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de Catherine II au trône de Russie fut une source de nouveaux malheurs pour Auguste. Le duc Charles son fils, ayant été attaqué en Courlande par les Russes, qui voulaient son expulsion, Auguste ne put résister à cette nouvelle infortune. Atteint d’une maladie dangereuse, la situation de son fils l’occupait nuit et jour ; mais la Saxe, restée depuis six ans à la discrétion de la Prusse, lui ayant été rendue à la paix d’Huberts, en 1763, cette heureuse nouvelle suspendit ses chagrins. Le séjour de Dresde se présenta à son esprit comme un asyle contre le malheur qui le menaçait en Pologne, par les efforts de la Russie pour éloigner du trône de Pologne les princes Saxons, devenus alliés de la France. Les mouvements des troupes russes firent prendre à Auguste la résolution de fuir de son royaume, et, malgré sa faiblesse, il partit à la hâte pour la Saxe, abandonnant pour jamais la Pologne. Arrivé à Dresde, il s’y plongea dans l’inaction qu’il chérissait ; mais un violent accès de goutte lui étant remonté dans la poitrine, il mourut le 5 octobre 1763. Ce prince, malgré ses malheurs, et des intentions droites, laissa une mémoire peu recommandable. En montant sur le trône de Pologne, il avait embrassé, comme son père, la religion catholique, dans laquelle ses descendants ont persévéré, quoique la confession d’Augsbourg soit la seule établie en Saxe. — Son fils, Frédéric-Christian Léopold, lui succéda dans l’électorat de Saxe, et Stanislas Poniatowski sur le trône de Pologne. B—p.

AUGUSTE DE BRUNSWICK. V. Brunswick.

AUGUSTE (Guillaume), prince de Prusse, général en chef de l’armée prussienne, second fils de Frédéric-Guillaume Ier, naquit à Berlin, le 9 août 1722. Ce prince était le favori de son père, et ne le quittait presque jamais. Lorsque son frère Frédéric II fut monté sur le trône, le prince Auguste Guillaume se distingua dans les deux premières campagnes de Silésie, et surtout à la bataille de Hohenfriedberg (le 4 juin 1745). En mai 1756, il fut fait général de l’infanterie, et contribua à cerner le camp des Saxons, près de Pirna, au commencement de la guerre de sept ans. Il ne déploya pas moins de bravoure dans la bataille de Lewositz. Le roi, son frère, lui remit le commandement de l’armée qui avait été battue à Kollin ; mais mécontent de la retraite que fit le prince aux environs de Zittaw, il lui écrivit une lettre fort dure. Le prince désespéré, quitta l’armée, tomba malade et mourut le 11 juin 1758, à Oranienbourg. Frédéric II montra dans cette occasion, une dureté qui étonnerait, si elle n’était pas d’accord avec les autres traits de son caractère. La correspondance qui eut lieu entre les deux frères a été publiée en 1769, sous le titre d’Anecdotes pour éclaircir l’histoire de la maison de Brandebourg et de la dernière guerre : il est impossible, en la lisant, de ne pas s’intéresser au prince. Son autre frère, le prince Henri, fut si affecté de cette mort, et si irrité de la conduite du roi, qu’il ne put jamais la lui pardonner entièrement. G—t.

AUGUSTE d’Udine, poète latin du 16e siècle, se nommait Graziani, et prit, selon l’usage de ce temps-là, les noms de Publius Augustus Grazianus ; mais il se bornait le plus ordinairement à celui d’Auguste. Sur une médaille frappée en son honneur, on lit, autour de sa figure couronnée de laurier, ces simples mots : Augustus vates. On a imprimé un livre de ses odes, sous ce titre : Augusti vatis