquer que ce mois (éponyme de l’Ized génie des eaux) précède immédiatement Ader, éponyme de l’Ized auquel Ormuzd avait confié le feu. Dans la liste des Amchasfauds et Izeds qui président aux mois, Ader, au contraire, marche avant Aban (le neuvième jour), mais les deux principes opposés se suivent toujours. Les Grecs défiguraient le nom d’Aban, Ized ou mois, en [...] et [...].

ABANTIADE et ABANTIDE (au masc. Abantiades ou -tides, Ἀβαντιάδης ou -τίδης; au fém. Abantias ou -tis Ἀβαντιάς, τίς), dénomination patronymique commune à tous les membres de la dynastie argienne issue d’Abas, fils et successeur de Lyncée, mais plus particulièrement aux deux rois Acrisius et Prætus, aux deux princesses Atalante et Danaé, enfin à Persée. Comme la mythologie distingue plusieurs Abas, rien n’empêche que les descendants de tout prince de ce nom aient porté le nom d’Abantiades (V. Abas).

ABARBALÉES, Ἀβαρβαλαῖαι, nymphes dont il est question dans Hésychius. Il les nomme aussi Abarbarées, Ἀβαρβαρέαι. Probablement, ce