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bine les événements de l’histoire avec la description des lieux, et, par cette méthode nouvelle alors, et perfectionnée depuis, donne à la science ce degré d’intérêt qu’elle ne peut attendre d’une nomenclature sèche et aride. L—R—e.

AUDIGUIER (Vital d’), né, vers 1565, à Clermont, suivant les auteurs du Dictionnaire historique, qui ne disent pas où ils ont puisé ce fait, mais plus vraisemblablement à la Ménor, terre dans le Rouërgue, qui appartenait à sa famille. Son père avait dans la magistrature une place qu’il lui résigna. Il en exerça les fonctions jusqu’en 1590. Son attachement à la cause du roi lui fit souvent courir des dangers, et même il fut blessé par des soldats du parti des ligueurs, en deux occasions. Ce fut à cette époque qu’il entra dans la carrière militaire ; il fit plusieurs campagnes, se trouva à un grand nombre d’affaires, et, quoiqu’il eût du courage et qu’il cherchât toutes les occasions de se distinguer, il n’obtint aucun avancement. La paix lui permettant de se retirer, il vint demeurer à Paris, où il se lia d’amitié avec les plus beaux esprits du temps. Il ne manquait lui-même ni d’esprit, ni de goût ; son éducation n’avait point été négligée ; et, comme il s’aperçut que tous ceux qui faisaient des vers obtenaient facilement l’entrée des meilleures maisons, il se mit à en composer. D’Audiguier n’était point poète, et il n’attachait pas une très-grande importance à ses vers ; aussi ne se pressait-il pas de les recueillir. Des malheurs qui lui arrivèrent, achevant de le ruiner, l’obligèrent de se faire une ressource de sa plume. Ce fut alors qu’il se mit à faire des traductions de l’espagnol. Elles eurent la plupart du succès, et l’Académie française, en 1638, les désigna parmi les ouvrages les mieux écrits qu’il y eût dans notre langue. Elles n’ont maintenant aucune réputation, parce que nous en avons de meilleures. Sa traduction des Nouvelles de Cervantes et celle des Aventures de Lazarille de Tormes, ont été réimprimées le plus souvent. Il a traduit aussi les Travaux de Persille et de Sigismonde, de Cervantes, 1626, in-8º. Le Vrai et ancien usage des duels, Paris, 1617, in-8º, est un livre curieux, et qui, au jugement de Bayle, n’est pas indigne de conserver une place dans les bibliothèques. Ses poésies ont été imprimées en 1606 et en 1614, et réimprimées en partie dans les recueils du temps. On trouvera la liste de ses ouvrages, dans le Dictionnaire de Moréri. On ne peut fixer d’une manière précise l’époque de sa mort ; les uns la placent, en 1625, Bayle, en 1630, et d’autres en 1634 ; mais on s’accorde à dire qu’il fut assassiné. On a confondu notre Vital d’Audiguier avec son neveu, qui se nommait Pierre, et on leur a attribué indifféremment les mêmes ouvrages. — Il y a eu aussi un Henri d’Audiguier, sieur de Mazet, avocat-général de la reine-mère, en 1662 ; celui-ci n’est connu que par des corrections à la traduction d’Héliodore, par Montlyard, 1626, 1628, in-8º, et par une mauvaise brochure in-4º, contre Mézeray. Elle a pour titre le Censeur censuré, adressé au sieur Sandricourt (Fr. Eud. de Mézeray), auteur d’un libelle, intitulé : le Censeur du temps. W—s.

AUDINOT (Nicolas- Medard), né à Nancy, débuta au théâtre italien, le 3 janvier 1764, et se retira en 1767, à l’occasion d’un passe-droit qu’on lui avait fait. Pendant les années 1767 et 1768, il exploita le théâtre de Versailles, et revint à Paris en 1769. Son res-