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tention sur celles qui frappent les animaux. On a de lui la Relation d’une maladie épidémique et contagieuse qui a régné l’été et l’automne de 1757, sur les animaux de différentes espèces dans la Brie, Paris, 1762, in-12, qui est un des meilleurs ouvrages de la médecine vétérinaire. Gonlin, dans des Mémoires, a consigné un grand nombre des observations précieuses d’Audoin sur les maladies des animaux. Ce chirurgien a aussi écrit plus particulièrement sur son art et sur l’anatomie ; mais ces écrits n’ont rien de bien remarquable ; l’un rapproche les différentes méthodes de faire l’opération de la taille ; un autre est relatif à la cautérisation des plaies d’armes à feu. Ses Cartes microcosmographiques, ou Description du corps humain, 1770, in-4º, furent même l’objet d’une contestation entre lui et Chirol, contre lequel il revendiquait cette idée, quoique celui-ci, dès 1762, eût fait paraître sa première Carte d’angéiologie.

C. et A.

AUDOUL (Gaspard), né en Provence, avocat à Paris, et membre du conseil de la maison d’Orléans, mort en 1691, est auteur d’un Traité de l’origine de la Régale, et des causes de son établissement, 1708, in-4º. Cet ouvrage est rare ; il doit sa célébrité à la censure qu’il a encourue par bref de Clément XI, du 18 janvier 1710. Le parlement supprima le bref du pape, tout en reconnaissant que le livre d’Audoul contient des choses dignes de répréhension, que cependant il ne condamna pas nommément. L’auteur combat avec vigueur, dans ce livre, Bellarmin et Baronius. A. B—t.

AUDOVÈRE, première femme de Chilpéric, roi de France, lui avait déjà donné trois fils, lorsque ce prince forma la résolution de s’en séparer. Frédégonde, attachée au service de la reine, pour donner à ce prince un prétexte de rompre son mariage, conseilla à Audovère de tenir elle-même, sur les fonds de baptême, le dernier fils dont elle était accouchée pendant l’absence du roi, lui persuadant qu’en se faisant doublement mère de cet enfant, elle en serait plus chère à son époux. A cette époque, l’Église interdisait rigoureusement le mariage entre ceux qui avaient contracté une alliance spirituelle ; on fit valoir contre la reine l’union spirituelle qu’elle venait de contracter avec Chilpéric, en devenant marraine d’un de ses enfants, et il la répudia. Il est probable que cette histoire a été inventée à plaisir ; car l’évêque auquel les lois canoniques devaient être connues, se serait opposé au dessein de la reine; et d’ailleurs on sait que Chilpéric n’était pas assez scrupuleux pour chercher des prétextes quand il voulait satisfaire ses passions ; il le prouva, en faisant périr, quelque temps après, sa seconde femme, Galesuinte, sœur de la célèbre Brunchaut. Ce ne fut qu’après l’assassinat de Galesuinte, que Chilpéric épousa Frédégonde, dont le bonheur et les forfaits étonnent encore aujourd’hui les esprits réfléchis : cette femme fit étrangler Audovère vers l’an 580, dans le monastère où elle s’était retirée depuis sa répudiation. F—e.

AUDRA (Joseph), né à Lyon, en 1714, ecclésiastique, professa d’abord la philosophie dans sa patrie. L’État de la population de la généralité de Lyon, qui parut sous le nom de Mézence, secrétaire de l’intendance, fut le fruit de ses loisirs et de ses liaisons avec l’intendant, M. de la Michaudière. En 1769, l’abbé Audra fut nommé professeur d’histoire,